L’un des enjeux des confinements successifs de ces derniers mois réside dans le maintien d’une bonne forme physique et, surtout, psychologique. Du coup de mou passager à la véritable dépression en passant par la petite déprime, ces périodes d’isolement forcé ont un impact sur la santé psychologique des étudiants.
«Avec mes amis, on a tous eu à un moment ou à un autre un passage à vide, explique un étudiant de 4e année de l’école. Mais avec le temps on s’y fait et ça passe. » Reste qu’à l’université de technologie de Compiègne, a été pris le problème à bras le corps et l’artillerie lourde a été sortie pour faire face aux malaises étudiants.
À commencer par la cellule de médecine préventive. La Dre Alice Hoogendoorn, médecin de l’école, et l’infirmière Dominique Albanese veillent sur les étudiants restés à Compiègne. « Les étudiants peuvent nous contacter par e‑mail, détaille la docteure. Ensuite, nous les prenons en charge ou nous les redirigeons vers les interlocuteurs dédiés à leurs difficultés. »
Le premier confinement a été l’occasion d’observer certains problèmes récurrents chez les jeunes étudiants. « Nous avons pu constater des phénomènes de surmenage de certains jeunes, poursuit la médecin. Nous avons donc mis en place des téléconsultations avec notre psychologue pour accompagner les étudiants les plus en difficulté. » En parallèle de cet accompagnement médicalisé, des séances de sophrologie audio ont été implémentées par l’administration. Avec l’objectif de permettre aux étudiants de se recentrer et de se détendre. « J’entends qu’il y a les études, un surmenage, un stress, explique Christella Lequeux, sophrologue à l’UTC. Mais il faut réussir à développer de bons moments et à voir le bon côté des choses. »
Mais pour épauler médecin, infirmière et sophrologue dans cette épreuve, l’UTC a dégainé sa botte secrète : les étudiants relais santé. Depuis deux ans, la région accompagne, forme et emploie des étudiants pour créer un lien entre la médecine préventive et les étudiants. « Nous sommes des intermédiaires entre le corps médical et le corps étudiant, détaille Manon, étudiante relais santé. Notre rôle est de faciliter la prise de parole et de contact avec les services de médecine et d’évoquer, avec les étudiants, des sujets qui restent parfois tabous. »
Qu’il s’agisse d’écouter des étudiants en proie à des déprimes passagères, ou d’aider certains à trouver les bons interlocuteurs pour surmonter leurs difficultés financières, les étudiants relais santé ont eu du pain sur la planche pendant ces confinements. « Pour ce second confinement, nous avons mis en place un groupe à destination des étudiants confinés et isolés où nous proposons des lives Facebook de sport, de recettes de cuisine, et où nous ouvrons la parole pour que chacun puisse exprimer ses difficultés. » De quoi égayer la vie des étudiants confinés et recréer du lien… dans le respect des gestes barrière.