Optimisation de la durabilité des batteries électriques

Maître de conférences, Nicolas Damay travaille au sein du laboratoire Roberval. Khadija El Kadri Benkara, chercheuse au sein du même laboratoire, est responsable de toutes les plateformes de recherche énergie électrique. Leurs travaux de recherche portent sur les batteries électriques pour l’optimisation de leur durée de vie et de leurs performances.
Si les chimistes sont responsables du développement de nouveaux matériaux et de la création d’éléments de batterie performants, les problématiques liées à leur contrôle dans les systèmes relèvent plus du génie électrique. Il s’agit alors de maîtriser les comportements électriques, thermiques (voire mécaniques) tout en ayant accès à des informations limitées par des capteurs embarqués.
Déjà forte d’une expertise reconnue dans les machines électriques, l’équipe s’est intéressée à la thématique des batteries dès le début des années 2000, sous la houlette de Christophe Forgez. Dans le domaine du génie électrique, cela va du dimensionnement des batteries à leur pilotage en s’appuyant sur la modélisation multiphysique. La démarche scientifique de l’équipe est de comprendre les phénomènes électrochimiques et thermiques, qui sont ensuite transcrits dans des modèles couplés que l’on appelle, de nos jours, « jumeaux numériques ». « Des outils plus faciles à manipuler que les objets physiques et qui vont permettre à des collègues de travailler sur l’optimisation de la conception ou encore du contrôle avec des objectifs d’efficacité tant en matière de réduction des masses que de durabilité, par exemple », explique Nicolas Damay.
L’équipe dans ses activités de recherche accorde beaucoup de valeur à l’approche expérimentale pour enrichir et valider ses modèles. Cela dans un souci de répondre à des enjeux technologiques et industriels. D’où le développement de diverses plateformes de recherche. « Ces plateformes couvrent toute la chaîne de traction, de la batterie à la machine électrique en passant par les convertisseurs de puissance. De manière générale, mes recherches s’articulent autour de la conception et la modélisation multiphysique des dispositifs embarqués de conversion d’énergie. De manière plus spécifique, j’encadre actuellement une thèse dédiée aux aspects thermiques de la batterie », ajoute Khadija El Kadri Benkara.
Or, il s’avère que la température est le premier facteur influençant le vieillissement. « La température pose également un problème de sécurité. D’où l’importance de la mesure de la chaleur générée par la batterie qui peut être déterminée avec précision grâce à la calorimétrie », précise Khadija El Kadri Benkara.
Ce savoir-faire reconnu de l’UTC lui a permis de rejoindre le projet HIPOBAT (High Power Batteries) qui associe six laboratoires français et six laboratoires allemands afin de développer des batteries « tout solide » de forte puissance permettant des charges et décharges rapides. « C’est un projet pluridisciplinaire et multi-échelles. Parmi les axes de recherche figurent les nouvelles technologies de batteries, notamment celles fondées sur le sodium-ion. Un choix motivé par une volonté de souveraineté – on peut extraire le sodium de l’eau de mer – mais aussi d’impact environnemental », précise Nicolas Damay.
MSD