Directeur de l’université de technologie de Compiègne depuis le 1er février 2021, Christophe Guy en a été auparavant un des administrateurs pendant trois ans. Scientifique reconnu, il est par ailleurs un ardent partisan des relations université-industrie qu’il compte bien raffermir au sein de l’institution tout en assurant son développement en formation et recherche mais aussi à l’international.
C’est à Villefranche-de-Rouergue, un village de 3 500 habitants dans l’Aveyron, que Christophe Guy grandit. Il faut dire qu’il avait la “bosse” des sciences et c’est tout naturellement qu’il intégra une classe préparatoire au lycée Pierre de-Fermat à Toulouse avant de se retrouver à l’Institut national supérieur de chimie industrielle (INSCI) de Rouen. Une école d’ingénieurs transformée depuis en Institut national des sciences appliquées (INSA).
Mais l’appel du grand large et de la recherche fut le plus fort. C’est ainsi que, son diplôme d’ingénieur en poche, il décida de s’inscrire en master à l’École polytechnique de Montréal (Canada) puis y accomplit un doctorat (Ph. D.) en génie chimique. “En fait, c’était plus une spécialisation en génie des procédés, même si le diplôme proprement dit porte le nom du département. À savoir : génie chimique”, précise Christophe Guy.
À l’issue de son doctorat, il revient en France pour deux post-docs. “J’ai mené le premier au centre de recherche de Gaz de France, rebaptisé depuis Engie, à Paris et le second à l’Institut français du pétrole (IFP) à Rueil-Malmaison”, souligne-t-il. Il a baigné en somme, lors de ses deux post-docs, dans “le gaz et le pétrole”, dit-il.
Ce fut ensuite le retour à Montréal où il intégra l’École polytechnique comme professeur au département de génie chimique. En tant que chercheur, il s’intéressa, en particulier, aux “impacts des activités industrielles sur l’environnement et la santé de ceux qui résident à proximité de sites industriels”, indique-t-il. Ce qui le conduisit, avec un de ses étudiants, à fonder Odotech, un spin-off- entreprise issue de l’université — spécialisée dans les nuisances olfactives. “C’était une première dans ce domaine”, précise Christophe Guy. Une entreprise qui s’est dotée rapidement d’une filiale Odotech France à Lyon. L’entreprise, ses brevets et ses technologies commercialisées furent rachetés quelques années plus tard par un groupe australien.
Au fil du temps, il occupa différents postes au sein de l’école. D’abord directeur du département, il devint ensuite directeur de la recherche et innovation et enfin directeur général de l’école durant deux mandats de cinq ans chacun, le maximum autorisé.Toujours à Montréal, il rejoignit, à l’issue de ses deux mandats, Concordia University, une université anglophone située dans la même ville, en tant que vice-président en charge de la recherche et études graduées ainsi que des relations internationales. Il y resta deux ans et demi. “À Concordia, on change de dimension. L’École polytechnique, avec 8 000 étudiants et doctorants, était une école d’ingénieurs, même si, dans le cadre de partenariats avec HEC-Montréal et l’université de Montréal, ils complétaient leur formation avec des matières ne concernant pas l’ingénierie “pure”. À Concordia, ce sont 50 000 étudiants qui suivent des cursus dans presque tous les domaines — droit, économie, sciences et ingénierie, musique, théâtre, littérature, cinéma (Xavier Dolan en est un diplômé)”, explique Christophe Guy.
Après Concordia University, il rejoint l’UTC, une institution qui ne lui est pas inconnue puisqu’il en a été un des administrateurs pendant trois ans. Ses projets pour l’université ? “C’est d’assurer le développement de l’UTC en formation et en recherche ; raffermir les liens avec l’industrie ; lui donner un plus grand rayonnement et enfin renforcer notre présence à l’international, notamment en Amérique du Sud et en Asie, particulièrement en Corée du Sud, un pays très avancé technologiquement mais aussi aider d’autres qui le sont moins comme le Vietnam, par exemple”, conclut-il.