L’UTC se MET à l’art

Du 10 novem­bre au 2 décem­bre, dans le show­room du cen­tre d’innovation, plus d’une ving­taine d’étudiants ont organ­isé la pre­mière expo­si­tion d’art de l’UTC dans le cadre de son cinquan­tième anniver­saire. La MET, acronyme de « on Monte une Expo­si­tion Tem­po­raire » et clin d’œil au Met­ro­pol­i­tan Muse­um of Art de New York, a présen­té le tra­vail pluridis­ci­plinaire d’UTCéens et d’alumnis. Quand l’art et ingénierie trou­vent des points d’accroche et décloi­son­nent les dis­ci­plines, le MET est entré en réso­nance avec la philoso­phie d’ouverture de l’université.  

Vivant, avec un S. C’est sur cette thé­ma­tique que la pre­miere expo­si­tion d’art de l’UTC s’est déroulée du 10 novem­bre au 2 décem­bre, dans le show­room du cen­tre d’innovation niché avenue de Land­shut. Une thé­ma­tique ressor­tie de la quar­an­taine de can­di­da­tures reçues par la ving­taine d’étudiants impliqués dans ce projet. 

Ce pro­jet est né d’une ren­con­tre déci­sive en juil­let entre Samuel Veillerette, directeur au sein de la nou­velle Direc­tion des parte­nar­i­ats socio-économiques et de l’entrepreneuriat de l’UTC (DPSEE) lancée en mai, et Manon Gar­cia, étu­di­ante en 4e année d’ingénierie mécanique et prési­dente de l’association MET, créée en sep­tem­bre pour l’occasion. Entre pein­ture, dessin, sculp­ture, pho­togra­phie, broderie et vidéo, l’exposition a révélé la diver­sité créa­tive d’une quin­zaine d’artistes retenus et « le vivi­er d’étudiants de l’UTC sen­si­bles aux dif­férentes cul­tures », souligne Manon Gar­cia, qui, passée par les beaux-arts durant son année de césure et un stage en agence de pro­duc­tion cul­turelle à Paris, a embar­qué tout un groupe ain­si for­mé à la ges­tion de pro­jet dans le cadre d’une UV dédiée. « L’art n’est pas seule­ment réservé à une élite, pour­suit-elle. Mon­tr­er que des ter­ri­toires à pri­ori éloignés peu­vent dia­loguer de manière fes­tive et ludique, c’est par ailleurs ini­ti­er le regard à d’autres aspects de l’humain. »

Plusieurs événe­ments musi­caux et choré­graphiques com­plétés de vis­ites guidées ont été par ailleurs organ­isés pour enrichir la décou­verte de ces arts visuels. L’objectif com­mun de la DPSEE et de la MET : dynamiser le cen­tre d’innovation Daniel- Thomas pour per­me­t­tre à des étu­di­ants ingénieurs de trans­pos­er leurs com­pé­tences d’innovation et de ges­tion de pro­jet au milieu cul­turel et œuvr­er à la val­ori­sa­tion des métiers de l’art et de la cul­ture, et en par­ti­c­uli­er celui des artistes de l’UTC et du ter­ri­toire com­piég­nois. Cette expo­si­tion, Manon Gar­cia la voit comme « un espace con­tem­po­rain de réflex­ion, un crash test à la fois éphémère et péren­nis­able qui pour­rait débouch­er sur un nou­veau par­a­digme pour la créa­tiv­ité UTCéenne ». La DPSEE et la MET ont d’ailleurs prévu de cap­i­talis­er sur cette pre­mière expéri­ence, sur les acquis tech­niques et régle­men­taires et sur les con­tacts qui ont été noués pour le mon­tage de ce projet.

Roman graphique et terres cuites

Par­mi les artistes invités, Paul Boinet, diplômé de l’UTC et ingénieur process et trans­fert indus­triel en milieu phar­ma­ceu­tique depuis une dizaine d’années à Rouen. S’il s’adonne à l’art pro­téi­forme depuis l’âge de 17 ans, le trente­naire et alum­ni d’aujourd’hui n’avait jusqu’alors jamais exposé. « Mon­tr­er sa créa­tion, c’est se met­tre à nu et s’exposer à la cri­tique. Mais une œuvre doit aus­si être vue du pub­lic. L’UTC offre alors ce cadre test con­vivial et bien­veil­lant », témoigne-t-il. 

Son tra­vail sur un roman graphique, sorte de page de bande dess­inée dont la con­struc­tion dynamique sin­gulière mêle dessin et pein­ture dans une sorte de renou­velle­ment poé­tique imagé, illus­tre les pas­sions qui nous ani­ment et la pos­si­ble con­ver­gence des dis­ci­plines. « Le MET offre un dia­logue des œuvres entre elles intéres­sant. Il décloi­sonne art et sci­ences, ouvre le regard sur l’autre et laisse entrevoir autre chose que le cur­sus que nous suiv­ons ou avons suivi. Si je me suis intéressé à la phénoménolo­gie des objets visuels, au génie des matéri­aux et à la sci­ence cog­ni­tive, l’art ouvre l’esprit et l’appétence pour d’autres choses. Je suis assez fier d’exposer à l’UTC qui a été un grand temps fort de ma vie et le lieu où j’ai nour­ri cette envie de création. » 

Enseignante-chercheuse en génie indus­triel de 2008 à 2022 à l’UTC, Valérie More­au est de son côté en disponi­bil­ité afin de se con­sacr­er à plein temps à la sculp­ture, ter­res cuites et bronzes. Cette alum­ni qui « pense avoir été artiste avant de devenir ingénieure », et vit de son art depuis 2003, a déjà plusieurs expo­si­tions à son act­if. Notam­ment avec la galerie Béné­dicte Gini­aux à Berg­er­ac dont les parte­nar­i­ats lui ouvrent divers salons inter­na­tionaux d’art con­tem­po­rain à Paris, à Lille, à Mont­pel­li­er, à Lyon et encore à Rennes. 

Depuis octo­bre, c’est à la galerie du Palais Lionel Fibleuil au Tou­quet que la Picarde est accueil­lie. « L’expression artis­tique, ce besoin de faire et de dire des choses m’a tou­jours accom­pa­g­née. La terre a été pour moi une révéla­tion. Je pense en 3D et c’est ain­si que je m’exprime le mieux. » Au cen­tre d’innovation, deux imposantes sculp­tures ont livré ses dernières explo­rations plas­tiques, créa­tions hybrides autour du vivant qui répondaient à la thé­ma­tique de cette pre­mière MET. « Inté­gr­er l’art en école d’ingénieur per­met une approche plus sen­si­ble et de recon­nex­ion avec le vivant. Cela fait sens. Cela fai­sait longtemps que nous pen­sions que le cen­tre d’innovation devait ain­si être exploité. La volon­té des étu­di­ants et du nou­veau directeur des parte­nar­i­ats de les soutenir a con­tribué à la réus­site de cette pre­mière exposition. » 

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