Ces thèses qui changent la vie : Étude de méthodes ensemblistes robustes pour une localisation multi sensorielle intègre. Application à la navigation des véhicules en milieu urbain.
Mon GPS est il toujours fiable ? Tous les conducteurs de voiture équipés du précieux instrument se sont déjà posés cette question en suivant des directions apparemment improbables.
« Dans le domaine de l’aviation, on parle de notion d’intégrité » explique Vincent Drevelle. « Il s’agit de donner la position de l’appareil tout en garantissant un taux d’erreur maximale ». A l’atterrissage, les données fournies par les satellites positionnent l’avion avec une erreur maximale de 10 mètres. « Si le système détecte que l’erreur est supérieure à 10 mètres, il lance une alerte qui indique que le GPS n’est pas utilisable ».
Ingénieur UTC en Génie informatique avec un Master « Technologie de l’information et des systèmes », Vincent Drevelle a souhaité transposer cette notion d’intégrité de l’avion à la voiture.
« Pour les avions, les défaillances des mesures ou des satellites sont assez rares. En revanche, en ville, les signaux peuvent être bloqués ou reflétés par des obstacles comme des immeubles ou des arbres ce qui peut créer de grandes erreurs. » Pour positionner un avion, il faut quatre satellites. En ville ce nombre tombe à trois ou deux compte-tenu des contraintes. « Et si on est dans le quartier de la Défense ou dans un petit village de Provence, cela peut tomber à un seul satellite.
Pour gagner en précision, il faut donc rajouter des informations comme l’altitude et la cartographie. « Nous avons travaillé avec l’IGN pour cartographier une partie du douzième arrondissement en indiquant notamment la largeur des routes ». Parallèlement, les véhicules de test ont embarqué des capteurs pour mesurer la vitesse des roues, leur rotation, l’angle du volant. Un PC embarqué calculait la position tout en roulant.
Au final, au milieu d’un champ, l’erreur maximale se situait entre 5 et 10 mètres. En ville dans des zones pas trop difficiles cette erreur maximale montait à 20 mètres. Mais « sans la cartographie, l’altitude et les capteurs, on montait parfois à 100 mètres voire même il était impossible de localiser la voiture ».
« Notre objectif n’était pas la précision mais la possibilité de quantifier l’erreur maximale » insiste Vincent Drevelle. Dans le cas d’un appel d’urgence en cas d’accident, on doit savoir dans quelle marge d’erreur on se situe pour localiser le véhicule. »
Les travaux de la thèse peuvent également être utiles pour d’autres applications comme le paiement d’un véhicule en fonction de son utilisation réelle ou pour le péage des poids lourds.
« Mais l’application phare est évidemment le véhicule intelligent c’est à dire autonome qui doit savoir où il se trouve en permanence », détaille Vincent Drevelle. « Aujourd’hui aucune ne navigue uniquement au GPS car la réception n’est pas assez bonne. Mais il faut progresser sur le sujet et réussir à faire baisser les coûts d’équipements embarqués pour passer à un stade industriel. ».”