Regard sur le handicap

L’école doctorale et la direction à la recherche ont proposé une journée de sensibilisation Recherche-Handicap le 16 décembre dernier. Une journée pour comprendre et accompagner le handicap.
La journée Sensibilisation Recherche-Handicap organisée le 16 décembre au centre de Transfert, amphithéâtre Colcombet, fut un premier événement sur cette thématique proposé par l’école doctorale et la direction à la recherche. « C’est une première édition qui en appellera de prochaines. Nous avons accueilli des collègues de l’UTC et de Sorbonne Université. Leurs interventions portaient sur des thématiques de recherche portant elles-mêmes sur le handicap. Citons par exemple la conférence intitulée “Béquilles mains libres et apprentissage par renforcement pour les exosquelettes de marche” de Nicolas Perrin-Guilbert, du laboratoire ISIR, Sorbonne Université et celle d’Irène Labbe- Lavigne, doctorante au laboratoire Costech de l’UTC sur la compréhension du handicap par le prisme des techniques », rappelle Frédéric Lamarque, directeur à la Recherche à l’UTC. Anne Guénand, enseignante-chercheuse du laboratoire Costech, est également intervenue pour présenter la plateforme Bip Pop de mobilité collaborative et son travail de chercheur autour de nouvelles formes d’engagement citoyen avec la conviction forte que de nouveaux modes d’engagement citoyen émergent aujourd’hui et permettent de reconfigurer notre manière de vivre ensemble. Après plusieurs années de développement et de travaux de recherche-action en partenariat avec l’UTC et l’Institut Godin et après plusieurs expérimentations, la solution Bip Pop arrive en 2016. « Aujourd’hui, nous sommes présents sur l’ensemble du territoire national auprès des collectivités souhaitant s’engager dans le bienvivre ensemble intergénérationnel et auprès des organisations en lien avec les personnes fragiles, souligne-t-elle. La conception inclusive de ce dispositif permet de répondre à des enjeux de société comme la mobilité pour les personnes en situation de handicap. »
AccesSciencesDV : pour former les plus jeunes aux sciences
Malvoyant depuis l’enfance, l’astrophysicien Ludovic Petitdemange du laboratoire Lerma de Sorbonne Université est venu présenter AccesSciencesDV. Athlète handisport de haut niveau également, il œuvre pour rendre l’astronomie accessible à tous, notamment aux déficients visuels dans le but de démontrer que déficience visuelle et recherche en science ne sont pas incompatibles. Il y a énormément de freins liés à l’écriture, à la lecture, aux schémas, aux calculatrices pour les déficients visuels. Il n’y a pas d’outil ou de logiciel miracle. Et les besoins sont immenses avec 5 000 déficients visuels scolarisés en inclusion et des universités qui doivent s’adapter. « Certes, de nouveaux outils sont en plein essor, basés sur l’IA et l’apparition de nouveaux enseignements en science à base de codage, cryptage et science de l’ingénieur. Peu de malvoyants s’orientent donc encore vers les études scientifiques et ont accès aux métiers liés aux sciences, signale Ludovic Petitdemange. D’où l’idée de développer une plateforme web collaborative et indépendante de formation en sciences et aux outils de compensation. Elle s’adresse aussi aux aidants et enseignants et permet également d’animer la communauté française sur ces thématiques. »
Paroles de chercheurs sur l’accompagnement du handicap
Durant la table ronde sur la thématique « Encadrer une personne en situation de handicap », en présence de Marie-Christine Ho Ba Tho, enseignante-chercheuse et membre du laboratoire BMBI à l’UTC, particulièrement sensibilisée à ces sujets du handicap, et de Vincent Coudé du Foresto, astronome chez LESIA-Observatoire de Paris et directeur unité, il fut question de sensibilisation et de savoir comment se comporter lorsque l’on est en présence de collègues en situation de handicap pour une meilleure intégration. « Ma responsabilité est de mettre en place un collectif où tout le monde puisse travailler correctement dans la vision déterminée par le laboratoire. Nous sommes demandeurs de personnes en situation de handicap. Cela permet de tester les frontières et, pour un chercheur, cela a un côté très stimulant, assure Vincent Coudé du Foresto. Avec l’outil du droit du travail qu’est la RQTH, reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, quand elle est déclarée, on peut agir. Alors, aidez-nous à vous aider. » Enfin, lors de la table ronde sur le thème « Être chercheur en situation d’handicap », les quatre intervenants ont témoigné de leurs parcours, de leurs victoires et défis, à l’instar de Vincent Zalc, doctorant au laboratoire BMBI : « La problématique du handicap, dans mon cas c’est un handicap physique et, dès lors où on a une capacité intellectuelle pour poursuivre des études et que l’on est bien orienté, le parcours en lui-même est faisable. Puis il y a le souci de l’accessibilité des locaux, des prises de notes et du manque de lien avec les autres lorsqu’on est isolé. Il faut souvent demander de l’aide et de ce point de vue c’est psychologiquement dur à vivre. Mais je dois constater que j’ai bénéficié de beaucoup d’aide dans mon laboratoire. » Benjamin Lussier, du laboratoire Heudiasyc, François Gomez, du laboratoire TIMR, et Ludovic Petidemange, du laboratoire LERMA de Sorbonne Université, ont également pu raconter leurs parcours. « Maintenant, moi je dis que je souffre d’un trouble du spectre autistique, conclut Benjamin Lussier. Le bruit, les lumières vives, la fatigabilité sont gênants pour moi. En revanche, le contact humain, l’intégration et le travail en collaboration, tout cela est capital pour moi ! »
KD