Créée en 1972 pour être une uni­ver­sité expéri­men­tale de tech­nolo­gie, l’UTC, étab­lisse­ment pub­lic à car­ac­tère sci­en­tifique, cul­turel et pro­fes­sion­nel, a accueil­li sa pre­mière pro­mo­tion d’étudiants en 1973. Allons explor­er ces cinquante années d’histoire en com­pag­nie de celle qui con­serve avec soin les archives de cette école. Il s’agit de Claire Eti­enne, chargée d’archives à l’université de tech­nolo­gie de Com­piègne qui assure la bonne con­ser­va­tion de ces fonds dans son mag­a­sin de con­ser­va­tion sécurisé, dans lequel la tem­péra­ture et l’humidité sont contrôlés.

Débutons cette belle histoire par les années 70 

Le 2 octobre 1972 

L’UTC est créée par décret. Sa créa­tion était en germe au début des années 1960, elle a été mise en oeu­vre par Guy Deniélou, offici­er de marine et ingénieur chercheur au Com­mis­sari­at à l’én­ergie atom­ique (CEA). Pressen­ti par Olivi­er Guichard, alors min­istre de l’E­d­u­ca­tion, il quitte son poste de chef du départe­ment des réac­teurs à neu­trons au CEA en 1972 pour rejoin­dre Com­piègne ou il exercera les fonc­tions de prési­dent de l’UTC de 1974 à 1986. 

1973

En l’absence de bâti­ments neufs, l’université n’avait d’autre choix que d’être dis­séminée en ville. Elle a ain­si mul­ti­plié les adress­es en atten­dant la con­struc­tion du bâti­ment Avi­cenne, dit « Le Château » en octo­bre 1973 puis la mise en ser­vice pro­gres­sive des locaux du cen­tre Ben­jamin- Franklin (1975−1976) et de ceux du Cen­tre de recherch­es de Roy­al­lieu (1977−1978).

Septembre 1977

Sor­tie des 41 pre­miers étu­di­ants diplômés de l’UTC, 27 en génie mécanique, 10 en génie biologique, 4 en génie chimique. 

Novembre 1978

Qua­tre per­son­nal­ités de l’am­bas­sade de Chine à Paris se ren­dent à l’UTC pour négoci­er l’inscription d’étudiants chi­nois. Cette vis­ite est relatée dans le jour­nal interne de l’UTC, l’informations.utc n° 201 du 2 au 8 novem­bre 1978, véri­ta­ble “Intranet” de l’époque! On pou­vait déjà lire ceci : « Ces con­tacts font suite aux négo­ci­a­tions engagées entre les autorités chi­nois­es et les min­istères français des affaires étrangères et des uni­ver­sités pour l’accueil en France d’étudiants et chercheurs chi­nois. On se sou­vient de la vis­ite récente du vice pre­mier min­istre de Pékin. Une délé­ga­tion de Com­piègne pour­rait être envoyée en Chine afin de nouer des rela­tions plus étroites avec une université. » 

Poursuivons dans les années 80 

Au printemps 1980 

Nous assis­tons à l’ouverture de la nou­velle fil­ière d’enseignement de Design indus­triel, créée en 1979 au sein de la branche de génie mécanique. 

Février 1985

Le mod­èle UTC a fait ses preuves. Le prési­dent de la République, François Mit­ter­rand, ain­si que Jean-Pierre Chevène­ment, min­istre de l’Éducation nationale, se ren­dent sur place et annon­cent un sou­tien en ter­mes de moyens humains et matériels. C’est dans ce con­texte que naît la pre­mière « petite sœur » de l’UTC, ini­tiée par l’intérêt de Jean-Pierre Chevène­ment. En mai 1985, des négo­ci­a­tions sont réal­isées entre l’École de micromé­canique de Besançon, l’UTC et les grands parte­naires indus­triels de Franche-Comté que sont Alstom, Bull et Peu­geot. Cette antenne, la future UTBM, dédiée aux traite­ments des sur­faces et à la con­cep­tion de pro­duits indus­triels, sera ain­si implan­tée en pre­mier lieu dans le château de la com­mune de Séve­nans, à prox­im­ité de Belfort. La pre­mière ren­trée a lieu le 15 octo­bre 1985. 

1986

Le départe­ment de Tech­nolo­gie et Sci­ences de l’Homme (TSH) est créé, héri­ti­er d’une anci­enne divi­sion du “Développe­ment général de la personnalité”. 

31 mars 1987 

Le prési­dent François Mit­ter­rand vient pos­er la pre­mière pierre de ce qui devien­dra ensuite l’UTBM, l’université de tech­nolo­gie Belfort-Montbéliard. 

Continuons le chemin des 50 ans de l’UTC avec les années 90 

1991

La pre­mière céré­monie de remise des diplômes se déroule au Cen­tre Cul­turel (Espace Jean Legendre) et elle est cou­plée à celle de la remise des Doc­tor­ats Hon­oris Causa à trois prési­dents d’u­ni­ver­sités partenaires. 

1994

Créa­tion de l’u­ni­ver­sité de tech­nolo­gie de Troyes (UTT).

1996

Inau­gu­ra­tion du bâti­ment Pierre Guil­lau­mat (PG). Il porte le nom d’un des créa­teurs de l’UTC qui fut égale­ment le 4ème prési­dent du Con­seil de l’université.

Pour arriver jusqu’aux années 2000 

2000

Pre­mière ren­trée pour les étudiant.e.s inté­grant la toute nou­velle branche de génie des sys­tèmes urbains (GSU).

2004

Ouver­ture du Mas­ter Sci­ences et tech­nolo­gie à la suite de la réforme Licence, Mas­ter, Doc­tor­at (L.M.D.).

2005

Créa­tion de l’université de tech­nolo­gie sinoeu­ropéenne de Shang­hai. L’UTSEUS a été fondée sur un parte­nar­i­at précurseur et unique dans les domaines de la for­ma­tion et de la recherche qui unit l’UTT, les deux autres uni­ver­sités de tech­nolo­gie français­es, l’UTBM (Belfort-Mont­béliard) et l’UTC (Com­piègne), et l’université de Shanghai. 

17 août 2008 

Julien Bahain, diplômé du génie des sys­tèmes mécaniques et sport élite de l’UTC en 2011, rem­porte, avec ses trois coéquip­iers, la médaille de bronze d’aviron, der­rière la Pologne et l’Italie, aux JO de Pékin. Il sera le par­rain de la 40è pro­mo­tion d’étudiants de l’UTC, à l’occasion du 40è anniver­saire de l’UTC.

6 septembre 2012 

C’est la pose de la pre­mière pierre du cen­tre d’innovation de l’UTC, en présence de Bernard Cazeneuve, min­istre délégué auprès du min­istre des affaires étrangères, chargé des affaires européennes. Sup­port à l’écosystème local d’innovation UTC, le cen­tre d’innovation s’apparentera à une plate­forme de recherche, de for­ma­tion, de val­ori­sa­tion, indus­trielle et de trans­fert de tech­nolo­gie, inté­grant et accom­pa­g­nant le proces­sus d’innovation dans la con­duite de pro­jets collaboratifs. 

2012

L’UTC est dev­enue mem­bre fon­da­teur de la Com­mu­nauté d’universités et d’établissements (COMUE) Sor­bonne Uni­ver­sités (dev­enue Sor­bonne Uni­ver­sité en 2018) avec six autres étab­lisse­ments français d’enseignement supérieur : l’université Paris-Sor­bonne (Paris IV), l’université Pierre et Marie Curie (UPMC), l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD), le Muséum nation­al d’histoire naturelle (MNHN), le Pôle supérieur d’enseignement artis­tique Paris Boulogne-Bil­lan­court (PSPBB), et le Cen­tre inter­na­tion­al d’études péd­a­gogiques (CIEP).

5 décembre 2012 

Claudie Haign­eré, pre­mière femme spa­tio­naute française et min­istre déléguée à la Recherche et aux Nou­velles tech­nolo­gies sous le gou­verne­ment de Jean-Pierre Raf­farin, était accueil­lie à l’UTC par Alain Stor­ck, prési­dent de l’UTC, pour assis­ter à la présen­ta­tion du réseau de CSTI (Cul­ture Sci­en­tifique, Tech­nique et Indus­trielle) en Picardie. Elle était déjà venue à plusieurs repris­es à l’UTC et notam­ment le 17 octo­bre 2003 à l’occasion de la Fête de la Sci­ence pour décor­er Fran­cis Goubel, à l’époque directeur de l’école doc­tor­ale, qui fut son pro­fesseur de physiologie. 

12 janvier 2015 

Le cen­tre d’innovation Daniel Thomas est inau­guré en présence de Madame Fio­ra­so, Secré­taire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche auprès du min­istre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. 

Août 2016

Grâce au titre de vice-cham­pi­onne d’Europe des français­es sur le 4 x 400 mètres, l’étudiante ingénieure à l’UTC, Marie Gay­ot par­ticipe, avec le relais 4 x 400, aux Jeux olympiques de Rio. 

Et que se passe-t-il dans le « monde d’après » ?

La tran­si­tion écologique et l’engagement socié­tal devi­en­nent une des pri­or­ités stratégiques de l’établissement.

Une grande con­sul­ta­tion de l’ensemble des acteurs de l’UTC est con­duite de jan­vi­er à juil­let 2022. Elle porte sur les 6 grands domaines d’activité de l’UTC : recherche et inno­va­tion, for­ma­tion des étu­di­ants et per­son­nels, com­mu­ni­ca­tion, trans­ferts inter cam­pus, pat­ri­moine immo­bili­er et ges­tion admin­is­tra­tive. 1447 répons­es, dont 927 de la part des étu­di­ants et 441 des per­son­nels, sont obtenues et per­me­t­tent de dégager cinq actions pri­or­i­taires dont une for­ma­tion socle pour les étu­di­ants, la réno­va­tion ther­mique des bâti­ments ou encore des solu­tions pour les mobil­ités douces. Une chargée de mis­sion DD&RS est recrutée en juil­let 2022 et par­ticipe à la mise en oeu­vre des actions retenues. 

La for­ma­tion socle “intro­duc­tion aux enjeux envi­ron­nemen­taux pour l’ingénieur” est ain­si ouverte à la ren­trée 2022–2023. Elle con­cerne tous les nou­veaux étu­di­ants de l’UTC, soit 483. Elle a non seule­ment pour objec­tif la com­préhen­sion des change­ments globaux (cli­mat, ressources, bio­di­ver­sité, pol­lu­tion …) et de leur dimen­sion sys­témique, mais aus­si de leurs impli­ca­tions socié­tales, notam­ment celles qui con­cer­nent directe­ment le méti­er d’ingénieur. 

Un nou­veau par­cours, le label trans­ver­sal Ingénierie Souten­able, est égale­ment pro­posé. Il offre aux étu­di­ants un choix par­mi des unités de valeurs dans l’ensemble des spé­cial­ités. Elle abor­dent trois dimen­sions de l’ingénierie souten­able : l’approche et la mod­éli­sa­tion sys­témiques, la démarche de low-tech­ni­ci­sa­tion, le recul cri­tique sur nos pro­pres cultures. 

Par ailleurs, des for­ma­tions ont per­mis de sen­si­bilis­er 20% des per­son­nels aux enjeux cli­ma­tiques et divers­es ini­tia­tives invi­tent à dimin­uer l’empreinte car­bone de l’établissement.

Enfin, pour mar­quer cette impli­ca­tion forte, l’UTC signe en mars 2023 “l’accord de Greno­ble” et s’engage sur 134 des mesures de l’accord qui en rassem­ble 180. 

Et tout ceci n’est qu’un début, une nou­velle direc­tion “Tran­si­tion écologique et engage­ment socié­tale” entre en fonc­tion en juin 2023 et a pour mis­sion trans­ver­sale de déploy­er la démarche sur l’ensemble des activ­ités de l’établissement afin de créer les con­di­tions qui per­me­t­tront une can­di­da­ture au label DD&RS en 2025.