Du développement durable à la durabilité, la mutation des associations de l’UTC
C’est une mini révolution dans le tissu associatif de l’UTC ces derniers mois. Le terme développement durable n’a plus la cote. « Derrière cette expression, il y a l’idée qu’il faut forcément passer par un processus de développement, de consommation pour être durable, ça ne représente pas la philosophie que l’on adopte à l’UTC », détaille Julie Kociánová, étudiante en 3e année et responsable durabilité du bureau des étudiants. Alors un nouveau terme a été adopté : durabilité. « Derrière ce mot, il y a l’idée de durable qui ne s’inscrit plus dans la logique de développement mais qui doit imprégner tous les projets. » Rencontre avec celle qui cherche à rendre les associations plus écoresponsables.
En quoi consiste votre rôle en tant que responsable durabilité du bureau des étudiants ?
Quand j’explique ce que je fais à mes amis, je compare souvent ça avec le rôle de consultant en entreprise. La centaine d’associations de l’UTC peut me solliciter à tout moment pour que je les accompagne dans leur démarche vers la durabilité. Il y a un côté à la fois très administratif, avec l’explication de normes,la conception de dossiers, etc. Mais ma mission passe aussi beaucoup par de la pédagogie et de la communication. J’agis comme un regard extérieur qui vient se poser sur les différents projets menés par les étudiants. J’ai également un rôle de mise en garde,lorsque je me rends compte qu’un projet associatif ne va pas dans la bonne direction. Souvent, il suffit d’une réunion pour remettre les choses dans la bonne direction.
Sur quels projets avez-vous pu travailler ?
J’ai pris cette responsabilité quelques semaines seulement avant le confinement et la fermeture de l’école. Du coup, beaucoup des projets que j’avais initiés ont dû être stoppés assez brutalement. Mais mon prédécesseur avait déjà avancé sur pas mal de projets. Par exemple, tous les ans les étudiants organisent un cabaret ; une grande soirée où un repas est servi et où des associations artistiques proposent des performances sur scène. Eh bien, lors de la dernière édition, le bureau des étudiants (BDE) a beaucoup travaillé en lien avec l’association organisatrice pour limiter au maximum les déchets plastiques générés par cet événement. C’est vraiment l’esprit de cette mission, accompagner au maximum. Et puis avec la fermeture de l’école, beaucoup de communications et de projets se sont dématérialisés et informatisés, du coup j’essaie de sensibiliser au maximum les interlocuteurs que je rencontre aux bonnes pratiques pour une utilisation du numérique durable.
Et en quoi consiste la semaine étudiante de la durabilité ?
Il s’agit d’une semaine de sensibilisation des étudiants à toutes les thématiques qui nous tiennent à coeur. Une équipe d’étudiants est dédiée à ce projet au sein du BDE et mon rôle était véritablement de les accompagner pour réussir au mieux cet événement. Du fait du confinement, l’édition de cette année a été totalement dématérialisée, mais elle a rencontré un franc succès. Nous avons organisé des conférences en ligne autour de thématiques durables.Des visuels ont été publiés avec des conseils pour adopter des pratiques plus responsables vis-à-vis de l’environnement.
Avez-vous des mesures davantage incitatives pour mettre du durable dans les projets associatifs ?
Au sein du BDE, nous avons mis en place une subvention spéciale durabilité. Concrètement, toutes les associations font des demandes de subvention chaque année. Eh bien, si elles décident, dans le cadre de leurs activités déjà existantes, de mettre en place des actions spécifiquement orientées sur le durable, nous pouvons les accompagner avec cette aide financière. C’est un véritable moyen de donner une impulsion.
À titre personnel, cette expérience de responsable de la durabilité vous donne-t-elle envie de vous impliquer totalement dans cet univers une fois diplômée ?
J’ai envie de répondre oui et non. C’est vrai que je suis passionnée par les thématiques que je défends et c’est un engagement personnel fort que je continuerai à porter une fois diplômée. Mais ce qui me plaît, c’est véritablement cette démarche de consultante que j’adopte. J’ai déjà eu l’occasion de faire un stage dans ce monde du consulting et j’aimerais m’y tourner une fois mes études terminées. Mais j’ai encore quelques années de réflexion devant moi…