Maîtres mots : résilience, agilité et initiative !
Cours à distance, stages en télétravail… Les étudiants de l’UTC ont vécu une année 2020 compliquée. Les diplômés 2020 se sont également vus privés d’un des moments forts de leur vie, la cérémonie de remise des diplômes. Une célébration leur est donc dédiée avant le gala qui se tient le 4 décembre à l’Hippodrome de Chantilly. Pour cette promotion marquée par la crise sanitaire, il fallait un parrain qui puisse refléter la résilience dont ils ont dû faire preuve. Ce parrain, c’est Patrick Hokayem, diplômé de l’UTC, qui a supervisé la mise en service de l’« hôpital militaire de campagne » à Mulhouse en mars 2020.
Quels sont les éléments à prendre en compte avant d’envisager une carrière militaire ?
Il faut retenir que l’Armée offre d’abord de la considération et transcende les diplômes académiques. Ce qu’elle recherche, ce sont des jeunes avec du caractère, du courage, du charisme, de l’enthousiasme, et de l’initiative. Bref, « une personnalité plus qu’un CV » comme le disait le général de Villiers. Sur ce point, l’UTC prodigue toutes les qualités dans sa formation pour aboutir à d’excellents officiers… En effet, l’UTCéen est très précocement plongé dans le bain du travail en équipe dès les UV du tronc commun, et on voit rapidement qui est fait pour être leader… Par ailleurs, il ou elle fait constamment de la veille technologique, sans être un technocrate, cela permet d’appréhender la technicité d’un projet sans s’y noyer et ne pas obérer les opportunités d’innovation et de résolution rapide des problèmes.
Avec le recul, quelles leçons avez-vous tirées de l’année 2020 ?
La réussite en termes d’agilité repose sur une délégation des tâches elle-même bien réalisée. En situation de crise, une personne ou une équipe essayant de jongler avec de multiples tâches ne seront pas au rendez-vous : il faut limiter à une ou deux tâches bien spécifiques le travail à faire en donnant l’intégralité des données et en faisant confiance. Le contrôle n’a alors peu ou pas sa place, il faut avancer avec les résultats produits par l’équipe. Si les attentes initiales ont été bien explicitées, le résultat est au rendez-vous ! Sur l’aspect personnel, je retiens de l’UTC qu’« il y a une vie après les cours »… Heureusement, ma femme et mon fils ont été d’un soutien indéfectible malgré la sujétion et la disponibilité opérationnelles qui m’étaient demandées. Même si cela n’a pas été facile, il faut préserver les siens autant que possible : la famille et les amis ne sont pas le « déversoir » des émotions du boulot !
Au final, pensez-vous que cette année 2020 sera une force ou une faiblesse ?
Dans tous les secteurs, le travail à distance a souvent été un maître mot, et cela ne va pas aller en s’amenuisant… Les étudiants ingénieurs l’ont appris à leurs dépens mais ont probablement acquis (de gré ou de force) un certain nombre d’aptitudes pour valoriser ce travail à distance, convaincre, et obtenir des résultats par ce biais. De ce point de vue, cette année constitue probablement une force pour la suite. En revanche, il faut rester vigilant au fait que les gens ont paradoxalement besoin d’un management de proximité, spécialement quand les difficultés surgissent. Il n’y a donc pas que les réunions d’avancement par visio, le face to face en présentiel reste donc crucial !