Un deuxième Erasmus Mundus pour l’UTC

Pro­fesseur des uni­ver­sités, Dri­tan Nace est rat­taché au départe­ment de génie infor­ma­tique au sein du lab­o­ra­toire Heudi­asyc. Il est, depuis 2017, respon­s­able du mas­ter du Labex « Ingénierie des sys­tèmes com­plex­es » mais aus­si du par­cours « Appren­tis­sage et opti­mi­sa­tion des sys­tèmes ». Aujourd’hui, il est coor­di­na­teur de l’Erasmus Mundus en ingénierie des sys­tèmes durables (EMSSE).

C’est en 2017 que le mas­ter « Ingénierie des sys­temes com­plex­es » a été restruc­turé avec l’objectif de lui don­ner plus de vis­i­bil­ité aupres des étu­di­ants de l’UTC tout en pour­suiv­ant et accélérant la mise en place de dou­bles diplômes avec des parte­naires académiques étrangers. Ce qui a été fait d’abord avec l’université de Gênes (UNIGE) en Ital­ie dès 2016, puis avec l’université poly­tech­nique de Tirana (UPT) en Alban­ie en 2019 et enfin l’université poly­tech­nique de Cat­a­logne (UPC) en Espagne en 2021. Des dou­bles diplômes ren­dus pos­si­bles par la mise en place d’Erasmus et Eras­mus Plus Mic par l’Union européenne (UE). Le pre­mier pour favoris­er la mobil­ité des étu­di­ants de l’UE, le sec­ond pour celle des étu­di­ants extra-européens au sein des uni­ver­sités de l’UE.

Forts de cette expéri­ence, les qua­tre parte­naires ont décidé d’unir leurs forces et de pro­pos­er le pro­jet « Euro­pean Mas­ter in Sus­tain­able Sys­tems Engi­neer­ing » (EMSSE). Un Eras­mus Mundus qui a été porté, dans un pre­mier temps, par les Ital­iens. « Le pro­jet porté durant trois ans par les Ital­iens, quoique bien noté, n’a pas abouti. Prob­a­ble­ment était-ce dû à la jeunesse des dou­bles diplômes. Tou­jours est-il qu’en 2022, nous avons, avec nos parte­naires, restruc­turé le pro­jet et, en accord avec eux, c’est l’UTC qui a porté avec suc­cès le pro­jet financé à hau­teur de près de 5 mil­lions d’euros par l’Europe pour une péri­ode de six ans inclu­ant 4 pro­mo­tions d’étudiants. Un finance­ment qui per­met, notam­ment, d’accorder des bours­es dont plus des deux tiers sont réservés aux étu­di­ants extra-européens. Un Eras­mus Mundus par ailleurs telle­ment sélec­tif que les pro­mo­tions n’excèdent pas la trentaine d’étudiants par année sco­laire. À cet égard, on peut dire qu’un Eras­mus Mundus est une vit­rine de l’enseignement supérieur européen à l’échelle du monde. D’où l’espoir de ses ini­ti­a­teurs de pou­voir le péren­nis­er », assure Dri­tan Nace. 

Le con­tenu de l’EMSSE ? « L’EMSSE est con­stru­it autour de trois par­cours phares du mas­ter de chaque uni­ver­sité : appren­tis­sage et opti­mi­sa­tion des sys­tèmes (AOS) pour l’UTC, Sys­tem of Sys­tems Engi­neer­ing (SOSE) à l’UNIGE et enfin Advanced Man­u­fac­tur­ing Sys­tems (AMS) à l’université de Cat­a­logne. Cette for­ma­tion qui se fait en anglais, et démar­rera en automne 2024, portera par­ti­c­ulière­ment sur l’ingénierie de sys­tèmes durables qui soient effi­caces, économes et respectueux de l’environnement. Une ingénierie en somme qui tienne compte des impacts envi­ron­nemen­taux, économiques et soci­aux d’un sys­tème avant et pen­dant sa con­cep­tion, son exploita­tion, sa main­te­nance et enfin sa fin de vie. L’objectif étant qu’à la fin des deux années de mas­ter, les étu­di­ants auront un diplôme com­mun à tous les parte­naires académiques impliqués », explique-t-il.

La particularité d’un Erasmus Mundus est l’exigence de mobilité

Le déroule­ment du cur­sus académique de l’EMSSE ? « La par­tic­u­lar­ité d’un Eras­mus Mundus est l’exigence de mobil­ité : ain­si les étu­di­ants inscrits dans un par­cours doivent impéra­tive­ment effectuer la pre­mière année chez des parte­naires académiques, la sec­onde dans l’université por­tant la spé­cial­ité. Pour notre part, on a décidé de laiss­er les étu­di­ants libres de leur choix pour le pre­mier semes­tre de mas­ter 1 mais que tous doivent inté­gr­er l’université poly­tech­nique de Tirana pour le sec­ond semes­tre où les cours seront assurés par des pro­fesseurs venant des qua­tre uni­ver­sités », souligne Dri­tan Nace. 

Le con­sor­tium for­mé par l’UTC et ses parte­naires académiques com­prend trois parte­naires asso­ciés offi­ciels. À savoir : Aise-Incose, la plus grande asso­ci­a­tion d’ingénieurs en Ital­ie, Iker­lan, un cen­tre spé­cial­isé dans la dig­i­tal­i­sa­tion indus­trielle, en Espagne ain­si que Savoye en France, une entre­prise spé­cial­isée dans le pilotage des sys­tèmes de la Sup­ply Chain avec un fort intérêt porté au déploiement de poli­tiques RSE con­crètes et durables. À ces parte­naires asso­ciés offi­ciels vien­nent s’ajouter, à ce jour, plusieurs parte­naires indus­triels : Renault, Saint-Gob­ain, Voltalia, Orange, Del­mon Group, CEA et Leonar­do, ce dernier étant un groupe spé­cial­isé notam­ment dans les tech­nolo­gies de l’espace et de défense en Ital­ie. Enfin la SNCF et Suez Smart Solu­tions en France, parte­naires de longue date, ont exprimé leur intérêt pour le réseau. 

Le rôle de ces parte­naires indus­triels ? « Ils ont deux rôles majeurs. Le pre­mier est de nous con­seiller sur la for­ma­tion et son adap­ta­tion aux enjeux aux­quels ils peu­vent être con­fron­tés. Le sec­ond con­cerne la par­tie plus pra­tique et pro­fes­sion­nelle con­cer­nant le cur­sus des étu­di­ants. Ils peu­vent ain­si accueil­lir les étu­di­ants pour des stages en dernier semes­tre d’étude », conclut-il.

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Novembre 2023 - N°61

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