Serious game logistique

Un serious game simulant une chaîne logistique sur 6 mois a réuni 150 personnes à la Halle des sports le 5 janvier dernier. Exercice noté, cette partie grandeur nature a permis d’évaluer les compétences opérationnelles de 28 étudiants en génie des systèmes mécaniques filière Production intégrée et logistique.
« Dans le cadre de mon enseignement, j’utilise plusieurs serious games au cours de l’année mais c’est le premier dont la préparation a duré un semestre et la partie une journée complète » explique Joanna Daaboul, maître de conférence au laboratoire Roberval à l’origine de cette initiative. La préparation de la partie a été l’objet de trois devoirs au cours du semestre. A partir d’un descriptif de marché comprenant un historique des ventes sur trois ans, les étudiants devaient prévoir la demande des 6 prochains mois pour élaborer une stratégie concernant les contrats avec les fournisseurs, la gestion des stocks, la production, la chaîne de distribution, l’établissement des prix, le réseau de transport, les ressources humaines, le nombre d’usines et de magasins. L’emplacement des usines et des magasins a été déterminé sur un plan de la halle des sports pour reproduire à l’échelle les problèmes de transport. « Habituellement la résolution de ce type de problèmes avec des algorithmes et calculs est perçu comme ennuyeux et difficile, pour ce jeu les étudiants ont manifesté un intérêt et une motivation étonnante malgré la quantité de travail importante nécessaire » se félicite la spécialiste en génie industriel.
Du fournisseur au client
Toutes les étapes de l’achat des matières premières à la vente de l’article fini étaient représentées. Autour de la production et de la distribution d’un produit simple : une fleur plantée dans une bougie, chaque équipe devait réduire ses coûts et ses délais tout en proposant plusieurs options de couleur au consommateur. Le déplacement de paniers mimait les transports. Le rôle des fournisseurs était tenu par l’équipe adverse rendant les négociations plus serrées. Enfin, 90 étudiants, professeurs et personnels de l’UTC étaient venus jouer bénévolement les clients. Tirant une carte décrivant leur rôle, ces volontaires manifestaient des exigences différentes en termes d’aspect du produit et de rapidité de commande pour mieux reproduire la variété et les évolutions de la demande. A intervalle régulier, les performances étaient évaluées pour déterminer en temps réel les résultats d’un mois d’activité. Au final, cette première édition a été une réussite pédagogique et conviviale. Les gagnants ont obtenu une note de 18 sur 20, allant bien au-delà des attentes de leur professeur. « Nous aimerions le recommencer décembre 2017 avec un serious game supply chain dédié à la production de décorations de Noël pour joindre l’utile à l’agréable ! » annonce déjà Joanna Daaboul.