FuseMetal, vivier de compétences
Le laboratoire commun FuseMetal est né de la volonté conjointe d’acteurs du laboratoire Roberval de l’UTC et du centre de recherches de Montataire d’ArcelorMittal d’unir leurs forces afin d’aborder des thématiques de recherche technologique bien identifiées.
Les chercheurs des équipes Matériaux et Surface et Mécanique Numérique de Roberval travaillent avec le centre de recherche ArcelorMittal Global R&D de Montataire, spécialisé dans les applications automobiles, depuis près de 30 ans sur des actions plutôt ponctuelles, par des thèses, des post-doctorats ou encore des stages.
« Nous avons souhaité pérenniser cette collaboration en la structurant davantage, autour de thèmes d’actualité pour le partenaire industriel mais aussi stimulants pour la recherche académique et technologique menée à l’UTC. Le laboratoire commun FuseMetal a donc été officiellement créé en avril 2019, une opportunité s’étant présentée en 2018 de répondre conjointement à un appel à projet Équipe mixte de recherche lancé par la région Hauts-de-France, » explique Marion Risbet professeure des universités, directrice du laboratoire commun.
Les projets développés dans le laboratoire FuseMetal s’articulent autour de deux thématiques. Il y a tout d’abord l’opportunité que représente l’introduction des aciers de très haute résistance dits de « 3ème génération », à savoir des tôles beaucoup plus fines, donc plus légères, mais tout aussi résistantes que les aciers actuels, dans un secteur automobile contraint de réduire les émissions de CO2. Ces aciers ont des compositions chimiques et des microstructures très élaborées, ce qui complexifie leur soudabilité et la tenue mécanique des assemblages. Il y aussi le potentiel que représente l’utilisation de la technique de fabrication additive pour les aciers et leurs applications.
« Nous travaillons à la compréhension des phénomènes multiphysiques qui se produisent lorsque des poudres d’acier sont chauffées à très haute température pour fabriquer des pièces, afin d’améliorer la qualité des produits finis. Nous étudions également la possibilité de remplacer certaines pièces très massives, utilisées dans des moyens de mise en forme, par des pièces fabriquées par 3D en acier avec un design complètement revu. Ces deux thématiques nécessitent d’associer des compétences à la fois en termes d’expérimentation sur les matériaux et de simulation numérique, compétences qui sont rassemblées dans le laboratoire commun, » poursuit Marion Risbet.
Laboratoire « hors-murs »
Il s’agit d’un laboratoire « hors-murs », c’est-à-dire que les membres du laboratoire commun se rencontrent chez l’un ou l’autre partenaire, mais ne bénéficient pas d’un local spécialement dédié. Les doctorants ont souvent un bureau chez les deux partenaires, et leur équipe d’encadrement est toujours constitué de chercheurs des deux entités.
« Nous comptons actuellement 35 membres dans ce laboratoire commun, environ 70% de chercheurs et personnel d’appui technique de l’UTC et 30% de chercheurs et techniciens d’ArcelorMittal, avec six doctorants et deux ingénieurs de recherche. Il faut souligner le fort taux de féminisation du laboratoire commun (40%), ce qui est notable dans le domaine de la métallurgie et de la mécanique, et qui est indicateur important pour les fonds européens dont nous bénéficiions. »
Grâce au soutien financier des différents partenaires, le laboratoire FuseMetal a pu investir dans du matériel scientifique et des logiciels de simulation numérique nécessaires au déroulement des études, développer des réalisations pratiques et participer à différentes manifestations scientifiques (journées d’étude, congrès…). Sans oublier, le recrutement des six doctorants avec quatre doctorants recrutés par ArcelorMittal France sur contrat CIFRE, deux doctorants recrutés par l’UTC sur allocation de soutien ministériel et deux ingénieurs de recherches financés par les fonds européens FEDER (voir pages 16 et 17). De quoi constituer une équipe jeune, dynamique, pluri-compétente et multi-culturelle issue de pays tels que le Brésil, la Chine, la Tunisie, l’Inde et la France.
FuseMetal : de nombreux atouts en commun
Pour l’UTC, le laboratoire commun permet tout d’abord d’apporter aux chercheurs de l’UTC des thématiques originales dans le champ de la recherche technologique, l’ADN de l’UTC, en lien direct avec les préoccupations du monde socioéconomique. Les thèmes scientifiques abordés s’inscrivent globalement dans la définition de structures en acier pour applications automobiles qui soient plus sures et durables, ce qui rentre en résonance avec les préoccupations actuelles en termes de développement durable et responsabilité sociétale qui infusent dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Ce laboratoire commun permet également au laboratoire Roberval de l’UTC d’attirer de bons profils de doctorants, par la proximité avec le groupe industriel ArcelorMittal. Les chercheurs du centre de Montataire sont également amenés à intervenir dans des cours de l’UTC à destination des ingénieurs du département ingénierie mécanique, pour des cours ciblés sur des thématiques industrielles. Des sujets de stage de 6 mois sont également proposés aux étudiants en ingénierie mécanique sur des sujets en lien avec le laboratoire commun.