Développer les outils d’aide à l’éco-conception dans l’industrie
Enseignant-chercheur à l’UTC au département d’ingénierie mécanique, Benoît Eynard est également responsable d’une équipe de recherche en génie industriel au sein du laboratoire Roberval. Il va coanimer avec Bertrand Marconnet de l’ECAM LaSalle (Lyon) la chaire industrielle « ProActive Design for Sustainability » à la demande de PTC, un éditeur mondial de logiciels.
Fort de ses 7 000 collaborateurs, ce groupe américain propose des solutions et des plateformes logicielles afin d’aider les industriels à avoir une approche durable et globale de leur développement de produits. Autrement dit, il s’agira pour l’industriel de penser la soutenabilité du produit dès sa conception et jusqu’à sa fin de vie en passant par les phases de fabrication, exploitation ou encore maintenance.
Le choix de l’UTC et de l’ECAM LaSalle ? « La chaire est un projet majeur pour PTC qui souhaitait approfondir des travaux de recherches autour des outils d’aide à l’écoconception ou Design for Sustainability. L’UTC est un partenaire historique du groupe américain avec des liens remontant au milieu des années 1990. Quant à l’ECAM LaSalle, ils ont une proximité avec les équipes lyonnaises de l’éditeur et apportent aussi des expertises complémentaires à celles de l’UTC. Ce qui nous a amenés à développer un projet commun de création d’une chaire industrielle pour une durée de quatre ans », explique Benoît Eynard. Parmi les objectifs de PTC avec cette chaire ? « Il s’agit de développer des recherches autour de la problématique de l’écoconception afin d’améliorer les solutions logicielles de PTC sur tout ce qui est analyse de cycle de vie et calcul des impacts environnementaux d’un produit. L’UTC a des atouts certains puisque de nombreuses thèses – j’en ai encadré certaines – ont été réalisées sur le sujet ces dix dernières années. Avec Bertrand Marconnet, on va proposer, dans le cadre de cette chaire, des cadres méthodologiques pour améliorer les bonnes pratiques et les méthodes d’écoconception le tout dans un schéma d’intégration logicielle qui est celui de PTC, que ce soit dans les logiciels de conception assistée par ordinateur ou les logiciels de gestion du cycle de vie ou encore dans les solutions plus récentes tel l’Internet des objets. En effet, la composante d’évaluation environnementale ou d’ingénierie du cycle de vie est insuffisamment présente dans la suite logicielle de PTC. Leur objectif étant d’enrichir leur offre et de proposer des solutions plus performantes et répondant au besoin de maîtriser au plus tôt les impacts environnementaux d’un produit », précise-t-il.
Des thèses en vue ? « Deux thèses financées par PTC vont être lancées. L’une va porter sur les méthodes d’écoconception proactives permettant de prévoir, dès la phase de conception, un démantèlement simplifié des assemblages mais aussi une meilleure circularité des composants et sous-ensembles des produits. En un mot : améliorer la capacité à pouvoir réparer les produits, à réutiliser les composants afin de limiter les impacts environnementaux. La seconde va plutôt se focaliser sur la gestion du cycle de vie des produits en intégrant les indicateurs environnementaux. La nomenclature des pièces composant le produit intégrera des informations sur le type de matériau utilisé, leur recyclabilité ou encore par exemple leur impact équivalent CO2 selon le procédé de fabrication ou les usages choisis. Une plate-forme PLM va ainsi collecter, tracer et justifier de toutes les données et caractéristiques environnementales associées au cycle de vie du produit, incluant celles des phases d’extraction et mise en œuvre des matériaux, de fabrication, d’usage, de maintenance ou encore de démantèlement », conclut Benoît Eynard.