Des étudiants chez Tenneco pour l’avenir de la planète
Tenneco est un équipementier automobile américain installé à Crépy-en-Valois depuis 1933. L’entreprise a accueilli durant plusieurs mois un groupe d’étudiants de l’UTC qui a pu réfléchir à des actions concrètes d’amélioration de performance industrielle qui tiennent compte des enjeux environnementaux de l’entreprise picarde.
Dix-neuf étudiants de l’UTC ont travaillé durant six mois entre l’école et le site Tenneco de Crépy-en-Valois. Objectif : réduire les déchets industriels banaux ainsi que la consommation d’énergie de l’entreprise. Des enjeux économiques et environnementaux bien réels pour une prise de conscience grandeur nature. Tenneco fabrique des systèmes de protection de composants, tels que des câbles ou des durites.Outre l’industrie automobile, les systèmes de protection Tenneco sont aussi employés dans la production d’énergie, l’industrie aéronautique et aérospatiale, l’industrie maritime, l’industrie ferroviaire et autres secteurs industriels. “Notre groupe était mobilisé pour trouver des solutions efficaces afin de réduire de 5 % par an d’ici 2024 la consommation d’énergie et de 20 % les DIB, les déchets industriels banals. Comment valoriser le rebut ? Nous étions tous en autonomie avec un professeur pour nous superviser. Nous avons fourni trois rapports durant le semestre. Pour arriver à cela, nous avons constitué trois équipes : énergie, déchets et vision globale. Nous avons été très bien accueillis par l’entreprise qui s’est d’ailleurs particulièrement bien impliquée dans notre projet”, raconte Julie Tardy, 22 ans,en 5e année d’ingénierie mécanique. La jeune Lyonnaise vise les métiers de la supply chain et du lean management environnemental. La troisième équipe avait notamment la mission de chercher des labels et d’accompagner le changement auprès de l’entreprise, par exemple en matière de formation sur comment mieux trier les déchets.
Un changement de pensée
C’est ainsi que l’opération, débutée en septembre 2019 et achevée en janvier 2020, a porté ses fruits. Utile aussi bien à l’entreprise qu’aux étudiants. “Les apports sont nombreux pour nous tous. Pour commencer, il était très instructif de porter un projet de groupe en autonomie quasi totale. De quoi développer les compétences et qualités de chacun d’entre nous. Nous avons très vite dû mettre en place une organisation bien spécifique pour créer le lien entre nous et bien communiquer. Voilà pour le côté humain, poursuit Julie Tardy. Techniquement, nous avons beaucoup appris, par exemple sur l’état de la recherche dans ces domaines, mais aussi comment obtenir des devis, contacter des entreprises et gérer un projet de A à Z.” Autant d’étudiants sensibilisés aux questions environnementales déjà bien avant mais qui là, au coeur d’une entreprise ciblée, ont pu être informés davantage et opérer un véritable changement de pensée.
Comme un trait d’union
“Se projeter dans une réalité professionnelle était des plus pertinent pour l’école et pour ces étudiants. L’entreprise a également demandé à certains d’entre eux de faire un peu de prospective sur l’évolution de la planète et des enjeux auxquels Tenneco pourraient répondre à l’horizon 2050et les outils opérationnels quant à ses sujets”, souligne Valérie Moreau, enseignante-chercheuse au département Ingénierie mécanique de l’UTC,satisfaite des relations nouées bien en amont avec Tenneco au travers notamment de stagiaires UTC déjà accueillis avant cet Eco-Group. “La transformation de nos modes de production et de consommation occidentaux va sans doute s’accélérer dans les années à venir pour que l’activité humaine reste, ou plutôt devienne, soutenable sur le long terme, ajoute-t-elle. Nos étudiants n’en ont pas encore tous pleinement conscience et une minorité d’entreprises entament tout juste une démarche de transition. L’UTC, en tant qu’université et école d’ingénieurs, a un rôle essentiel à jouer en dessinant des traits d’union entre la connaissance scientifique internationale et la mise en oeuvre locale des techniques et méthodes qui permettront d’adresser les enjeux de notre siècle. Ce projet est l’un de ces traits d’union. Il ne résout pas tout, mais il permet collectivement et individuellement de commencer à se projeter vers une réalité nouvelle.”