TN25 prend la main sur la biomécatronique
De la conception à la fabrication, la main biomécanique prototypée à l’UTC concrétise le projet de la nouvelle UV TN25, fin de parcours de la filière conception mécanique intégrée (bac +5), pour une mise en œuvre expérimentale et mécatronique des compétences acquises dans différents enseignements.
Reproduire les fonctionnalités d’une main et son système complexe de mouvements via la mécatronique – combinaison synergique et systémique de la mécanique, de l’électronique, de l’automatique et de l’informatique – est la confrontation à un cas réel dans un environnement contraint relevé durant un semestre (de septembre à janvier) par deux groupes de sept étudiants encadrés par sept chercheurs de l’UTC* spécialisés en mécanique, en électronique, en système de fabrication ou encore sur les aspects capteurs, traitements de signaux et commande. « C’est la première fois que nous proposons cette UV connectée aux évolutions technologiques et à l’identification de nouveaux besoins et d’acquisitions de compétences des entreprises avec qui nous entretenons des partenariats, souligne Laurent Petit, maître de conférences à l’UTC qui a encadré le projet avec Hani Al-Hajjar, également maître de conférences de l’université compiègnoise. Le caractère prototypage et expérimental définit cette UV qui prolonge le cadre des travaux des enseignants-chercheurs sur l’étude de systèmes micro-mécatroniques et microrobotiques. Il y a une vraie interaction. Il s’agissait d’intéresser les étudiants à la conception de systèmes complexes et de les sensibiliser à l’intégration de fonctions dans une mise en œuvre collaborative et expérimentale. »
De la simulation à l’application
Challenge imposé, la main biomécanique a demandé « une réflexion autour de la complexité fonctionnelle d’une main et de ses mouvements, décrit Hani Al- Hajjar. Les deux groupes ont proposé deux solutions différentes dont l’une intègre davantage d’actionneurs afin de traduire plus finement la gestuelle. L’enjeu était de loger dans un espace réduit une multitude de composants. » Comment les agencer les uns aux autres afin qu’ils n’influent pas sur la fonction à réaliser ? Comment gérer la connectique afin qu’elle ne gêne pas le mouvement ? Comment intégrer des capteurs de température et de pression au bout des doigts pour détecter, serrer un objet et identifier la présence d’une source de chaleur pour empêcher la dégradation ont été autant de problématiques à relever. Aboutir à un prototype, c’est appréhender les situations et les aspects que la simulation ne permet pas, gérer un projet en temps réel et revoir la conception pour répondre aux besoins. « Nous ne cherchions pas l’innovation mais la manière de prendre en compte l’intégration de technologies et de fonctions, de prendre conscience de la faisabilité du projet dans un temps imparti avec des moyens à disposition notamment l’imprimante 3D spécifiquement acquise par l’UTC pour la fabrication des pièces dont les étudiants auraient besoin. C’est tout l’enjeu de notre pédagogie », précise Hani Al-Hajjar. Une deuxième session de l’UV TN25 est prévue à la prochaine rentrée universitaire, d’autant que l’enthousiasme des étudiants sur la mise en application des compétences nourrit les perspectives. La main biomécanique pourrait être utilisée pour d’autres UV comme cas concret pour la conception et la simulation de systèmes.
* dont Muneeb Khan, ingénieur de recherche en charge de la plateforme micro-mécatronique au sein du laboratoire Roberval de l’UTC, Erwan Dupont, enseignant-chercheur au département Ingénierie mécanique et membre du laboratoire Roberval de l’UTC, Christine Prelle, professeur en génie des systèmes mécaniques au laboratoire Roberval de l’UTC, Nicolas Piton, responsable du fablab de l’UTC et Frédéric Lamarque, directeur à la recherche de l’UTC.