e‑BioMed : prévenir les chutes, le stress et l’endormissement

Enseignant-chercheur à l’UTC, Dan Istrate est respon­s­able de la chaire eBio­Med dédiée aux out­ils bio­médi­caux con­nec­tés. Rat­taché égale­ment à la chaire, Vin­cent Zalc est ingénieur d’études CNRS. 

Le lance­ment de la chaire ? « C’est à l’initiative de Sor­bonne Uni­ver­sité que la chaire fut créée en 2014 afin d’unir les com­pé­tences en matière d’e‑Santé. eBio­Med est rat­tachée au lab­o­ra­toire BMBI UMR 7338 », relate Dan Istrate. 

Les axes de recherch­es de la chaire ? « Le pre­mier con­cerne l’équipement de domi­cile de per­son­nes âgées. Il s’agit de pou­voir suiv­re à dis­tance tout ce qui a trait aux don­nées phys­i­ologiques afin de pou­voir réa­gir rapi­de­ment en cas de besoin. Un suivi per­me­t­tant de prévenir le risque de chute, mais aus­si de con­trôler l’état de per­son­nes souf­frant de mal­adies chroniques en cap­tant des sig­naux d’alerte », explique-t-il. 

Les out­ils util­isés ? « On essaie de com­bin­er dif­férents types de cap­teurs inté­grés à l’environnement. Ain­si, pour la local­i­sa­tion, on va utilis­er des détecteurs de mou­ve­ment. On va surtout traiter l’environnement sonore afin de détecter, pas néces­saire­ment la parole, mais les sons nous per­me­t­tant d’identifier les activ­ités de la per­son­ne et notam­ment son état », souligne-t-il. 

« Les sons à réper­to­ri­er peu­vent être d’origines divers­es. Il peut s’agir de l’apparition d’une toux, d’une res­pi­ra­tion forte ou encore d’éternuements. Autant de symp­tômes qui sont à risque notam­ment pour une per­son­ne âgée. Un cri révélerait une sit­u­a­tion de détresse comme un robi­net qui coule un peu trop longtemps indi­querait que la per­son­ne ne peut se lever, etc. », ajoute Vin­cent Zalc. 

Des out­ils des­tinés non seule­ment à décel­er des événe­ments telle une chute par exem­ple mais surtout à anticiper leur sur­v­enue. « Ain­si, on peut imag­in­er qu’une per­son­ne com­mence à subir une perte d’autonomie si elle fait moins de mou­ve­ments dans une pièce ou pour pass­er d’une pièce à l’autre », estime-t-il. 

Des dis­posi­tifs qui s’avèrent utiles dans d’autres sit­u­a­tions et notam­ment dans les rési­dences pour per­son­nes âgées. « Nous avons notam­ment tra­vail­lé avec l’entreprise Legrand sur les EHPAD. Face à la pénurie de per­son­nel, l’équipement des cham­bres per­met ain­si d’optimiser l’utilisation des ressources exis­tantes », pré­cise Dan Istrate. 

Autres domaines de recherch­es explorés au sein de la chaire ? La détec­tion du stress ou la détec­tion pré­coce de l’endormissement lors de la con­duite. « De nom­breuses études mon­trent qu’un stress chronique est non seule­ment dan­gereux dans le cas de mal­adie chronique telle l’hypertension mais peut aus­si génér­er d’autres mal­adies. Grâce à des infor­ma­tions telles que le rythme car­diaque, la con­duc­tiv­ité de la peau, la con­trac­tion des mus­cles du dos, etc., nous espérons dévelop­per un dis­posi­tif, une mon­tre par exem­ple, de mesure du niveau de stress en con­tinu. Enfin, le dernier axe de recherche con­cerne la détec­tion pré­coce de l’endormissement lors de la con­duite, un tra­vail mené avec Core­ForTech, une start-up lil­loise », conclut-il.

MICRO-ORGANES SUR PUCE

Le parte­nar­i­at entre l’UTC et Tokyo Uni­ver­si­ty ne date pas d’hier. En témoigne la créa­tion de la chaire inter­na­tionale dont Cécile Legal­lais et Éric Leclerc sont les cotitulaires. 

Inti­t­ulée « Dis­rup­tive Organoids Tech­nol­o­gy », la chaire inter­na­tionale a été créée, en 2021, dans le cadre de la col­lab­o­ra­tion entre le BMBI d’une part et le LIMMS, une unité mixte du CNRS et de l’Université de Tokyo, d’autre part. Pourquoi ? « La créa­tion de la chaire répond à la néces­sité de con­solid­er la col­lab­o­ra­tion entre les deux parte­naires autour de la con­struc­tion et la val­i­da­tion de ces micro-organes sur puce et, plus par­ti­c­ulière­ment, de l’étude du syn­drome métabolique. Appelée “mal­adie du 21e siè­cle”, elle com­bine obésité, dia­bète et bien d’autres désor­dres métaboliques », explique Cécile Legallais. 

Par­mi les objec­tifs de la chaire ? « Il s’agit, tout d’abord, d’évaluer in vit­ro des solu­tions thérapeu­tiques pour les patients atteints de ce syn­drome mais aus­si de men­er des études pour com­pren­dre les mécan­ismes et les inter­ac­tions entre organes dans cette mal­adie. L’idée est d’essayer de repro­duire un mod­èle dans nos dis­posi­tifs microflu­idiques afin de com­pren­dre la genèse de la patholo­gie », ajoute-t-elle. 

Pourquoi l’Université de Tokyo ? « D’une part, nous sommes tous les deux intéressés par les appli­ca­tions thérapeu­tiques futures, d’autre part nous avons des com­pé­tences com­plé­men­taires dans le développe­ment de ces organes sur puce, en par­ti­c­uli­er dans l’étude du foie », con­clut Cécile Legallais.

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Novembre 2023 - N°61

Activité physique, nutrition & santé

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