Des outils pour prévenir certains risques médicaux

Maître de conférences, Imad Rida est chercheur au BMBI dans l’équipe C2MUST. Il contribue à développer des modèles d’IA adaptés à différents projets de recherche, notamment la prévention des accouchements prématurés et le vieillissement musculaire.
Après une thèse consacrée au machine learning et plus particulièrement à l’apprentissage de représentation pour faire de la classification à l’INSA de Rouen, Imad Rida y reste pendant deux ans en tant qu’enseignant-chercheur contractuel (ATER). En 2019, il est recruté à l’UTC en tant que maître de conférences. Son expérience accumulée dans l’IA lui permet de développer un certain nombre d’outils adaptés à des problématiques spécifiques. « C’est le cas pour la prévention de l’accouchement prématuré avec Dan Istrate et Catherine Marque, par exemple, ou l’évaluation du vieillissement du système musculo-squelettique avec Sofiane Boudaoud. Concernant ces deux problématiques, mon objectif est d’introduire de nouvelles techniques d’IA à partir de données, souvent des signaux électriques, recueillies grâce à des électrodes appelées HDsEMG. J’utilise les techniques IA pour l’analyse des données recueillies, la collecte des données étant réalisée par d’autres acteurs comme les maternités pour les femmes enceintes, par exemple », explique Imad Rida.
Parmi les outils spécifiques développés ? « Lorsqu’il y a peu de données, j’utilise les techniques d’apprentissage de représentation parcimonieuse. On parle dans ce cas d’apprentissage de représentation par dictionnaire. Toutefois, quand les données disponibles sont importantes, ce sont les techniques de deep learning qui sont mobilisées. On peut, cependant, utiliser du deep learning dans le premier cas en faisant appel à des techniques dites “d’augmentation” des données en multipliant les interactions entre les données disponibles ou alors utiliser de l’IA générative. Dans les différents projets, je travaille essentiellement sur des outils visant à la classification. Prenons le cas du vieillissement musculaire où nous définissons des classes d’âge : 20–30 ans, 30–40 ans, 40–50 ans et ainsi de suite. On sait que l’âge du muscle peut différer de l’âge réel. On a une base de données avec les caractéristiques musculaires de différentes personnes de différents âges et, lorsque l’on recrute un nouveau sujet, l’IA va lui affecter une classe. Celle-ci peut être par exemple supérieure à sa classe réelle car les données récoltées grâce à la HD-sEMG sur le sujet montrent que, pour des raisons de sédentarité ou de manque d’exercice physique, l’état du muscle du sujet ne reflète pas son âge réel », précise-t-il.
Les outils IA n’ont cessé d’évoluer et d’autres techniques sont appelées à se développer pour répondre à des usages spécifiques. « L’IA constitue certes une aide à la décision et au diagnostic des plus bienvenues. Mais la vigilance reste de mise, notamment en matière de confidentialité et de protection des données », conclut Imad Rida.
MSD