Un mois pour réaffirmer l’égalité

Dis­tin­guée en 2023 par le prix de l’école la plus mobil­isée lors de la 13e édi­tion des Ingénieuses pour l’organisation de son pre­mier Mois de l’égalité, l’UTC a réitéré l’événement du 14 mars au 15 avril. L’occasion de rap­pel­er les pro­grès réal­isés mais ceux encore à faire en matière de réduc­tion des dis­crim­i­na­tions, d’égalité de gen­res et encore de lutte con­tre les vio­lences sex­uelles et sexistes.

Les stéréo­types ont encore la vie dure en matière d’égalité homme-femme. Le Mois de l’égalité à l’UTC souligne l’implication forte de l’université couron­née du prix de l’école la plus mobil­isée du con­cours Les Ingénieuses de la CDEFI (Con­férence des directeurs des écoles français­es d’ingénieurs) en 2023. Ce pro­jet de sen­si­bil­i­sa­tion à l’égalité lancé par Marie-Hélène Abel, direc­trice du départe­ment infor­ma­tique et référente égal­ité à l’UTC, « a repris le principe des con­férences, des tables ron­des, des work­shops et des lives sur les réseaux soci­aux mais avec davan­tage de ren­dez-vous ouverts sur les sci­ences ». Au pro­gramme : trois work­shops ani­més par l’association étu­di­ante Stop VSS (vio­lences sex­istes et sex­uelles), pro­mo­tion des sci­ences dans les col­lèges et lycées par l’association Sci­ences égales, saynètes autour de sit­u­a­tions dis­crim­i­nantes inter­prétées par Profit’roles (asso­ci­a­tion de théâtre de l’UTC), lives Inter­net sur la con­struc­tion d’une rela­tion de tra­vail et le hand­i­cap, table ronde avec des femmes dirigeantes (voir encadré)… Riche, inter­ac­t­if et con­struc­tif, le Mois de l’égalité s’est ouvert avec la con­férence de Camille Van Belle, jour­nal­iste sci­en­tifique pour le mag­a­zine Sci­ence et Vie junior sur le thème « Com­ment l’histoire a écarté les femmes pio­nnières de la sci­ence ! » et l’exposition des planch­es de sa BD Les Oubliés de la science.

De l’ombre à la lumière

Non par omis­sion mais par racisme et sex­isme ordi­naire, Vera Rubin, astronome améri­caine qui con­sol­i­da l’existence de la matière noire, la Bri­tan­nique Ros­alind Franklin, pio­nnière de la biolo­gie molécu­laire qui for­mu­la la struc­ture de l’ADN ou encore sa com­pa­tri­ote Ada Lovelace qui réal­isa le pre­mier pro­gramme infor­ma­tique sont restées dans l’ombre. Spoliées de leurs décou­vertes, effacées de la mémoire col­lec­tive, ces femmes dont « les travaux ne sont pour­tant pas anec­do­tiques, souligne Camille Van Belle, sor­tent des oubli­ettes sous le coup de cray­on humoris­tique de la trente­naire, pour qu’elles con­tin­u­ent à ne pas l’être ». La BD Les Oubliés de la sci­ence sor­tie en 2022 rend jus­tice à « celles qui ont mar­qué l’histoire et sur­mon­té de nom­breux freins socié­taux comme celui d’accéder aux uni­ver­sités. L’argument que les femmes n’ont pas assez con­fi­ance en elles est faux. Aujourd’hui, les choses ont évolué. Le mou­ve­ment fémin­iste et la libéra­tion de la parole y ont con­tribué, tout comme la prise de con­science ou le mea cul­pa per­me­t­tent d’attribuer davan­tage de prix Nobel à des femmes ces dernières décennies ».

Bannir les violences

Afin d’éclairer la com­préhen­sion des mécan­ismes qui con­duisent aux vio­lences sex­uelles et sex­istes, l’association Stop VSS, investie depuis 2020 à l’UTC, a de son côté organ­isé des work­shops inter­ac­t­ifs dédiés aux étu­di­ants con­fron­tés à ces prob­lé­ma­tiques ou désireux d’approfondir des sujets tels que les vio­lences en cou­ple et l’inclusion. Un mod­ule de préven­tion et de sen­si­bil­i­sa­tion mis en place en 2022 et financé par la Con­tri­bu­tion de vie étu­di­ante et de cam­pus (CVEC) et le min­istère de l’Enseignement supérieur a per­mis la mise en place d’une cel­lule relais écoute et de recueil de témoignages. « Une mesure dis­sua­sive qui per­met la prise de con­science et la lim­i­ta­tion des prob­lé­ma­tiques », indique Clara Jean, prési­dente de l’association Stop VSS. L’UTC a égale­ment sol­lic­ité le réseau VSS For­ma­tion, un organ­isme extérieur chargé de for­mer et de sen­si­bilis­er dans l’enseignement supérieur et la recherche. « Au semes­tre dernier, près de 500 per­son­nes l’ont été. Depuis févri­er, des for­ma­tions sont oblig­a­toires à tous les étu­di­ants primo-entrants.

3 questions à Marie-Hélène Abel,déléguée égalité à l’UTC

En quoi le Mois de l’égalité est-il impor­tant ?
Ce mois a été lancé avec des col­lègues qui con­tribuent et ali­mentent le con­tenu tout en impli­quant l’ensemble de l’UTC très engagée sur la ques­tion. Le prix de l’école la plus mobil­isée en 2023 a été très encour­ageant. Ce mois facilite les échanges et abor­de l’égalité au sens large afin de pren­dre con­science des dis­crim­i­na­tions au quo­ti­di­en. L’abolition de tout type de dis­crim­i­na­tion, la pro­mo­tion de l’égalité des gen­res et la mix­ité dans les for­ma­tions et les métiers d’ingénieurs sont impor­tants autant que d’attirer les jeunes filles vers ce secteur, des postes gen­rés et à respon­s­abil­ité. Elles doivent oser !

Quels sont les taux de répar­ti­tion des inscrip­tions à l’UTC ?
L’UTC a la chance d’avoir 52 % de filles et 48 % de garçons inscrits en pre­mière année. Après les deux ans de tronc com­mun, ce chiffre reste équili­bré avec 50,32 % de filles et 49,68 % de garçons.

Quel autre exem­ple d’action l’UTC pro­pose-t-elle ?
Avec l’association étu­di­ante Sci­ences égales, on ambi­tionne un ate­lier dans les écoles pri­maires de zones pri­or­i­taires afin de faire décou­vrir l’algorithmie aux élèves. Il s’agit d’abolir les stéréo­types comme celui de croire que l’informatique est le domaine réservé du geek. Si ces ate­liers fonc­tion­nent, nous les adapterons aux mater­nelles. Indépen­dam­ment du genre, de l’origine sociale et du for­matage socié­tal, il faut per­me­t­tre à tous de se pro­jeter dans les sci­ences, d’avoir les mêmes chances et d’ouvrir le champ des possibles.

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Avril 2024 - N°62

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