Le grand plan de rénovation énergétique de l’UTC

L’université de tech­nolo­gie de Com­piègne déploie depuis quelques années, et de manière accélérée depuis le plan France Relance en 2020, puis le plan de sobriété en 2022, des actions et une poli­tique active de travaux sur les bâti­ments afin de réduire ses con­som­ma­tions énergé­tiques. Cela s’inscrit a la fois dans une démarche régle­men­taire, mais égale­ment dans une poli­tique volon­tariste de l’établissement de s’engager active­ment pour la tran­si­tion écologique. 

Dimin­uer l’empreinte car­bone de l’UTC, tel est l’un des objec­tifs de la feuille de route stratégique adop­tée par le con­seil d’administration de l’UTC en mai dernier. Et le bâti­ment peut forte­ment y con­tribuer. Pour rap­pel, le secteur du bâti­ment représente en effet 44 % de la con­som­ma­tion d’énergie et près de 25 % des émis­sions de CO2 en France (source Ademe). Aus­si l’État insiste-t-il sur le devoir d’exemplarité de son pat­ri­moine en inci­tant les uni­ver­sités à réalis­er des travaux de réno­va­tion. Ces travaux per­me­t­tent en out­re de con­tenir les hauss­es de fac­tures énergé­tiques qui pèsent lour­de­ment dans les bud­gets. « Il s’agit ain­si de détecter les gise­ments d’économie d’énergie à la fois dans la per­for­mance du bâti (par l’isolation des bâti­ments, par exem­ple) mais égale­ment dans l’usage et le fonc­tion­nement au quo­ti­di­en de l’établissement. Dans le cadre du sché­ma directeur du développe­ment durable et de la respon­s­abil­ité socié­tale en cours de rédac­tion, nous tra­vail­lons sur l’ensemble de ces axes, avec notam­ment un volet sur la sen­si­bil­i­sa­tion des usagers pour qu’ils con­nais­sent et adoptent des com­porte­ments sobres au sein des locaux. La final­ité n’est pas unique­ment de dimin­uer les con­som­ma­tions énergé­tiques : nous tra­vail­lons égale­ment à ce que les travaux réal­isés per­me­t­tent d’améliorer le con­fort des usagers », explique Emmanuelle Hardy, direc­trice du pat­ri­moine et de la logis­tique à l’UTC. Au regard des efforts à fournir en matière de per­for­mance énergé­tique du bâti, l’UTC finance en pro­pre cer­tains travaux mais s’empare des oppor­tu­nités qui lui sont don­nées pour les attein­dre en répon­dant aux dif­férents appels à pro­jets, comme récem­ment l’appel à pro­jets Tran­si­tion écologique 2024 doté de 878 267 euros. 

Focus sur l’appel à projets Transition écologique 2024 

Les travaux con­cer­nant cet appel à pro­jets sont con­cen­trés sur les sites Ben­jamin-Franklin et du Cen­tre de recherche qui sont à la fois les plus grands et les plus anciens sites de l’UTC. Ces deux sites représen­tent deux tiers des sur­faces de l’UTC et se car­ac­térisent par leur piètre per­for­mance énergé­tique ini­tiale. Sur le Cen­tre de recherche, les travaux porteront sur la réfec­tion et le ren­force­ment de l’isolation des canal­i­sa­tions de chauffage qui trans­portent une eau jusqu’à 80 °C. Sur le site Ben­jamin-Franklin, tous les planch­ers qui don­nent sur l’extérieur seront isolés. Ces travaux seront réal­isés à 95 % en 2024. « Nous atten­dons une économie de plusieurs cen­taines de Mégawattheures par an et un meilleur con­fort pour les usagers. » 

État des lieux des sites de l’UTC

« Ben­jamin-Franklin, c’est 15 400 m² de sur­face utile brute (SUB), dédiés à l’enseignement de tronc com­mun et aux activ­ités étu­di­antes, con­stru­it en 1975, avec une iso­la­tion ther­mique faible car con­stru­it avant le deux­ième choc pétroli­er et des choix archi­tec­turaux forts. Situé en plein cen­tre-ville de Com­piègne, il est très pro­tégé sur le plan archi­tec­tur­al et il est donc par­ti­c­ulière­ment dif­fi­cile de tra­vailler sur son bâti. Le Cen­tre de recherche, c’est 29 300 m² de SUB pour la recherche et l’enseignement de spé­cial­ité, con­stru­it en 1978. Il a été l’objet prin­ci­pal des investisse­ments de réno­va­tion énergé­tique de ces dernières années, mais il est égale­ment pro­tégé du point de vue archi­tec­tur­al du fait de sa prox­im­ité avec l’abbaye de Roy­al­lieu et il est donc très dif­fi­cile de tra­vailler son bâti égale­ment. Pour le cen­tre Pierre-Guil­lau­mat et ses 11 200 m² de SUB, con­stru­it en 1996 et 2006, l’isolation ther­mique est cor­recte. Là, peu d’investissements sont réal­isés sur le plan des économies d’énergie car les bâti­ments sont récents. Quant au site de l’Innovation avec plusieurs bâti­ments con­stru­its en 1991, 1996, 2014, 2015, les derniers bâti­ments présen­tent des per­for­mances énergé­tiques élevées. » 

Plus de 5 millions d’euros de travaux réalisés depuis 2021 

L’UTC a ain­si engagé depuis plusieurs années des travaux d’amélioration de la per­for­mance énergé­tique de son pat­ri­moine, avec des pro­jets très emblé­ma­tiques tels que le rac­corde­ment au réseau de chauffage urbain de tous ses bâti­ments qui, depuis 2021, est ali­men­té à plus de 65 % par de la bio­masse (bois) et non plus du gaz ou bien encore la réno­va­tion com­plète de l’aile d’un bâti­ment du Cen­tre de recherche (bâti­ment H) per­me­t­tant un gain énergé­tique de plus de 60 % après travaux, ou bien encore l’isolation de tous les planch­ers don­nant sur l’extérieur du Cen­tre de recherche. Depuis 2021, plus de 5 mil­lions d’euros de travaux d’amélioration de la per­for­mance énergé­tique et de con­fort d’été ont ain­si été réal­isés sur le Cen­tre de recherche et le site Ben­jamin-Franklin grâce notam­ment au plan France Relance. « D’autres actions se sont ajoutées, comme la baisse de la tem­péra­ture de con­signe en hiv­er à 19 °C, et l’achat de véhicules de ser­vice élec­triques lié à l’installation de bornes de recharge­ment, mise en place d’un con­trat de per­for­mance énergé­tique avec l’exploitant du chauffage, ou encore la mise en place d’un sys­tème de rafraîchisse­ment adi­a­ba­tique dans la Halle de Sports, plus vertueux que des cli­ma­ti­sa­tions, très utile en péri­ode de fortes chaleurs, notam­ment pen­dant les exa­m­ens », com­plète Arnaud François, chargé d’opération Bâti­ment et Réno­va­tion énergé­tique. L’UTC s’est donc véri­ta­ble­ment engagée dans une démarche per­ma­nente d’amélioration, notam­ment en matière de per­for­mance ther­mique et avec l’emploi de matéri­aux biosour­cés dès que cela est possible.

KD

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