De BMBI à la scène de “Ma thèse en 180 secondes”
Doctorant à l’UTC et en cotutelle avec Leibniz Universität de Hanovre, en biomécanique et bio-ingénierie Nicolas Rivoallan a fait l’unanimité auprès du jury lors de la finale Sorbonne Université du concours « Ma thèse en 180 secondes », en mars dernier. Son défi : « Réparer votre tendon cassé, grâce à un matériau pour reconstruire un os/tension/ muscle bioartificiel. »
Après un BAC Général Scientifique SVT option Maths en section européenne math-anglais, Nicolas Rivoallan est entré en IUT génie Mécanique et Productique. Pour se rapprocher un peu du domaine du vivant, il a intégré l’ENSMM à Besançon en spécialité « Microtechniques et Santé ».
Il réalise ses trois ans d’école d’ingénieur par apprentissage chez ADHEX Technologies à côté de Dijon. « Cette entreprise est spécialisée dans les produits adhésifs pour l’automobile, l’industrie et la santé mais fut aussi pour moi une très bonne école pour apprendre le métier d’ingénieur sur des secteurs d’activité très différents. Une fois mon diplôme d’ingénieur obtenu, j’ai cherché un sujet de thèse, et c’est là où j’ai découvert les activités de recherche de l’UTC en particulier du laboratoire de Biomécanique et de Bio-ingénierie (BMBI). Malheureusement il manquait un peu d’aspect « bio » dans mon profil pour répondre aux enjeux de recherche du laboratoire. C’est ainsi que Cécile Legallais m’a conseillé d’intégrer le master 2 biomécanique et bio-ingénierie de l’UTC, » explique-t-il.
Son objectif a toujours été autour de l’enseignement dans le supérieur, c’est pour cette raison qu’il a souhaité entrer en thèse pour atteindre des postes tels que maître de conférences. « J’ai l’occasion d’entrevoir le métier d’enseignant-chercheur via les encadrements de TP à l’UTC et de mes activités de recherche au laboratoire. Aujourd’hui, le monde de la médiation scientifique et de la vulgarisation m’intéresse beaucoup aussi, toujours dans ce plaisir de partager des savoirs. Ma thèse en 180 secondes ou la fête de la science, sont des événements qui, quant à eux, me challengent dans la vulgarisation scientifique. »
Une thèse en 180 secondes
« Ma thèse a pour but de reconstruire la jonction entre l’os, le tendon et le muscle grâce à l’ingénierie tissulaire. L’idée est de créer un matériau composé de fils nanoscopiques en polymère biocompatibles, puis de déposer des cellules qui vont s’accrocher à ces fils et grandir jusqu’à devenir de l’os, du tendon ou du muscle selon comment les fils sont arrangés. En effet, en assemblant les fils avec une forme de nids d’abeille (hexagones), on favorise la différenciation des cellules en os, » explique Nicolas Rivoallan pour qui l’aventure « Ma thèse en 180 secondes » a commencé en janvier 2022 avec une formation sur la prise en parole en public organisée par Sorbonne Université et relayée par l’école doctorale.
C’est à la suite de cette journée que les critères pour la pré-sélection ont été donnés : 90 secondes seulement pour parler de son sujet et intéresser le jury via zoom. Les résultats ont été donnés le soir même pour ne garder que seize candidats sur la quarantaine qui s’était inscrit. « C’est là où la grande aventure a débuté ! Nous avons eu à nouveau des formations plus spécifiques à la compétition jusqu’au jour J. Ce fut certes une soirée stressante pour tous, mais aussi une joie de nous voir en présentiel après des entraînements réguliers sur zoom que j’avais organisés alors que j’étais encore en Allemagne, dans mon autre laboratoire de thèse, se souvient-il. A la suite de nos passages sur scènes et de la délibération du jury, j’ai été récompensé du premier prix du jury et donc sélectionné pour la demi-finale nationale. »
VULGARISER LA SCIENCE : QUEL CHALLENGE !
Comme chaque année en octobre, a eu lieu la Fête de la Science dans toute la France. C’est l’occasion pour les laboratoires de présenter leurs activités au grand public. Cette année, lors du festival CNRS, le laboratoire BMBI a été invité à tenir un stand à la médiathèque de la ville de Cambrai, en plus de Compiègne à l’UTC.
« Ainsi Pascale Vigneron, Jean- François Grosset et moi-même avons eu le plaisir de présenter l’ensemble des activités du laboratoire auprès de classes de collégiens et de lycéens en plus du grand public. Ce fut aussi l’occasion de rencontrer d’autres laboratoires des Hauts-de-France ainsi que l’équipe en charge de cet évènement et des activités de médiation scientifique du CNRS de manière plus globale, » se réjouit Nicolas Rivoallan qui a également tenu un stand à l’UTC au côté de Cécile Legallais, directrice du laboratoire, autour des organes artificiels dont le foie ou le tendon bioartificiels, projets phares d’une des équipes du laboratoires.
Rappelons que du 6 au 10 septembre dernier s’est tenu le 48è congrès de l’European Society for Artificial Organs (ESAO) à Krems en Autriche. C’est un congrès où le laboratoire BMBI participe activement du fait qu’il regroupe de nombreux chercheurs sur des technologies et applications proches de ces travaux de recherche. « Ce fut pour ma part mon premier congrès scientifique, et pas des moindres. Lors de la session « my research for dummies » (ma recherche pour les nuls) j’ai eu l’occasion de présenter à nouveau ma thèse en 3 minutes et d’être récompensé du premier prix. »
Le laboratoire BMBI a pu briller par ses deux présentations concernant le foie artificiel et l’ingénierie tissulaire de la jonction os/dure-mère animées respectivement par Cécile Legallais et Nathália Oderich Muniz, post-doctorante dans l’équipe.