47: Les associations étudiantes : une richesse pour l’UTC et le territoire

L’UTC encourage fortement la vie associative de ses étudiants. Non seulement il s’agit d’un rouage important de leur développement personnel et professionnel, mais c’est un atout pour le territoire, et notamment un réservoir de talents et de créativité qui peut générer des innovations et de l’activité économique.
L’UTC encourage fortement la vie associative de ses étudiants. Non seulement il s’agit d’un rouage important de leur développement personnel et professionnel, mais c’est un atout pour le territoire, et notamment un réservoir de talents et de créativité qui peut générer des innovations et de l’activité économique.
“Il y a une vie après les cours ! » clame le slogan du bureau des étudiants (BDE) de l’UTC. Et, de fait, elle est foisonnante. L’école ne compte pas moins d’une centaine d’associations mobilisant près d’un millier de membres actifs, soit un quart de ses élèves. Des clubs de sport, musique, théâtre, danse, des cercles de passionnés d’ingénierie spatiale, de biomécanique ou encore de biomimétisme, une junior entreprise, un fablab, une épicerie sociale pour les étudiants en situation de précarité, des organisations œuvrant à la transition écologique… Et quelques poids lourds, tel l’Imaginarium Festival qui, chaque week-end de Pentecôte, organise deux jours de concerts quasi non-stop attirant désormais 13 000 festivaliers.
Ce qui explique cette vitalité ? Sans conteste le talent et l’énergie des étudiants. « Compiègne n’est pas Paris, souligne Paul Sainte-Cluque, président du BDE. C’est une petite ville où les élèves de l’UTC représentent à eux seuls environ 10 % de la population. Si nous voulons avoir des activités extra-universitaires, personne ne les organise pour nous, alors nous nous en chargeons ! » Un atout pour la ville. En montant des événements ouverts au public comme l’Imaginarium Festival ou Festupic, le festival de théâtre universitaire de Picardie, en apportant un soutien scolaire à des jeunes de milieux défavorisés ou en réalisant des chantiers citoyens au profit des communautés locales lors de la journée « Tous unis pour la cité » de la rentrée de septembre, les associations étudiantes contribuent en effet à la vie culturelle et au développement social du territoire.
« Notre objectif est même d’ouvrir de plus en plus nos activités à la population, parce que nous sommes fiers de nos réalisations et qu’il s’agit d’un moyen d’améliorer notre image, note Paul Sainte-Cluque. Nous voulons montrer que, s’ils sont parfois source de nuisances sonores, les étudiants sont avant tout une richesse pour Compiègne. »
Une expérience reconnue
Mais si la dynamique associative est telle, c’est aussi parce que l’UTC est convaincue de ses vertus pédagogiques et l’encourage beaucoup. « Comme dans toutes les universités, une partie des frais de scolarité alimente un fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes notamment destiné à financer des projets associatifs, explique Véronique Hédou, enseignante-chercheuse et responsable de la vie étudiante. Mais, en plus, l’UTC subventionne les associations à hauteur de plus de 40 000 € par an.
Et son appui n’est pas que financier. Mon rôle est d’accompagner les associations et de les mettre en relation avec les services compétents de l’université pour donner un avis sur leurs projets et les conseiller, notamment sur la sécurité lorsqu’il s’agit d’organiser de gros événements. Enfin, pour obtenir leur diplôme, les étudiants sont tenus de justifier d’au moins une activité extra-universitaire. »
Conséquence : à un moment ou un autre de leur cursus, une majorité d’entre eux s’implique dans une association. « L’UTC a introduit cette obligation dès 2006, souligne Étienne Arnoult, directeur à la formation et à la pédagogie. Et, aujourd’hui, nous réfléchissons à valoriser encore davantage l’investissement associatif de nos étudiants – par exemple, en l’inscrivant dans leur supplément au diplôme. Ce serait cohérent avec notre politique de formation. »
Depuis près de vingt ans, pour rendre ses élèves acteurs de leurs apprentissages et les confronter aux réalités du métier d’ingénieur, l’UTC promeut la pédagogie par projet. Elle fait travailler les étudiants par petits groupes, souvent interdisciplinaires, sur des sujets généralement proposés par des entreprises. Les inciter à jouer un rôle actif dans une association relève du même esprit. C’est un moyen complémentaire de les aider à développer des savoir-faire et savoir-être importants pour leur réussite universitaire et leur insertion professionnelle.
Comme la pédagogie par projet, il leur permet de consolider certaines compétences acquises en cours. En s’impliquant dans une activité associative, ils peuvent être amenés à expérimenter les méthodes de gestion de projet qui leur sont enseignées. Dans les associations dont les activités sont techniques, ils mettent également en pratique leurs connaissances scientifiques et technologiques, tout en se frottant au travail coopératif entre étudiants de spécialités et niveaux différents. « C’est par exemple le cas pour les bénévoles d’UTCoupe, qui conçoivent des robots pour la coupe de France de robotique, ou ceux de Team UTécia, qui réalisent des véhicules prototypes ultra basse consommation pour participer à des courses comme le Shell Eco-marathon, note Étienne Arnoult. Ces étudiants font de la gestion de projet, d’équipe, un peu d’économie et de l’ingénierie. Ils ont donc l’opportunité de prendre du recul sur les matières étudiées en cours, de les mettre bout à bout et d’acquérir une vision systémique des projets à réaliser, ce qui est un facteur de succès dans leurs études. »
Une école de créativité
En s’investissant dans une association, où ils sont seuls responsables de leurs projets et de leur budget, sans enseignants pour les guider, les étudiants développent également des aptitudes plus difficiles à transmettre via la formation. L’autonomie, car ils apprennent à s’organiser et à gérer leur temps. La confiance en soi : en négociant avec une banque ou en cherchant des sponsors, par exemple, ils gagnent en aplomb. Mais aussi la créativité : dans les associations, dans la limite du respect de la loi et de certaines règles, notamment de sécurité, ils laissent libre cours à leur imagination. Et l’originalité de leurs initiatives montre qu’ils n’en manquent pas ! « Autrement dit, la vie associative contribue à ce pour quoi nos étudiants sont particulièrement reconnus des entreprises, outre leurs compétences métier, résume Étienne Arnoult : leur assurance et leur côté un peu audacieux. »
Aujourd’hui, l’UTC souhaite d’ailleurs mieux valoriser le réservoir de talents et de créativité que recèlent les associations. « L’université entend contribuer davantage à l’innovation et à la création d’activités économiques, explique Pascal Alberti, directeur de l’innovation et du développement territorial. Pour cela, il s’agit notamment de nous rapprocher des PME, pour l’instant moins nombreuses parmi nos partenaires. Nous pouvons les accompagner dans leurs processus d’innovation en nous appuyant sur les compétences des enseignants-chercheurs, mais aussi sur celles des étudiants, que ce soit en les impliquant dans des projets d’entreprises dans le cadre des cours ou en faisant appel aux associations intéressées. »
L’une d’entre elles travaille déjà en permanence avec des industriels : Usec, la junior entreprise. Mais d’autres associations pourraient s’investir dans des partenariats avec des PME. Pour les étudiants, ce serait un moyen de monter en compétences. De plus en plus, la direction de l’innovation et du développement territorial cherche donc à impliquer les associations dans sa politique vis-à-vis des entreprises.
Autre atout : dans les associations peuvent émerger des pépites susceptibles de donner lieu à des start-up. UTCiel, par exemple, participe à la reconstruction de deux avions mythiques des années 1930, qui devront être les plus proches possibles des modèles d’origine tout en répondant aux normes actuelles de sécurité pour pouvoir voler. Un projet de ce type peut éventuellement déboucher sur des innovations. « Mais pour cela, il est indispensable d’accompagner les étudiants, souligne Pascal Alberti. D’abord parce que les membres des associations tournent constamment : ils restent six mois ou un an puis partent en stage ou à l’étranger. Résultat : une bonne idée peut mourir faute d’avoir été portée.
Ensuite, parce qu’il faut aider les étudiants à identifier les pistes prometteuses et à les transformer en activité économique. Par exemple, des élèves impliqués dans l’Imaginarium Festival développent un produit pour le mettre à disposition des festivaliers. Nous leur avons proposé de les financer pour le réétudier et en faire une innovation aux débouchés beaucoup plus larges. Inversement, un enseignant-chercheur qui a une idée d’innovation pourrait s’appuyer sur une association pour la développer. L’objectif est d’impulser une dynamique collaborative entre toutes les forces de l’UTC pour mieux innover. Et les associations peuvent en être un rouage important. ».
Une aspérité sur un CV
Léa Rieutord recrute des stagiaires et de jeunes ingénieurs pour les métiers industriels du groupe L’Oréal.
« Chez L’Oréal, nous sommes très attentifs au parcours associatif des candidats. C’est un élément qui fournit des indices sur leur profil, surtout lorsqu’il s’agit de recruter des stagiaires n’ayant encore aucune expérience professionnelle. D’ailleurs quand des candidats ne citent aucun projet associatif dans leur CV, cela me surprend. S’impliquer dans une association est une marque de curiosité vis-à-vis du monde extérieur et permet de développer certaines compétences : notamment des aptitudes en gestion de projet et d’équipe, en communication, ou bien son sens analytique (par exemple, lorsqu’un étudiant gère le budget d’une association). S’engager pour faire avancer une cause peut aussi être le signe d’une qualité fondamentale pour L’Oréal : l’esprit entrepreneur de ses collaborateurs, leur capacité à ne pas se contenter de l’existant et à innover. Et lorsqu’un étudiant a été président ou vice-président d’une association, c’est un indice de leadership.
Pour autant, il ne s’agit pas de mentionner à tout prix une expérience associative sur son CV. Il faut que la personne se soit vraiment investie dans un projet et l’explique de façon très concrète. En indiquant qu’elle a été membre du bureau dans une association de tant de personnes et tel budget, par exemple, elle montre qu’elle sait prendre des responsabilités. C’est une aspérité sur un CV qui attire l’attention des recruteurs. »
Paroles de bénévole
Avant d’être élu président du bureau des étudiants, Paul Sainte-Cluque comptait déjà à son actif un parcours associatif qui a été déterminant pour trouver son premier stage de six mois en entreprise.
« Dès mon deuxième semestre à l’UTC, j’ai rejoint une équipe de l’association chargée de l’intégration des nouveaux étudiants à la rentrée de septembre. Ensuite, je suis devenu président de cette association, qui est une des plus grosses de l’UTC, puis président de l’association organisatrice de la soirée des finaux, qui fête la fin de l’année universitaire. Ces activités associatives ont fait la différence par rapport à d’autres candidats quand j’ai postulé pour un stage à la SNCF : mon CV a été sélectionné pour cette raison et c’est surtout sur ce sujet qu’on m’a interrogé lors des entretiens. Mon stage s’est déroulé dans un service de maintenance où je jouais un rôle d’intermédiaire entre le personnel de la SNCF et différents prestataires. Et, effectivement, les compétences en gestion de projet et d’équipe acquises grâce à la vie associative m’ont été très utiles. »
Plus vite opérationnel en entreprise
Francis Gauvain est ingénieur diplômé de l’UTC, promotion 1980. Aujourd’hui directeur du développement durable de Safran, il a fait une partie de sa carrière dans les ressources humaines et a notamment été DRH d’une des filiales du groupe : Safran Nacelles.
« Lorsque j’étais à l’UTC, il y avait déjà des associations, mais très peu. J’ai pu constater que, depuis, les activités associatives s’étaient multipliées et faisaient même partie intégrante du parcours des étudiants. C’est une très bonne chose. S’investir dans une association n’est pas indispensable pour trouver un emploi, mais c’est un atout indéniable, qui peut faire la différence entre deux CV. J’y vois principalement trois intérêts.
Le premier est que cela permet de développer un savoir-être : de révéler sa personnalité, de prendre confiance en soi, de connaître ses points forts et ses points faibles… Or, si la mission d’une université est d’abord de transmettre des savoir-faire, elle est aussi de délivrer des savoir-être. Le deuxième intérêt est l’ouverture d’esprit, la capacité à s’investir sur des sujets très concrets : dans une association, on est dans la vraie vie, avec de vrais projets à mener en équipe. Enfin, c’est une sorte d’expérience professionnelle avant l’heure : un moyen d’apprendre à gérer un projet, un budget, à prendre la parole en public, à négocier, prendre des décisions, assumer des responsabilités…
Toutes ces qualités permettent d’être plus vite opérationnel dans une entreprise. Les recruteurs accorderont donc sans doute de plus en plus d’importance à l’investissement associatif des jeunes diplômés. »

Ils sont un peu l’équivalent des fonctions support dans une entreprise et leur organisation très rodée est un des ressorts de la vitalité associative UTCéenne. Zoom sur le bureau des étudiants (BDE) et les quatre pôles sur lesquels il s’appuie.
Dans les universités et les écoles d’ingénieurs, le bureau des étudiants orchestre généralement les soirées et autres festivités ponctuant la vie estudiantine, observe Guillaume Ouattara, vice-président communication du BDE. A l’UTC, il n’organise pratiquement aucun événement. Il fédère l’ensemble des associations et sa mission est avant tout administrative : leur fournir un cadre et des moyens pour réaliser leurs projets. » Une fonction de facilitateur qu’il partage avec quatre pôles regroupant les associations par domaine d’activité : artistique et événementiel, solidarité et citoyenneté, technologie et entrepreneuriat, vie du campus.
Le BDE gère par exemple la maison des étudiants où sont localisées les associations, et les contrats d’assurances couvrant la majorité des activités associatives. Mais, surtout, c’est le grand argentier : il collecte les cotisations des quelque 3 500 étudiants adhérents et perçoit la subvention annuelle accordée par l’UTC, fonds qu’il répartit entre les associations. Les pôles, eux, aident les associations à préparer leurs demandes de subventions. « Nous critiquons et corrigeons leurs dossiers, en nous assurant en particulier que leur budget tient la route, explique Oscar Roisin, président du pôle technologie et entrepreneuriat. C’est important vis-à-vis du BDE, et ça l’est encore plus quand elles s’adressent à une banque ou qu’elles cherchent des sponsors. »
Par ailleurs, comme le BDE, chaque pôle possède le statut d’association loi 1901 et, de ce fait, peut offrir une structure pour héberger un nouveau projet associatif. « Il suffit de créer un club au sein du pôle, ce qui permet d’ouvrir un compte en banque et de recevoir des subventions du BDE, sans pour autant être soumis aux obligations d’une association loi 1901 », souligne Oscar Roisin. « Nous accompagnons deux à trois créations d’associations par semestre et c’est un système qui permet de concrétiser rapidement un projet », relève Guillaume Ouattara.
Une amélioration continue
« Le BDE et les pôles organisent aussi une vraie capitalisation des connaissances, avec ce qu’ils appellent le wiki des associations, une plateforme en ligne centralisant les données dont peuvent avoir besoin les associations, note Véronique Hédou, responsable de la vie étudiante à l’UTC : comment créer ou reprendre une association, obtenir des subventions, gérer sa trésorerie… » De même, à chaque renouvellement du bureau d’une association, ils veillent à ce que la passation se déroule bien et que la nouvelle équipe dispose des informations nécessaires pour s’inscrire dans une logique d’amélioration continue.
Parmi leurs axes de travail à venir : développer les partenariats avec des entreprises. Pour le BDE, il s’agit notamment de verrouiller la sécurité des événements étudiants. « C’est un sujet de plus en plus sensible, explique Paul Saint-Cluque, président du bureau. Pour l’instant, les associations choisissent elles-mêmes leurs prestataires. Notre objectif est d’avoir un partenaire unique pour faciliter l’organisation de la sécurité et être sûr que les agents intervenant sur nos événements ont bien une carte professionnelle. Comme nous avons régulièrement besoin de services de sécurité, c’est aussi un moyen d’avoir des tarifs plus avantageux. » Pour le Pôle technologie et entrepreneuriat, qui réunit des associations dont les activités sont très liées à l’innovation, l’objectif est de nouer des liens avec des entreprises qui pourraient les aider à monter en compétences et les soutenir financièrement pour aller plus loin dans leurs projets. n
Paroles de bénévole
Au moins une dizaine d’heures par semaine : c’est ce que consacre Oscar Roisin, président du pôle technologie et entrepreneuriat, à la vie associative. Mais la tâche lui paraît légère…
« Ça me plaît et ça m’apporte une expérience que je ne pourrais pas acquérir en cours. Par exemple, en gestion d’équipe et de projet, car je coordonne les membres des bureaux des associations du pôle pour assurer la promotion de nos activités. Mais aussi dans le domaine juridique : je veille à ce que les statuts, les règlements intérieurs et les conventions du pôle et du BDE avec l’UTC ou des partenaires extérieurs soient juridiquement au point. Ça m’intéresse beaucoup car j’ai hésité entre une école d’ingénieur et des études de droit. Comme les associations du pôle interviennent dans des domaines très variés (robotique, biomécanique, spatial…), j’apprends également à dialoguer avec des étudiants de disciplines très différentes. »

Le pôle vie du campus est celui qui fédère le plus grand nombre d’associations : une quarantaine en tout. Le foyer des étudiants, leur journal, une radio, des clubs de sport, de cinéma, d’œnologie, de motards… Et pas moins de trois structures chargées de l’intégration des nouveaux élèves.
Avec une centaine de membres actifs, l’Intégration est une des plus grosses associations de l’UTC. C’est elle qui organise l’intégration des élèves rejoignant l’établissement début septembre : deux semaines de festivités et quelque 1 200 participants, dont environ 400 étudiants chargés d’encadrer les nouveaux venus et les animations proposées.
« À l’UTC, les élèves viennent de toute la France et de l’étranger, explique le président de l’association, Maxence Dumaine. Lorsqu’ils arrivent, ils ne connaissent personne, il s’agit donc de les aider à se faire un cercle d’amis, mais il n’est pas question de bizutage : c’est une intégration propre. » Au programme : entre autres, une visite de Compiègne sous forme de course d’orientation, une sorte de « Fort Boyard » dans les locaux de l’université, une journée d’animations en forêt, une journée des défis ou encore une journée innovation, au cours de laquelle les organisateurs testent chaque année un événement inédit. Sans compter la Color UTC, une course ponctuée de lancers de poudres colorées, également ouverte aux Compiègnois.
Une porte d’entrée dans la vie associative
« L’intégration est la première image que les élèves ont de l’UTC et de ses associations, souligne Maxence Dumaine. C’est un moyen de leur montrer ce dont sont capables les UTCéens. Et ce dont ils seront eux-mêmes capables, car c’est aussi une porte d’entrée dans la vie associative de l’école. Hormis ceux du bureau, tous les membres de notre association, par exemple, sont des étudiants arrivés à la rentrée précédente, qui ont envie de transmettre à leurs successeurs ce qu’ils ont eux-mêmes reçu lors de leur intégration. »
Une autre association se charge de l’accueil des étudiants rejoignant l’UTC en février. Mais l’école compte aussi une structure d’une cinquantaine de bénévoles œuvrant à l’intégration des étudiants étrangers : ESN Esperanto, l’antenne compiégnoise du réseau ESN (Erasmus Student Network). « Les étudiants internationaux sont conviés à participer aux deux semaines d’animations de la rentrée, explique Émilie Jacquemin, sa présidente. Mais, ensuite, nous leur proposons toutes sortes d’activités tout au long du semestre. Par exemple, des cafés des langues leur permettant d’échanger avec des Français dans la langue de leur choix, ou encore deux week-ends, l’un en France, l’autre dans une ville européenne : Bruxelles, Amsterdam, Cologne… On réserve un bus, une auberge et on part à environ soixante, c’est très sympa et enrichissant pour tout le monde. »
L’association apporte également un soutien pratique aux étudiants étrangers, par exemple en cas de problèmes administratifs, et va lancer un projet SocialErasmus : autrement dit, proposer aux étudiants étrangers de s’investir dans des actions citoyennes au profit de la population locale. Par ailleurs, comme toutes les antennes d’ESN, elle est chargée d’encourager la mobilité internationale des étudiants et, chaque année, organise à l’UTC une journée d’information sur ce sujet. Via ses différentes missions, elle contribue ainsi à promouvoir une valeur chère à l’école : l’ouverture interculturelle de ses élèves.
Paroles de bénévoles
Maxence Dumaine a été élu président de l’Intégration en février 2018 et s’en réjouit.
« Quand je suis arrivé à l’UTC, j’étais perdu et inquiet. Les deux semaines d’intégration m’ont paru magiques et m’ont beaucoup rassuré. La cause que défend cette association m’est donc chère. Manager une équipe n’est pas simple et nous avons qu’un semestre pour construire deux semaines d’animations pour 1 200 étudiants : c’est un travail énorme ! Mais c’est passionnant. J’apprends à piloter la mise en place d’un projet de A à Z, en veillant au respect de la ligne directrice. Pour que ce soit une intégration propre et que nos animations ne nuisent pas à la tranquillité des habitants de Compiègne, il faut vraiment faire preuve de sérieux et de rigueur. »
Émilie Jacquemin, a été membre de deux équipes différentes d’ESN Esperanto, puis responsable d’équipe, avant d’être élue présidente de l’association à l’automne 2017.
« Quand on pilote des projets associatifs, le véritable enjeu est de motiver tous les bénévoles pour que tout soit bien organisé. Ce n’est pas toujours évident, justement parce que c’est du bénévolat et que ça doit rester sympa. Il faut savoir être avenant, ne pas être autoritaire… Dans les associations de l’UTC, on fait beaucoup de team building : des activités permettant aux membres d’apprendre à se connaître et à travailler ensemble. C’est essentiel pour que les équipes tournent bien. »

Le pôle artistique et événementiel du BDE fédère une trentaine d’associations. Les unes réunissent des adeptes de musique, théâtre, écriture, photo, etc. Les autres organisent des événements, parfois de très grande envergure. Exemple avec l’Imaginarium Festival.
La cinquième édition s’est déroulée les 19 et 20 mai. 45 heures de concert au Tigre, le pôle événementiel de Margny-Lès-Compiègne ; 40 artistes dont le rappeur Vald, le groupe de reggae Danakil, Thérapie Taxi côté rock-pop, Polo & Pan ou Joris Delacroix côté électro… Et plus de 13 000 festivaliers ! Avec une telle audience et un budget avoisinant les 600 000 €, l’Imaginarium Festival est de loin le plus gros événement orchestré par une association de l’UTC. L’emblème de l’audace et du savoir-faire des étudiants.
En 2014, lorsqu’ils se sont lancés dans l’aventure en partant de zéro, le pari était en effet loin d’être gagné. Et aujourd’hui encore, chaque édition reste une prouesse, car l’association ne fait appel qu’à une poignée de professionnels : un prestataire son et lumière, un régisseur général, une attachée de presse et, depuis cette année, un responsable de la sécurité.
« Le festival ayant pris de l’ampleur, mieux valait un spécialiste pour nous conseiller sur l’organisation de la sécurité et nous épauler dans les décisions à prendre en cas de problème, explique Florian Bertin, président de l’Imaginarium Festival. Pour le reste, tout est organisé par des étudiants. Nous sommes 90 durant l’année et 150 pendant le festival. Monter une telle manifestation en étant étudiants et bénévoles n’est pas évident, mais on s’améliore d’année en année ! » .
Bénévoles, mais pros !
Le bureau de l’association pilote l’ensemble des opérations en s’appuyant sur différents pôles, chargés chacun d’une mission : programmation, partenariats, logistique, restauration, animations… Pour attirer du public, les étudiants réalisent des campagnes de communication dans tout le département de l’Oise et dans les grandes villes proches : Lille et Reims. Via les étudiants des autres établissements de Sorbonne Universités, le groupement dont fait partie l’UTC, ils touchent aussi un public parisien qui, désormais, représente 15 % des spectateurs. Signe de leur efficacité et de la qualité de leur programmation :
le nombre de festivaliers a plus que doublé en quatre ans et, pour la première fois cette année, le festival s’est même déroulé à guichet fermé. Par ailleurs, les recettes (billetterie et ventes de consommations sur place) couvrent quasiment 80 % du budget. Le reste est financé par la région, le conseil départemental de l’Oise, l’UTC, Sorbonne Université et des partenaires privés. La ville de Compiègne et les communes environnantes, quant à elles, apportent un soutien logistique en prêtant du matériel.
Nouveau cheval de bataille de l’association : le développement durable. Cette année, tous les flyers du festival ont été imprimés sur du papier recyclé et les goodies étaient en coton bio et équitable. Des toilettes sèches avaient été installées sur le site et, pour la décoration, l’Imaginarium Festival s’était adressé à une association récupérant le matériel utilisé sur de grands événements pour le redistribuer à de petites structures. Les food trucks proposaient des menus végétariens et vegan et leurs produits provenaient principalement de producteurs locaux. L’Imaginarium Festival avait noué un partenariat avec un prestataire pour recycler les déchets organiques en biométhane et en engrais et proposait des cendriers de poche aux festivaliers, afin de collecter et recycler les mégots. Par ailleurs, des étudiants avaient développé une borne solaire pour la recharge des téléphones portables. Enfin, des animations étaient prévues pour sensibiliser le public aux écogestes. Une démarche de responsabilité sociétale dont bien des entreprises pourraient s’inspirer !
Paroles de bénévole
Florian Bertin a intégré l’Imaginarium Festival dès sa première année à l’UTC, d’abord comme membre d’une équipe, puis comme responsable du pôle animation, avant de devenir président.
« C’est un projet qui me plaît énormément et qui est très formateur. On apprend beaucoup dans des domaines très variés : la gestion de trésorerie, le management de projet, la recherche de subventions, les relations avec les partenaires, les élus… Personnellement, je consacre au minimum deux à trois heures par jour au festival et plus le week-end, surtout à l’approche du jour J. Mais ce n’est pas un souci, il faut juste s’organiser, ne pas s’éparpiller entre les cours et le festival. Et je ne suis pas seul : tous les bénévoles travaillent énormément pour que ce soit une réussite ! »

Le pôle technologie et entrepreneuriat réunit une vingtaine d’associations axées sur le partage de savoirs, l’innovation et le développement professionnel des étudiants. Parmi celles-ci, « On veut durable ! », dont le nom résume la profession de foi : militer pour le développement durable.
Ils sont jeunes, vont devenir ingénieurs et doivent être aux avant-postes de la transition environnementale. Forts de cette conviction, ils se sont engagés dans l’association « On veut durable ! » (OVD). « OVD a vu le jour il y a deux ans et demi et compte un peu plus d’une vingtaine d’adhérents, raconte William Boffy, son président. Le premier objectif de ses créateurs était de rejoindre Precious Plastic. »
Lancée par un jeune designer hollandais, ce projet vise à démocratiser le recyclage du plastique grâce à des machines relativement simples et économiques à fabriquer, dont les plans sont en libre accès : un broyeur pour transformer les déchets en matière première et des injecteurs pour mouler de nouveaux objets. Les étudiants d’OVD souhaitaient équiper l’UTC de machines de ce type pour donner une nouvelle vie aux produits en plastique, mais ils ne se sont pas contentés de décliner les plans fournis par Precious Plastic. Des unités de valeur spécifiques ont été mises en place avec des enseignants-chercheurs afin de reconcevoir les plans du broyeur. Objectif : optimiser sa sécurité pour pouvoir faire des démonstrations lors d’événements et, surtout, intégrer le projet Precious Plastic dans le cursus des étudiants.
Une initiative emblématique des missions que s’est fixées l’association. Parmi celles-ci : œuvrer en faveur d’un campus durable. Outre Precious Plastic, OVD a engagé plusieurs actions pour développer le recyclage des déchets : installation de poubelles à papier dans le centre universitaire, projet avec le Crous pour mettre en place le tri des déchets d’emballage du restaurant universitaire et d’une cafétéria et suivre son évolution, ou encore projet de compostage des déchets organiques du foyer de la Maison des étudiants. Par ailleurs, à sa demande, le Crous a mis des plats végétariens au menu du restaurant universitaire de Compiègne avant même que cette mesure ne soit généralisée dans toute la France : « Nous avons beaucoup sensibilisé les étudiants sur ce sujet et c’est un succès, explique William Boffy : environ 25 % des repas servis sont végétariens. »
Une autre vision du métier
Second grand objectif de l’association : promouvoir l’enseignement du développement durable à l’UTC et, au-delà, ouvrir le débat sur le rôle des ingénieurs dans l’économie de demain et l’impact des enjeux environnementaux sur leur formation. « Nous communiquons de plus en plus sur le sujet pour montrer qu’il existe d’autres manières de vivre le métier d’ingénieur, souligne William Boffy. Sur notre chaîne YouTube, nous diffusons par exemple des interviews de deux professeurs de l’UTC : l’économiste Yann Moulier-Boutang et le philosophe Bernard Stiegler. Nous rencontrons aussi des ingénieurs engagés, comme Mathieu Labonne, qui est directeur de Colibris, un mouvement qui encourage les initiatives locales au service de l’homme et du vivant. »
Au printemps 2019, l’association a même prévu d’organiser à l’UTC un forum dédié au développement durable, qui permettra aux étudiants en quête d’information, d’un stage ou d’un premier emploi d’assister à des conférences et de rencontrer des acteurs de la transition environnementale. « Nous voulons attirer de petites entreprises investies dans l’économie durable et des ONG et, pour cela, leur ouvrir gratuitement les portes du forum », explique William Boffy. Dans le cadre de leurs travaux pratiques, des étudiants d’une UV de gestion de projet vont planifier l’organisation de l’événement et évaluer son coût.
Quant à l’objectif ultime de l’association, il est tout simplement… de disparaître ! « Notre échec serait notre succès, sourit William Boffy. Il signifierait que le développement durable est passé dans les mœurs et qu’OVD n’a plus lieu d’être. »
Paroles de bénévole
Étudiant en génie informatique, William Boffy a décroché un stage en phase avec ses engagements…
« En septembre, je pars à la Réunion pour six mois de stage au siège d’une collectivité d’outre-mer qui constitue la plus grande réserve naturelle de la France : les terres australes et antarctiques françaises. Je vais travailler à la reconception d’une banque de données utilisée par les chercheurs. Mon expérience à OVD m’a aidé. Lors des entretiens, on m’a beaucoup interrogé sur mes engagements autour du développement durable et mon intérêt pour la nature, qui est très ancien. Avant d’entrer à l’UTC, j’avais d’ailleurs déjà fait un stage d’informatique au laboratoire Éthologie, cognition et développement de Paris-Nanterre, qui étudie notamment le comportement animal. »

Le pôle solidarité et citoyenneté rassemble une vingtaine d’associations. Beaucoup sont engagées dans des actions caritatives ou travaillent à promouvoir des modes de vie et de consommation plus durables. Picasoft, elle, milite pour la redécentralisation d’Internet. Explications.
Son logo, une tête de chat stylisée, marque son appartenance au Collectif des hébergeurs alternatifs, transparents, ouverts, neutres et solidaires, dont l’acronyme répond au doux nom de… Chatons. Comme tous les membres de ce réseau national, Picasoft œuvre à la redécentralisation du Net. Un nombre croissant de services en ligne est en effet entre les mains d’une poignée d’acteurs, au premier rang desquels les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).Une concentration qui pose, entre autres, des problèmes de confidentialité, car le modèle économique de ces entreprises repose tout entier ou de plus en plus sur la collecte et la valorisation des données des utilisateurs de leurs applications. « Picasoft milite pour une approche “ libriste ” et éthique de l’utilisation du Net, qui respecte la vie privée mais aussi la liberté d’expression, explique Guillaume Jorandon, le président de l’association. “ Libriste ”, car ces objectifs passent en particulier par l’usage de logiciels libres, dont le code source est ouvert et qui permettent de garder le contrôle de ses données. Nous visons avant tout le milieu des ingénieurs, qui, souvent, se servent de logiciels sans vraiment connaître la politique de leurs éditeurs en matière de données. »
Pour sensibiliser les futurs ingénieurs sur ces différentes questions, l’association organise une ou deux conférences par semestre à l’UTC, avec des spécialistes. En mars dernier, elle avait ainsi convié un représentant de la Quadrature du net (une ONG défendant les droits et libertés fondamentales des internautes) à dresser un état de la censure sur le Net en France. Par ailleurs, elle propose des ateliers de formation sur les alternatives aux plateformes collectant les données : par exemple, héberger un service cloud sur son propre serveur, afin d’éviter des outils comme Dropbox ou Google Drive. Enfin, elle a mis en place des serveurs permettant d’accéder gratuitement à des logiciels libres tels que Mattermost, une alternative à la messagerie instantanée professionnelle Slack, ou encore Etherpad, une alternative à Google Docs pour créer un texte en mode collaboratif…
Agir auprès des jeunes
Picasoft ne s’adresse toutefois pas qu’aux ingénieurs. « Notre objectif est aussi de sensibiliser les jeunes le plus tôt possible à une utilisation sûre d’Internet, dont ils ont une pratique intense sans en mesurer les implications, souligne Guillaume Jorandon. Nous participons à la Fête de la science : l’an dernier, nous y avons accueilli des enfants des écoles primaires. Et nous intervenons dans des collèges. »
Créée début 2017, Picasoft rassemble aujourd’hui une vingtaine d’étudiants, mais aussi, des enseignants-chercheurs. Depuis peu, le laboratoire de sciences humaines et sociales de l’UTC, Costech, en est même membre. « Pour adhérer à l’association, une personne morale cotise davantage qu’une personne physique, explique Stéphane Crozat, chercheur à Costech. C’est donc un moyen de soutenir Picasoft, notamment pour financer ses serveurs. Par la suite, nous souhaitons d’ailleurs attirer d’autres partenaires, par exemple des lycées. » Mais, de plus, les activités de l’association, notamment auprès des jeunes, sont en lien direct avec les recherches de Costech sur la littératie numérique : comment transmettre au citoyen les fondamentaux nécessaires pour acquérir une pratique éclairée et réflexive des outils numériques ? Pour le laboratoire, il s’agira donc aussi d’un champ d’expérimentation très intéressant. n
Portail des associations étudiantes : https://assos.utc.fr
Paroles de bénévole
Formatrice pour les étudiants, la pratique associative peut aussi l’être pour leurs enseignants. Témoin : Stéphane Crozat, qui fait partie des fondateurs de Picasoft.
« Si je me suis engagé dans cette association, c’est, entre autres, parce que j’avais des lacunes sur les sujets dont elle traite, bien que je sois informaticien de formation et que j’enseigne au département Génie informatique de l’UTC. Ce sont des domaines où tout évolue très vite et dans lesquels certains étudiants de Picasoft ont des compétences techniques que peu d’enseignants-chercheurs de l’UTC possèdent. Par exemple, ils ont organisé un atelier sur le chiffrement des mails et autres échanges de données qui m’a beaucoup appris. »