47: Les associations étudiantes : une richesse pour l’UTC et le territoire

L’UTC encour­age forte­ment la vie asso­cia­tive de ses étu­di­ants. Non seule­ment il s’agit d’un rouage impor­tant de leur développe­ment per­son­nel et pro­fes­sion­nel, mais c’est un atout pour le ter­ri­toire, et notam­ment un réser­voir de tal­ents et de créa­tiv­ité qui peut génér­er des inno­va­tions et de l’activité économique.

L’UTC encour­age forte­ment la vie asso­cia­tive de ses étu­di­ants. Non seule­ment il s’agit d’un rouage impor­tant de leur développe­ment per­son­nel et pro­fes­sion­nel, mais c’est un atout pour le ter­ri­toire, et notam­ment un réser­voir de tal­ents et de créa­tiv­ité qui peut génér­er des inno­va­tions et de l’activité économique.

“Il y a une vie après les cours ! » clame le slo­gan du bureau des étu­di­ants (BDE) de l’UTC. Et, de fait, elle est foi­son­nante. L’école ne compte pas moins d’une cen­taine d’associations mobil­isant près d’un mil­li­er de mem­bres act­ifs, soit un quart de ses élèves. Des clubs de sport, musique, théâtre, danse, des cer­cles de pas­sion­nés d’ingénierie spa­tiale, de bio­mé­canique ou encore de bio­mimétisme, une junior entre­prise, un fablab, une épicerie sociale pour les étu­di­ants en sit­u­a­tion de pré­car­ité, des organ­i­sa­tions œuvrant à la tran­si­tion écologique… Et quelques poids lourds, tel l’Imag­i­nar­i­um Fes­ti­val qui, chaque week-end de Pen­tecôte, organ­ise deux jours de con­certs qua­si non-stop atti­rant désor­mais 13 000 festivaliers.

Ce qui explique cette vital­ité ? Sans con­teste le tal­ent et l’énergie des étu­di­ants. « Com­piègne n’est pas Paris, souligne Paul Sainte-Cluque, prési­dent du BDE. C’est une petite ville où les élèves de l’UTC représen­tent à eux seuls env­i­ron 10 % de la pop­u­la­tion. Si nous voulons avoir des activ­ités extra-uni­ver­si­taires, per­son­ne ne les organ­ise pour nous, alors nous nous en char­geons ! » Un atout pour la ville. En mon­tant des événe­ments ouverts au pub­lic comme l’Imag­i­nar­i­um Fes­ti­val ou Fes­tupic, le fes­ti­val de théâtre uni­ver­si­taire de Picardie, en appor­tant un sou­tien sco­laire à des jeunes de milieux défa­vorisés ou en réal­isant des chantiers citoyens au prof­it des com­mu­nautés locales lors de la journée « Tous unis pour la cité » de la ren­trée de sep­tem­bre, les asso­ci­a­tions étu­di­antes con­tribuent en effet à la vie cul­turelle et au développe­ment social du territoire.

« Notre objec­tif est même d’ouvrir de plus en plus nos activ­ités à la pop­u­la­tion, parce que nous sommes fiers de nos réal­i­sa­tions et qu’il s’agit d’un moyen d’améliorer notre image, note Paul Sainte-Cluque. Nous voulons mon­tr­er que, s’ils sont par­fois source de nui­sances sonores, les étu­di­ants sont avant tout une richesse pour Compiègne. »

Une expérience reconnue

Mais si la dynamique asso­cia­tive est telle, c’est aus­si parce que l’UTC est con­va­in­cue de ses ver­tus péd­a­gogiques et l’encourage beau­coup. « Comme dans toutes les uni­ver­sités, une par­tie des frais de sco­lar­ité ali­mente un fonds de sol­i­dar­ité et de développe­ment des ini­tia­tives étu­di­antes notam­ment des­tiné à financer des pro­jets asso­ci­at­ifs, explique Véronique Hédou, enseignante-chercheuse et respon­s­able de la vie étu­di­ante. Mais, en plus, l’UTC sub­ven­tionne les asso­ci­a­tions à hau­teur de plus de 40 000 € par an.

Et son appui n’est pas que financier. Mon rôle est d’accompagner les asso­ci­a­tions et de les met­tre en rela­tion avec les ser­vices com­pé­tents de l’université pour don­ner un avis sur leurs pro­jets et les con­seiller, notam­ment sur la sécu­rité lorsqu’il s’agit d’organiser de gros événe­ments. Enfin, pour obtenir leur diplôme, les étu­di­ants sont tenus de jus­ti­fi­er d’au moins une activ­ité extra-universitaire. »

Con­séquence : à un moment ou un autre de leur cur­sus, une majorité d’entre eux s’implique dans une asso­ci­a­tion. « L’UTC a intro­duit cette oblig­a­tion dès 2006, souligne Éti­enne Arnoult, directeur à la for­ma­tion et à la péd­a­gogie. Et, aujourd’hui, nous réfléchissons à val­oris­er encore davan­tage l’investissement asso­ci­atif de nos étu­di­ants – par exem­ple, en l’inscrivant dans leur sup­plé­ment au diplôme. Ce serait cohérent avec notre poli­tique de formation. »

Depuis près de vingt ans, pour ren­dre ses élèves acteurs de leurs appren­tis­sages et les con­fron­ter aux réal­ités du méti­er d’ingénieur, l’UTC promeut la péd­a­gogie par pro­jet. Elle fait tra­vailler les étu­di­ants par petits groupes, sou­vent inter­dis­ci­plinaires, sur des sujets générale­ment pro­posés par des entre­pris­es. Les inciter à jouer un rôle act­if dans une asso­ci­a­tion relève du même esprit. C’est un moyen com­plé­men­taire de les aider à dévelop­per des savoir-faire et savoir-être impor­tants pour leur réus­site uni­ver­si­taire et leur inser­tion professionnelle.

Comme la péd­a­gogie par pro­jet, il leur per­met de con­solid­er cer­taines com­pé­tences acquis­es en cours. En s’impliquant dans une activ­ité asso­cia­tive, ils peu­vent être amenés à expéri­menter les méth­odes de ges­tion de pro­jet qui leur sont enseignées. Dans les asso­ci­a­tions dont les activ­ités sont tech­niques, ils met­tent égale­ment en pra­tique leurs con­nais­sances sci­en­tifiques et tech­nologiques, tout en se frot­tant au tra­vail coopératif entre étu­di­ants de spé­cial­ités et niveaux dif­férents. « C’est par exem­ple le cas pour les bénév­oles d’UTCoupe, qui conçoivent des robots pour la coupe de France de robo­t­ique, ou ceux de Team UTé­cia, qui réalisent des véhicules pro­to­types ultra basse con­som­ma­tion pour par­ticiper à des cours­es comme le Shell Eco-marathon, note Éti­enne Arnoult. Ces étu­di­ants font de la ges­tion de pro­jet, d’équipe, un peu d’économie et de l’ingénierie. Ils ont donc l’opportunité de pren­dre du recul sur les matières étudiées en cours, de les met­tre bout à bout et d’acquérir une vision sys­témique des pro­jets à réalis­er, ce qui est un fac­teur de suc­cès dans leurs études. »

Une école de créativité

En s’investissant dans une asso­ci­a­tion, où ils sont seuls respon­s­ables de leurs pro­jets et de leur bud­get, sans enseignants pour les guider, les étu­di­ants dévelop­pent égale­ment des apti­tudes plus dif­fi­ciles à trans­met­tre via la for­ma­tion. L’autonomie, car ils appren­nent à s’organiser et à gér­er leur temps. La con­fi­ance en soi : en négo­ciant avec une banque ou en cher­chant des spon­sors, par exem­ple, ils gag­nent en aplomb. Mais aus­si la créa­tiv­ité : dans les asso­ci­a­tions, dans la lim­ite du respect de la loi et de cer­taines règles, notam­ment de sécu­rité, ils lais­sent libre cours à leur imag­i­na­tion. Et l’originalité de leurs ini­tia­tives mon­tre qu’ils n’en man­quent pas ! « Autrement dit, la vie asso­cia­tive con­tribue à ce pour quoi nos étu­di­ants sont par­ti­c­ulière­ment recon­nus des entre­pris­es, out­re leurs com­pé­tences méti­er, résume Éti­enne Arnoult : leur assur­ance et leur côté un peu audacieux. »

Aujourd’hui, l’UTC souhaite d’ailleurs mieux val­oris­er le réser­voir de tal­ents et de créa­tiv­ité que recè­lent les asso­ci­a­tions. « L’université entend con­tribuer davan­tage à l’innovation et à la créa­tion d’activités économiques, explique Pas­cal Alber­ti, directeur de l’innovation et du développe­ment ter­ri­to­r­i­al. Pour cela, il s’agit notam­ment de nous rap­procher des PME, pour l’instant moins nom­breuses par­mi nos parte­naires. Nous pou­vons les accom­pa­g­n­er dans leurs proces­sus d’innovation en nous appuyant sur les com­pé­tences des enseignants-chercheurs, mais aus­si sur celles des étu­di­ants, que ce soit en les impli­quant dans des pro­jets d’entreprises dans le cadre des cours ou en faisant appel aux asso­ci­a­tions intéressées. »

L’une d’entre elles tra­vaille déjà en per­ma­nence avec des indus­triels : Usec, la junior entre­prise. Mais d’autres asso­ci­a­tions pour­raient s’investir dans des parte­nar­i­ats avec des PME. Pour les étu­di­ants, ce serait un moyen de mon­ter en com­pé­tences. De plus en plus, la direc­tion de l’innovation et du développe­ment ter­ri­to­r­i­al cherche donc à impli­quer les asso­ci­a­tions dans sa poli­tique vis-à-vis des entreprises.

Autre atout : dans les asso­ci­a­tions peu­vent émerg­er des pépites sus­cep­ti­bles de don­ner lieu à des start-up. UTCiel, par exem­ple, par­ticipe à la recon­struc­tion de deux avions mythiques des années 1930, qui devront être les plus proches pos­si­bles des mod­èles d’origine tout en répon­dant aux normes actuelles de sécu­rité pour pou­voir vol­er. Un pro­jet de ce type peut éventuelle­ment débouch­er sur des inno­va­tions. « Mais pour cela, il est indis­pens­able d’accompagner les étu­di­ants, souligne Pas­cal Alber­ti. D’abord parce que les mem­bres des asso­ci­a­tions tour­nent con­stam­ment : ils restent six mois ou un an puis par­tent en stage ou à l’étranger. Résul­tat : une bonne idée peut mourir faute d’avoir été portée.

Ensuite, parce qu’il faut aider les étu­di­ants à iden­ti­fi­er les pistes promet­teuses et à les trans­former en activ­ité économique. Par exem­ple, des élèves impliqués dans l’Imag­i­nar­i­um Fes­ti­val dévelop­pent un pro­duit pour le met­tre à dis­po­si­tion des fes­ti­va­liers. Nous leur avons pro­posé de les financer pour le réé­tudi­er et en faire une inno­va­tion aux débouchés beau­coup plus larges. Inverse­ment, un enseignant-chercheur qui a une idée d’innovation pour­rait s’appuyer sur une asso­ci­a­tion pour la dévelop­per. L’objectif est d’impulser une dynamique col­lab­o­ra­tive entre toutes les forces de l’UTC pour mieux innover. Et les asso­ci­a­tions peu­vent en être un rouage important. ».


Une aspérité sur un CV

 Léa Rieu­tord recrute des sta­giaires et de jeunes ingénieurs pour les métiers indus­triels du groupe L’Oréal.

 « Chez L’Oréal, nous sommes très atten­tifs au par­cours asso­ci­atif des can­di­dats. C’est un élé­ment qui four­nit des indices sur leur pro­fil, surtout lorsqu’il s’agit de recruter des sta­giaires n’ayant encore aucune expéri­ence pro­fes­sion­nelle. D’ailleurs quand des can­di­dats ne citent aucun pro­jet asso­ci­atif dans leur CV, cela me sur­prend. S’impliquer dans une asso­ci­a­tion est une mar­que de curiosité vis-à-vis du monde extérieur et per­met de dévelop­per cer­taines com­pé­tences : notam­ment des apti­tudes en ges­tion de pro­jet et d’équipe, en com­mu­ni­ca­tion, ou bien son sens ana­ly­tique (par exem­ple, lorsqu’un étu­di­ant gère le bud­get d’une asso­ci­a­tion). S’engager pour faire avancer une cause peut aus­si être le signe d’une qual­ité fon­da­men­tale pour L’Oréal : l’esprit entre­pre­neur de ses col­lab­o­ra­teurs, leur capac­ité à ne pas se con­tenter de l’existant et à innover. Et lorsqu’un étu­di­ant a été prési­dent ou vice-prési­dent d’une asso­ci­a­tion, c’est un indice de leadership.

Pour autant, il ne s’agit pas de men­tion­ner à tout prix une expéri­ence asso­cia­tive sur son CV. Il faut que la per­son­ne se soit vrai­ment investie dans un pro­jet et l’explique de façon très con­crète. En indi­quant qu’elle a été mem­bre du bureau dans une asso­ci­a­tion de tant de per­son­nes et tel bud­get, par exem­ple, elle mon­tre qu’elle sait pren­dre des respon­s­abil­ités. C’est une aspérité sur un CV qui attire l’attention des recruteurs. »


Paroles de bénévole

Avant d’être élu prési­dent du bureau des étu­di­ants, Paul Sainte-Cluque comp­tait déjà à son act­if un par­cours asso­ci­atif qui a été déter­mi­nant pour trou­ver son pre­mier stage de six mois en entreprise.

 « Dès mon deux­ième semes­tre à l’UTC, j’ai rejoint une équipe de l’association chargée de l’intégration des nou­veaux étu­di­ants à la ren­trée de sep­tem­bre. Ensuite, je suis devenu prési­dent de cette asso­ci­a­tion, qui est une des plus gross­es de l’UTC, puis prési­dent de l’association organ­isatrice de la soirée des fin­aux, qui fête la fin de l’année uni­ver­si­taire. Ces activ­ités asso­cia­tives ont fait la dif­férence par rap­port à d’autres can­di­dats quand j’ai pos­tulé pour un stage à la SNCF : mon CV a été sélec­tion­né pour cette rai­son et c’est surtout sur ce sujet qu’on m’a inter­rogé lors des entre­tiens. Mon stage s’est déroulé dans un ser­vice de main­te­nance où je jouais un rôle d’intermédiaire entre le per­son­nel de la SNCF et dif­férents prestataires. Et, effec­tive­ment, les com­pé­tences en ges­tion de pro­jet et d’équipe acquis­es grâce à la vie asso­cia­tive m’ont été très utiles. »


 Plus vite opérationnel en entreprise

 Fran­cis Gau­vain est ingénieur diplômé de l’UTC, pro­mo­tion 1980. Aujourd’hui directeur du développe­ment durable de Safran, il a fait une par­tie de sa car­rière dans les ressources humaines et a notam­ment été DRH d’une des fil­iales du groupe : Safran Nacelles.

 « Lorsque j’étais à l’UTC, il y avait déjà des asso­ci­a­tions, mais très peu. J’ai pu con­stater que, depuis, les activ­ités asso­cia­tives s’étaient mul­ti­pliées et fai­saient même par­tie inté­grante du par­cours des étu­di­ants. C’est une très bonne chose. S’investir dans une asso­ci­a­tion n’est pas indis­pens­able pour trou­ver un emploi, mais c’est un atout indé­ni­able, qui peut faire la dif­férence entre deux CV. J’y vois prin­ci­pale­ment trois intérêts.

Le pre­mier est que cela per­met de dévelop­per un savoir-être : de révéler sa per­son­nal­ité, de pren­dre con­fi­ance en soi, de con­naître ses points forts et ses points faibles… Or, si la mis­sion d’une uni­ver­sité est d’abord de trans­met­tre des savoir-faire, elle est aus­si de délivr­er des savoir-être. Le deux­ième intérêt est l’ouverture d’esprit, la capac­ité à s’investir sur des sujets très con­crets : dans une asso­ci­a­tion, on est dans la vraie vie, avec de vrais pro­jets à men­er en équipe. Enfin, c’est une sorte d’expérience pro­fes­sion­nelle avant l’heure : un moyen d’apprendre à gér­er un pro­jet, un bud­get, à pren­dre la parole en pub­lic, à négoci­er, pren­dre des déci­sions, assumer des responsabilités…

Toutes ces qual­ités per­me­t­tent d’être plus vite opéra­tionnel dans une entre­prise. Les recru­teurs accorderont donc sans doute de plus en plus d’importance à l’investissement asso­ci­atif des jeunes diplômés. »

Ils sont un peu l’équivalent des fonc­tions sup­port dans une entre­prise et leur organ­i­sa­tion très rodée est un des ressorts de la vital­ité asso­cia­tive UTCéenne. Zoom sur le bureau des étu­di­ants (BDE) et les qua­tre pôles sur lesquels il s’appuie.

Dans les uni­ver­sités et les écoles d’ingénieurs, le bureau des étu­di­ants orchestre générale­ment les soirées et autres fes­tiv­ités ponc­tu­ant la vie estu­di­antine, observe Guil­laume Ouat­tara, vice-prési­dent com­mu­ni­ca­tion du BDE. A l’UTC, il n’organise pra­tique­ment aucun événe­ment. Il fédère l’ensemble des asso­ci­a­tions et sa mis­sion est avant tout admin­is­tra­tive : leur fournir un cadre et des moyens pour réalis­er leurs pro­jets. » Une fonc­tion de facil­i­ta­teur qu’il partage avec qua­tre pôles regroupant les asso­ci­a­tions par domaine d’activité : artis­tique et événe­men­tiel, sol­i­dar­ité et citoyen­neté, tech­nolo­gie et entre­pre­neuri­at, vie du campus.

Le BDE gère par exem­ple la mai­son des étu­di­ants où sont local­isées les asso­ci­a­tions, et les con­trats d’assurances cou­vrant la majorité des activ­ités asso­cia­tives. Mais, surtout, c’est le grand argen­tier : il col­lecte les coti­sa­tions des quelque 3 500 étu­di­ants adhérents et perçoit la sub­ven­tion annuelle accordée par l’UTC, fonds qu’il répar­tit entre les asso­ci­a­tions. Les pôles, eux, aident les asso­ci­a­tions à pré­par­er leurs deman­des de sub­ven­tions. « Nous cri­tiquons et cor­ri­geons leurs dossiers, en nous assur­ant en par­ti­c­uli­er que leur bud­get tient la route, explique Oscar Roisin, prési­dent du pôle tech­nolo­gie et entre­pre­neuri­at. C’est impor­tant vis-à-vis du BDE, et ça l’est encore plus quand elles s’adressent à une banque ou qu’elles cherchent des sponsors. »

Par ailleurs, comme le BDE, chaque pôle pos­sède le statut d’association loi 1901 et, de ce fait, peut offrir une struc­ture pour héberg­er un nou­veau pro­jet asso­ci­atif. « Il suf­fit de créer un club au sein du pôle, ce qui per­met d’ouvrir un compte en banque et de recevoir des sub­ven­tions du BDE, sans pour autant être soumis aux oblig­a­tions d’une asso­ci­a­tion loi 1901 », souligne Oscar Roisin. « Nous accom­pa­gnons deux à trois créa­tions d’associations par semes­tre et c’est un sys­tème qui per­met de con­cré­tis­er rapi­de­ment un pro­jet », relève Guil­laume Ouattara.

Une amélioration continue

« Le BDE et les pôles organ­isent aus­si une vraie cap­i­tal­i­sa­tion des con­nais­sances, avec ce qu’ils appel­lent le wiki des asso­ci­a­tions, une plate­forme en ligne cen­tral­isant les don­nées dont peu­vent avoir besoin les asso­ci­a­tions, note Véronique Hédou, respon­s­able de la vie étu­di­ante à l’UTC : com­ment créer ou repren­dre une asso­ci­a­tion, obtenir des sub­ven­tions, gér­er sa tré­sorerie… » De même, à chaque renou­velle­ment du bureau d’une asso­ci­a­tion, ils veil­lent à ce que la pas­sa­tion se déroule bien et que la nou­velle équipe dis­pose des infor­ma­tions néces­saires pour s’inscrire dans une logique d’amélioration continue.

Par­mi leurs axes de tra­vail à venir : dévelop­per les parte­nar­i­ats avec des entre­pris­es. Pour le BDE, il s’agit notam­ment de ver­rouiller la sécu­rité des événe­ments étu­di­ants. « C’est un sujet de plus en plus sen­si­ble, explique Paul Saint-Cluque, prési­dent du bureau. Pour l’instant, les asso­ci­a­tions choi­sis­sent elles-mêmes leurs prestataires. Notre objec­tif est d’avoir un parte­naire unique pour faciliter l’organisation de la sécu­rité et être sûr que les agents inter­venant sur nos événe­ments ont bien une carte pro­fes­sion­nelle. Comme nous avons régulière­ment besoin de ser­vices de sécu­rité, c’est aus­si un moyen d’avoir des tar­ifs plus avan­tageux. » Pour le Pôle tech­nolo­gie et entre­pre­neuri­at, qui réu­nit des asso­ci­a­tions dont les activ­ités sont très liées à l’innovation, l’objectif est de nouer des liens avec des entre­pris­es qui pour­raient les aider à mon­ter en com­pé­tences et les soutenir finan­cière­ment pour aller plus loin dans leurs pro­jets. n


Paroles de bénévole

 Au moins une dizaine d’heures par semaine : c’est ce que con­sacre Oscar Roisin, prési­dent du pôle tech­nolo­gie et entre­pre­neuri­at, à la vie asso­cia­tive. Mais la tâche lui paraît légère…

 « Ça me plaît et ça m’apporte une expéri­ence que je ne pour­rais pas acquérir en cours. Par exem­ple, en ges­tion d’équipe et de pro­jet, car je coor­donne les mem­bres des bureaux des asso­ci­a­tions du pôle pour assur­er la pro­mo­tion de nos activ­ités. Mais aus­si dans le domaine juridique : je veille à ce que les statuts, les règle­ments intérieurs et les con­ven­tions du pôle et du BDE avec l’UTC ou des parte­naires extérieurs soient juridique­ment au point. Ça m’intéresse beau­coup car j’ai hésité entre une école d’ingénieur et des études de droit. Comme les asso­ci­a­tions du pôle inter­vi­en­nent dans des domaines très var­iés (robo­t­ique, bio­mé­canique, spa­tial…), j’apprends égale­ment à dia­loguer avec des étu­di­ants de dis­ci­plines très différentes. »

Le pôle vie du cam­pus est celui qui fédère le plus grand nom­bre d’associations : une quar­an­taine en tout. Le foy­er des étu­di­ants, leur jour­nal, une radio, des clubs de sport, de ciné­ma, d’œnologie, de motards… Et pas moins de trois struc­tures chargées de l’intégration des nou­veaux élèves.

Avec une cen­taine de mem­bres act­ifs, l’Intégration est une des plus gross­es asso­ci­a­tions de l’UTC. C’est elle qui organ­ise l’intégration des élèves rejoignant l’établissement début sep­tem­bre : deux semaines de fes­tiv­ités et quelque 1 200 par­tic­i­pants, dont env­i­ron 400 étu­di­ants chargés d’encadrer les nou­veaux venus et les ani­ma­tions proposées.

« À l’UTC, les élèves vien­nent de toute la France et de l’étranger, explique le prési­dent de l’association, Max­ence Dumaine. Lorsqu’ils arrivent, ils ne con­nais­sent per­son­ne, il s’agit donc de les aider à se faire un cer­cle d’amis, mais il n’est pas ques­tion de bizu­tage : c’est une inté­gra­tion pro­pre. » Au pro­gramme : entre autres, une vis­ite de Com­piègne sous forme de course d’orientation, une sorte de « Fort Boyard » dans les locaux de l’université, une journée d’animations en forêt, une journée des défis ou encore une journée inno­va­tion, au cours de laque­lle les organ­isa­teurs tes­tent chaque année un événe­ment inédit. Sans compter la Col­or UTC, une course ponc­tuée de lancers de poudres col­orées, égale­ment ouverte aux Compiègnois.

Une porte d’entrée dans la vie associative

« L’intégration est la pre­mière image que les élèves ont de l’UTC et de ses asso­ci­a­tions, souligne Max­ence Dumaine. C’est un moyen de leur mon­tr­er ce dont sont capa­bles les UTCéens. Et ce dont ils seront eux-mêmes capa­bles, car c’est aus­si une porte d’entrée dans la vie asso­cia­tive de l’école. Hormis ceux du bureau, tous les mem­bres de notre asso­ci­a­tion, par exem­ple, sont des étu­di­ants arrivés à la ren­trée précé­dente, qui ont envie de trans­met­tre à leurs suc­cesseurs ce qu’ils ont eux-mêmes reçu lors de leur intégration. »

Une autre asso­ci­a­tion se charge de l’accueil des étu­di­ants rejoignant l’UTC en févri­er. Mais l’école compte aus­si une struc­ture d’une cinquan­taine de bénév­oles œuvrant à l’intégration des étu­di­ants étrangers : ESN Esperan­to, l’antenne com­piég­noise du réseau ESN (Eras­mus Stu­dent Net­work). « Les étu­di­ants inter­na­tionaux sont con­viés à par­ticiper aux deux semaines d’animations de la ren­trée, explique Émi­lie Jacquemin, sa prési­dente. Mais, ensuite, nous leur pro­posons toutes sortes d’activités tout au long du semes­tre. Par exem­ple, des cafés des langues leur per­me­t­tant d’échanger avec des Français dans la langue de leur choix, ou encore deux week-ends, l’un en France, l’autre dans une ville européenne : Brux­elles, Ams­ter­dam, Cologne… On réserve un bus, une auberge et on part à env­i­ron soix­ante, c’est très sym­pa et enrichissant pour tout le monde. »

L’association apporte égale­ment un sou­tien pra­tique aux étu­di­ants étrangers, par exem­ple en cas de prob­lèmes admin­is­trat­ifs, et va lancer un pro­jet SocialEras­mus : autrement dit, pro­pos­er aux étu­di­ants étrangers de s’investir dans des actions citoyennes au prof­it de la pop­u­la­tion locale. Par ailleurs, comme toutes les antennes d’ESN, elle est chargée d’encourager la mobil­ité inter­na­tionale des étu­di­ants et, chaque année, organ­ise à l’UTC une journée d’information sur ce sujet. Via ses dif­férentes mis­sions, elle con­tribue ain­si à pro­mou­voir une valeur chère à l’école : l’ouverture inter­cul­turelle de ses élèves. 


 Paroles de bénévoles

 Max­ence Dumaine a été élu prési­dent de l’Intégration en févri­er 2018 et s’en réjouit.

 « Quand je suis arrivé à l’UTC, j’étais per­du et inqui­et. Les deux semaines d’intégration m’ont paru mag­iques et m’ont beau­coup ras­suré. La cause que défend cette asso­ci­a­tion m’est donc chère. Man­ag­er une équipe n’est pas sim­ple et nous avons qu’un semes­tre pour con­stru­ire deux semaines d’animations pour 1 200 étu­di­ants : c’est un tra­vail énorme ! Mais c’est pas­sion­nant. J’apprends à pilot­er la mise en place d’un pro­jet de A à Z, en veil­lant au respect de la ligne direc­trice. Pour que ce soit une inté­gra­tion pro­pre et que nos ani­ma­tions ne nuisent pas à la tran­quil­lité des habi­tants de Com­piègne, il faut vrai­ment faire preuve de sérieux et de rigueur. »

 Émi­lie Jacquemin, a été mem­bre de deux équipes dif­férentes d’ESN Esperan­to, puis respon­s­able d’équipe, avant d’être élue prési­dente de l’association à l’automne 2017.

 « Quand on pilote des pro­jets asso­ci­at­ifs, le véri­ta­ble enjeu est de motiv­er tous les bénév­oles pour que tout soit bien organ­isé. Ce n’est pas tou­jours évi­dent, juste­ment parce que c’est du bénévolat et que ça doit rester sym­pa. Il faut savoir être avenant, ne pas être autori­taire… Dans les asso­ci­a­tions de l’UTC, on fait beau­coup de team build­ing : des activ­ités per­me­t­tant aux mem­bres d’apprendre à se con­naître et à tra­vailler ensem­ble. C’est essen­tiel pour que les équipes tour­nent bien. »

Le pôle artis­tique et événe­men­tiel du BDE fédère une trentaine d’associations. Les unes réu­nis­sent des adeptes de musique, théâtre, écri­t­ure, pho­to, etc. Les autres organ­isent des événe­ments, par­fois de très grande enver­gure. Exem­ple avec l’Imag­i­nar­i­um Festival.

La cinquième édi­tion s’est déroulée les 19 et 20 mai. 45 heures de con­cert au Tigre, le pôle événe­men­tiel de Margny-Lès-Com­piègne ; 40 artistes dont le rappeur Vald, le groupe de reg­gae Danakil, Thérapie Taxi côté rock-pop, Polo & Pan ou Joris Delacroix côté élec­tro… Et plus de 13 000 fes­ti­va­liers ! Avec une telle audi­ence et un bud­get avoisi­nant les 600 000 €, l’Imag­i­nar­i­um Fes­ti­val est de loin le plus gros événe­ment orchestré par une asso­ci­a­tion de l’UTC. L’emblème de l’audace et du savoir-faire des étudiants.

En 2014, lorsqu’ils se sont lancés dans l’aventure en par­tant de zéro, le pari était en effet loin d’être gag­né. Et aujourd’hui encore, chaque édi­tion reste une prouesse, car l’association ne fait appel qu’à une poignée de pro­fes­sion­nels : un prestataire son et lumière, un régis­seur général, une attachée de presse et, depuis cette année, un respon­s­able de la sécurité.

« Le fes­ti­val ayant pris de l’ampleur, mieux valait un spé­cial­iste pour nous con­seiller sur l’organisation de la sécu­rité et nous épauler dans les déci­sions à pren­dre en cas de prob­lème, explique Flo­ri­an Bertin, prési­dent de l’Imaginarium Fes­ti­val. Pour le reste, tout est organ­isé par des étu­di­ants. Nous sommes 90 durant l’année et 150 pen­dant le fes­ti­val. Mon­ter une telle man­i­fes­ta­tion en étant étu­di­ants et bénév­oles n’est pas évi­dent, mais on s’améliore d’année en année ! » .

Bénévoles, mais pros !

Le bureau de l’association pilote l’ensemble des opéra­tions en s’appuyant sur dif­férents pôles, chargés cha­cun d’une mis­sion : pro­gram­ma­tion, parte­nar­i­ats, logis­tique, restau­ra­tion, ani­ma­tions… Pour attir­er du pub­lic, les étu­di­ants réalisent des cam­pagnes de com­mu­ni­ca­tion dans tout le départe­ment de l’Oise et dans les grandes villes proches : Lille et Reims. Via les étu­di­ants des autres étab­lisse­ments de Sor­bonne Uni­ver­sités, le groupe­ment dont fait par­tie l’UTC, ils touchent aus­si un pub­lic parisien qui, désor­mais, représente 15 % des spec­ta­teurs. Signe de leur effi­cac­ité et de la qual­ité de leur programmation :

le nom­bre de fes­ti­va­liers a plus que dou­blé en qua­tre ans et, pour la pre­mière fois cette année, le fes­ti­val s’est même déroulé à guichet fer­mé. Par ailleurs, les recettes (bil­let­terie et ventes de con­som­ma­tions sur place) cou­vrent qua­si­ment 80 % du bud­get. Le reste est financé par la région, le con­seil départe­men­tal de l’Oise, l’UTC, Sor­bonne Uni­ver­sité et des parte­naires privés. La ville de Com­piègne et les com­munes envi­ron­nantes, quant à elles, appor­tent un sou­tien logis­tique en prê­tant du matériel.

Nou­veau cheval de bataille de l’association : le développe­ment durable. Cette année, tous les fly­ers du fes­ti­val ont été imprimés sur du papi­er recy­clé et les good­ies étaient en coton bio et équitable. Des toi­lettes sèch­es avaient été instal­lées sur le site et, pour la déco­ra­tion, l’Imag­i­nar­i­um Fes­ti­val s’était adressé à une asso­ci­a­tion récupérant le matériel util­isé sur de grands événe­ments pour le redis­tribuer à de petites struc­tures. Les food trucks pro­po­saient des menus végé­tariens et veg­an et leurs pro­duits prove­naient prin­ci­pale­ment de pro­duc­teurs locaux. L’Imag­i­nar­i­um Fes­ti­val avait noué un parte­nar­i­at avec un prestataire pour recy­cler les déchets organiques en bio­méthane et en engrais et pro­po­sait des cen­dri­ers de poche aux fes­ti­va­liers, afin de col­lecter et recy­cler les mégots. Par ailleurs, des étu­di­ants avaient dévelop­pé une borne solaire pour la recharge des télé­phones porta­bles. Enfin, des ani­ma­tions étaient prévues pour sen­si­bilis­er le pub­lic aux éco­gestes. Une démarche de respon­s­abil­ité socié­tale dont bien des entre­pris­es pour­raient s’inspirer ! 


Paroles de bénévole

Flo­ri­an Bertin a inté­gré l’Imag­i­nar­i­um Fes­ti­val dès sa pre­mière année à l’UTC, d’abord comme mem­bre d’une équipe, puis comme respon­s­able du pôle ani­ma­tion, avant de devenir président.

« C’est un pro­jet qui me plaît énor­mé­ment et qui est très for­ma­teur. On apprend beau­coup dans des domaines très var­iés : la ges­tion de tré­sorerie, le man­age­ment de pro­jet, la recherche de sub­ven­tions, les rela­tions avec les parte­naires, les élus… Per­son­nelle­ment, je con­sacre au min­i­mum deux à trois heures par jour au fes­ti­val et plus le week-end, surtout à l’approche du jour J. Mais ce n’est pas un souci, il faut juste s’organiser, ne pas s’éparpiller entre les cours et le fes­ti­val. Et je ne suis pas seul : tous les bénév­oles tra­vail­lent énor­mé­ment pour que ce soit une réussite ! »

Le pôle tech­nolo­gie et entre­pre­neuri­at réu­nit une ving­taine d’associations axées sur le partage de savoirs, l’innovation et le développe­ment pro­fes­sion­nel des étu­di­ants. Par­mi celles-ci, « On veut durable ! », dont le nom résume la pro­fes­sion de foi : militer pour le développe­ment durable.

Ils sont jeunes, vont devenir ingénieurs et doivent être aux avant-postes de la tran­si­tion envi­ron­nemen­tale. Forts de cette con­vic­tion, ils se sont engagés dans l’association « On veut durable ! » (OVD). « OVD a vu le jour il y a deux ans et demi et compte un peu plus d’une ving­taine d’adhérents, racon­te William Boffy, son prési­dent. Le pre­mier objec­tif de ses créa­teurs était de rejoin­dre Pre­cious Plastic. »

Lancée par un jeune design­er hol­landais, ce pro­jet vise à démoc­ra­tis­er le recy­clage du plas­tique grâce à des machines rel­a­tive­ment sim­ples et économiques à fab­ri­quer, dont les plans sont en libre accès : un broyeur pour trans­former les déchets en matière pre­mière et des injecteurs pour mouler de nou­veaux objets. Les étu­di­ants d’OVD souhaitaient équiper l’UTC de machines de ce type pour don­ner une nou­velle vie aux pro­duits en plas­tique, mais ils ne se sont pas con­tentés de déclin­er les plans four­nis par Pre­cious Plas­tic. Des unités de valeur spé­ci­fiques ont été mis­es en place avec des enseignants-chercheurs afin de recon­cevoir les plans du broyeur. Objec­tif : opti­miser sa sécu­rité pour pou­voir faire des démon­stra­tions lors d’événements et, surtout, inté­gr­er le pro­jet Pre­cious Plas­tic dans le cur­sus des étudiants.

Une ini­tia­tive emblé­ma­tique des mis­sions que s’est fixées l’association. Par­mi celles-ci : œuvr­er en faveur d’un cam­pus durable. Out­re Pre­cious Plas­tic, OVD a engagé plusieurs actions pour dévelop­per le recy­clage des déchets : instal­la­tion de poubelles à papi­er dans le cen­tre uni­ver­si­taire, pro­jet avec le Crous pour met­tre en place le tri des déchets d’emballage du restau­rant uni­ver­si­taire et d’une cafétéria et suiv­re son évo­lu­tion, ou encore pro­jet de com­postage des déchets organiques du foy­er de la Mai­son des étu­di­ants. Par ailleurs, à sa demande, le Crous a mis des plats végé­tariens au menu du restau­rant uni­ver­si­taire de Com­piègne avant même que cette mesure ne soit général­isée dans toute la France : « Nous avons beau­coup sen­si­bil­isé les étu­di­ants sur ce sujet et c’est un suc­cès, explique William Boffy : env­i­ron 25 % des repas servis sont végétariens. »

Une autre vision du métier

Sec­ond grand objec­tif de l’association : pro­mou­voir l’enseignement du développe­ment durable à l’UTC et, au-delà, ouvrir le débat sur le rôle des ingénieurs dans l’économie de demain et l’impact des enjeux envi­ron­nemen­taux sur leur for­ma­tion. « Nous com­mu­niquons de plus en plus sur le sujet pour mon­tr­er qu’il existe d’autres manières de vivre le méti­er d’ingénieur, souligne William Boffy. Sur notre chaîne YouTube, nous dif­fu­sons par exem­ple des inter­views de deux pro­fesseurs de l’UTC : l’économiste Yann Mouli­er-Boutang et le philosophe Bernard Stiegler. Nous ren­con­trons aus­si des ingénieurs engagés, comme Math­ieu Labonne, qui est directeur de Col­ib­ris, un mou­ve­ment qui encour­age les ini­tia­tives locales au ser­vice de l’homme et du vivant. »

Au print­emps 2019, l’association a même prévu d’organiser à l’UTC un forum dédié au développe­ment durable, qui per­me­t­tra aux étu­di­ants en quête d’information, d’un stage ou d’un pre­mier emploi d’assister à des con­férences et de ren­con­tr­er des acteurs de la tran­si­tion envi­ron­nemen­tale. « Nous voulons attir­er de petites entre­pris­es investies dans l’économie durable et des ONG et, pour cela, leur ouvrir gra­tu­ite­ment les portes du forum », explique William Boffy. Dans le cadre de leurs travaux pra­tiques, des étu­di­ants d’une UV de ges­tion de pro­jet vont plan­i­fi­er l’organisation de l’événement et éval­uer son coût.

Quant à l’objectif ultime de l’association, il est tout sim­ple­ment… de dis­paraître ! « Notre échec serait notre suc­cès, sourit William Boffy. Il sig­ni­fierait que le développe­ment durable est passé dans les mœurs et qu’OVD n’a plus lieu d’être. » 


Paroles de bénévole

 Étu­di­ant en génie infor­ma­tique, William Boffy a décroché un stage en phase avec ses engagements…

 « En sep­tem­bre, je pars à la Réu­nion pour six mois de stage au siège d’une col­lec­tiv­ité d’outre-mer qui con­stitue la plus grande réserve naturelle de la France : les ter­res aus­trales et antarc­tiques français­es. Je vais tra­vailler à la recon­cep­tion d’une banque de don­nées util­isée par les chercheurs. Mon expéri­ence à OVD m’a aidé. Lors des entre­tiens, on m’a beau­coup inter­rogé sur mes engage­ments autour du développe­ment durable et mon intérêt pour la nature, qui est très ancien. Avant d’entrer à l’UTC, j’avais d’ailleurs déjà fait un stage d’informatique au lab­o­ra­toire Étholo­gie, cog­ni­tion et développe­ment de Paris-Nan­terre, qui étudie notam­ment le com­porte­ment animal. »

Le pôle sol­i­dar­ité et citoyen­neté rassem­ble une ving­taine d’associations. Beau­coup sont engagées dans des actions car­i­ta­tives ou tra­vail­lent à pro­mou­voir des modes de vie et de con­som­ma­tion plus durables. Pica­s­oft, elle, milite pour la redé­cen­tral­i­sa­tion d’Internet. Explications.


Son logo, une tête de chat styl­isée, mar­que son appar­te­nance au Col­lec­tif des hébergeurs alter­nat­ifs, trans­par­ents, ouverts, neu­tres et sol­idaires, dont l’acronyme répond au doux nom de… Cha­tons. Comme tous les mem­bres de ce réseau nation­al, Pica­s­oft œuvre à la redé­cen­tral­i­sa­tion du Net. Un nom­bre crois­sant de ser­vices en ligne est en effet entre les mains d’une poignée d’acteurs, au pre­mier rang desquels les Gafam (Google, Apple, Face­book, Ama­zon, Microsoft).Une con­cen­tra­tion qui pose, entre autres, des prob­lèmes de con­fi­den­tial­ité, car le mod­èle économique de ces entre­pris­es repose tout entier ou de plus en plus sur la col­lecte et la val­ori­sa­tion des don­nées des util­isa­teurs de leurs appli­ca­tions. « Pica­s­oft milite pour une approche “ lib­riste ” et éthique de l’utilisation du Net, qui respecte la vie privée mais aus­si la lib­erté d’expression, explique Guil­laume Joran­don, le prési­dent de l’association. “ Lib­riste ”, car ces objec­tifs passent en par­ti­c­uli­er par l’usage de logi­ciels libres, dont le code source est ouvert et qui per­me­t­tent de garder le con­trôle de ses don­nées. Nous visons avant tout le milieu des ingénieurs, qui, sou­vent, se ser­vent de logi­ciels sans vrai­ment con­naître la poli­tique de leurs édi­teurs en matière de données. »

Pour sen­si­bilis­er les futurs ingénieurs sur ces dif­férentes ques­tions, l’association organ­ise une ou deux con­férences par semes­tre à l’UTC, avec des spé­cial­istes. En mars dernier, elle avait ain­si con­vié un représen­tant de la Quad­ra­ture du net (une ONG défen­dant les droits et lib­ertés fon­da­men­tales des inter­nautes) à dress­er un état de la cen­sure sur le Net en France. Par ailleurs, elle pro­pose des ate­liers de for­ma­tion sur les alter­na­tives aux plate­formes col­lec­tant les don­nées : par exem­ple, héberg­er un ser­vice cloud sur son pro­pre serveur, afin d’éviter des out­ils comme Drop­box ou Google Dri­ve. Enfin, elle a mis en place des serveurs per­me­t­tant d’accéder gra­tu­ite­ment à des logi­ciels libres tels que Mat­ter­most, une alter­na­tive à la mes­sagerie instan­ta­née pro­fes­sion­nelle Slack, ou encore Ether­pad, une alter­na­tive à Google Docs pour créer un texte en mode collaboratif…

Agir auprès des jeunes

Pica­s­oft ne s’adresse toute­fois pas qu’aux ingénieurs. « Notre objec­tif est aus­si de sen­si­bilis­er les jeunes le plus tôt pos­si­ble à une util­i­sa­tion sûre d’Internet, dont ils ont une pra­tique intense sans en mesur­er les impli­ca­tions, souligne Guil­laume Joran­don. Nous par­ticipons à la Fête de la sci­ence : l’an dernier, nous y avons accueil­li des enfants des écoles pri­maires. Et nous inter­venons dans des collèges. »

Créée début 2017, Pica­s­oft rassem­ble aujourd’hui une ving­taine d’étudiants, mais aus­si, des enseignants-chercheurs. Depuis peu, le lab­o­ra­toire de sci­ences humaines et sociales de l’UTC, Costech, en est même mem­bre. « Pour adhér­er à l’association, une per­son­ne morale cotise davan­tage qu’une per­son­ne physique, explique Stéphane Crozat, chercheur à Costech. C’est donc un moyen de soutenir Pica­s­oft, notam­ment pour financer ses serveurs. Par la suite, nous souhaitons d’ailleurs attir­er d’autres parte­naires, par exem­ple des lycées. » Mais, de plus, les activ­ités de l’association, notam­ment auprès des jeunes, sont en lien direct avec les recherch­es de Costech sur la lit­tératie numérique : com­ment trans­met­tre au citoyen les fon­da­men­taux néces­saires pour acquérir une pra­tique éclairée et réflex­ive des out­ils numériques ? Pour le lab­o­ra­toire, il s’agira donc aus­si d’un champ d’expérimentation très intéres­sant. n

Por­tail des asso­ci­a­tions étu­di­antes : https://assos.utc.fr


Paroles de bénévole

For­ma­trice pour les étu­di­ants, la pra­tique asso­cia­tive peut aus­si l’être pour leurs enseignants. Témoin : Stéphane Crozat, qui fait par­tie des fon­da­teurs de Picasoft.

« Si je me suis engagé dans cette asso­ci­a­tion, c’est, entre autres, parce que j’avais des lacunes sur les sujets dont elle traite, bien que je sois infor­mati­cien de for­ma­tion et que j’enseigne au départe­ment Génie infor­ma­tique de l’UTC. Ce sont des domaines où tout évolue très vite et dans lesquels cer­tains étu­di­ants de Pica­s­oft ont des com­pé­tences tech­niques que peu d’enseignants-chercheurs de l’UTC pos­sè­dent. Par exem­ple, ils ont organ­isé un ate­lier sur le chiffre­ment des mails et autres échanges de don­nées qui m’a beau­coup appris. »

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Avril 2025 - N°65

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