Une jeune femme aux idées claires

Diplômée de l’UTC en 2012 en génie des procédés indus­triels, France Dehaye est actuelle­ment ingénieur instal­la­tion générale chez EDF en Grande-Bre­tagne. Portrait.

Les idées claires ? Elle en fait la démon­stra­tion lorsque, après sa classe pré­pa à Paris, elle fait le choix de l’UTC. Par­mi les raisons ? « J’ai eu un petit chapitre de physique nucléaire en ter­mi­nale et cela m’a tout de suite intéressée car c’était l’énergie qui per­me­t­tait de sor­tir des éner­gies fos­siles dom­mage­ables pour le cli­mat. Or, l’humanité a besoin d’énergie dans tous les domaines de la vie : san­té, trans­ports, indus­trie, agri­cul­ture etc. Après ma classe pré­pa, j’ai décou­vert que l’UTC avait un parte­nar­i­at per­me­t­tant un dou­ble diplôme avec l’Institut Nation­al des Sci­ences et Tech­niques Nucléaires (INSTN) dépen­dant du CEA », as-sure-t-elle.

A par­tir de là, son choix est fait. Ce sera l’UTC. « En 2008, j’ai inté­gré la branche Génie des procédés indus­triels où j’ai passé qua­tre années dont une, la dernière, à l’INSTN à Saclay », explique-t-elle.

Les idées claires encore ? « J’ai effec­tué mon stage de fin d’études chez EDF dans le ser­vice de fonc­tion­nement et dès la fin de mon stage j’ai été embauchée, en 2012, par l’entreprise dans le ser­vice sûreté nucléaire. J’ai été pen­dant six ans dans un bureau d’études à Tours où j’ai mené surtout des études de sûreté sur les pro­jets en cours tels Fla­manville 3 en Nor­mandie et Hink­ley Point C au Roy­aume-Uni et ses deux réac­teurs EPR. L’essentiel du tra­vail con­sis­tait à rédi­ger le rap­port de sûreté, des études de risque type séisme ou inon­da­tion. On devait bien évidem­ment col­la­bor­er avec les col­lègues qui tra­vail­laient sur les sys­tèmes, les équipements type pom­pes et tuyau­ter­ies, le con­trôle-com­mande, le génie civ­il etc. Il s’agissait de véri­fi­er la fia­bil­ité de tous les com­posants pour que la cen­trale puisse répon­dre à tous les critères de sûreté nucléaire prédéfi­nis », précise-t-elle.

Mais la volon­té d’arpenter le ter­rain tenail­lait France Dehaye. Un vœu exaucé par l’entreprise puisque, pen­dant qua­tre ans, elle a fait de la main­te­nance sur site aux qua­tre coins de la France. « A ce poste, je par­tais le lun­di matin et je ren­trai le ven­dre­di soir tout en assur­ant des astreintes le week-end si néces­saire. Je suis passée des études sur le nou­veau nucléaire aux instal­la­tions exis­tantes et qui fonc­tion­nent, pour cer­taines d’entre elles, depuis des décen­nies. J’ai ain­si nav­igué entre qua­tre cen­trales : Paluel en Nor­mandie, Tri­c­as­tin dans la Drôme, Cruas-Meysse en Ardèche et enfin celle de Dampierre dans le Loiret. Qui dit main­te­nance, dit travaux afin de main­tenir la sécu­rité et la sûreté des instal­la­tions. A ce poste, je fai­sais du « Report­ing » à la fois aux équipes pro­jets et aux bureaux d’études sur l’avancement. Avec mon équipe, je devais veiller à ce que les four­nisseurs respectent notam­ment les exi­gences de qual­ité, coûts et délais », dit-elle.

Puis l’appel du large fut le plus fort. Un appel enten­du, là encore, par l’entreprise qui l’a envoyé, en 2022, à la cen­trale de Hink­ley Point C en Grande-Bre­tagne dans le ser­vice « ingénierie de site ». « Notre rôle est d’assurer le ser­vice après-vente de la con­cep­tion de la cen­trale. Il s’agit d’aider les maîtres d’œuvre et les four­nisseurs à con­stru­ire selon nos plans, nos exi­gences en matière de fia­bil­ité ou de sûreté par exem­ple », souligne France Dehaye qui n’a pas oublié de son pas­sage à l’UTC l’importance de l’engagement asso­ci­atif non plus.

« Dès mon arrivée au Roy­aume-Uni, je me suis investie dans « Expat Fam­i­ly UK », une asso­ci­a­tion créée lors de la pandémie du Covid. Mon prochain engage­ment, ce sera au sein de WiN-UK, sec­tion locale de l’association inter­na­tionale de « Women in Nuclear » dont le but est de pro­mou­voir les femmes dans le monde du nucléaire. On réalise, hélas, notam­ment en France, que les filles s’autocensurent de plus en plus et déser­tent les fil­ières sci­en­tifiques », con­clut France Dehaye.

BIO EXPRESS

  • 2012 : Diplôme d’ingénieur UTC Génie des Procédés Indus­triels et INSTN Génie Atomique
  • 2012 : Ingénieur d’études sûreté, EDF, Tours
  • 2018 : Respon­s­able d’Opérations, Groupe Main­te­nance Lourde
  • 2022 : Ingénieur instal­la­tion générale, Hink­ley Point C, UK

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