Un rêve de doctorat et de France

Diplômée en design indus­triel au Brésil, Mar­il­ia de Souza rejoint, en 1996, l’UTC pour un DEA. Elle pour­suit par un doc­tor­at obtenu en 2001. Por­trait d’une jeune femme déterminée.

C’est dans l’État du Minas Gerais, au Brésil, que naquît Mar­il­ia de Souza avant dernière d’une fratrie de sept enfants. Un sou­venir par­ti­c­uli­er de son enfance ? « Un dimanche soir, comme tous les dimanch­es soir, on regar­dait la télé en famille. J’avais 10 ans et ce soir-là, c’était un pro­gramme sur l’éducation au Brésil. Un chiffre m’a frap­pé : il n’y avait que 0,01% de femmes dotées d’un doc­tor­at. Et là, je me suis dit qu’à l’avenir je serai une de ces femmes-là. Toute petite, j’avais aus­si un rêve de France dont je trou­vais la langue et le pays très beaux », relate-t-elle.

Déter­minée, Mar­il­ia de Souza rejoint l’université de design indus­triel et c’est lors de sa cinquième année, en 1993, que la chance lui sourit. Un jeune doc­teur, Jairo Drum­mond Câmara, diplômé en France, arrive à l’université et se pro­pose de l’aider à réalis­er son vœu de faire une thèse en France. « C’est lui qui m’a présen­té Pierre-Hen­ri Dejean venu au Brésil pour une con­férence inter­na­tionale qui accep­ta, suite à un entre­tien, de devenir mon futur directeur de thèse », dit-elle.

Con­fron­tée à un par­cours du com­bat­tant pour l’obtention d’une bourse, elle ne dou­ta jamais d’y par­venir et antic­i­pant son départ en France, elle se mit à appren­dre le français. « Je com­mençais mes cours à 6 h du matin avant d’aller au tra­vail. J’ai eu la chance qu’une pro­fesseure de français, française, accepte de me pren­dre à cette heure si mati­nale », ajoute-t-elle.

En 1995, après deux ans de procé­dure, le ciel s’éclaircit pour Mar­il­ia avec l’octroi d’une bourse d’études à l’étranger. « Pen­dant ces deux années, j’ai par­ticipé à divers con­cours, obtenu des prix, pub­lié des arti­cles sci­en­tifiques et tra­vail­lé à l’université comme prof aux­il­i­aire. Tout cela a dû compter dans l’examen de mon dossier par la CAPES, l’institution en charge des bours­es. Je réus­sis à décrocher une des deux seules octroyées cette année-là en design au Brésil. Un finance­ment accordé à con­di­tion de ren­tr­er, à l’issue des études, pour ren­dre ser­vice au pays », souligne-t-elle.

C’est ain­si qu’elle se retrou­ve, en 1996, à l’UTC au départe­ment TSH, d’abord pour un DEA dont le mémoire por­tait sur « les dif­férences cul­turels entre la France et le Brésil » suivi d’une thèse.

Le thème de la thèse ? « Elle por­tait sur les prob­lé­ma­tiques de l’interculturalité, du design et de la glob­al­i­sa­tion. On voulait com­pren­dre le rôle de la cul­ture sur le développe­ment des pro­duits dans un monde glob­al­isé », assure-t-elle.

Durant cette péri­ode, la chance lui sourit de nou­veau. « L’UTC dont les liens avec le Brésil sont anciens assur­aient des mis­sions tech­niques pour des parte­naires brésiliens. C’est ain­si, qu’à l’occasion d’une de ces mis­sions, j’ai ren­con­tré Ser­gio Asinel­li, patron de l’Institut Elval­do Lodi, de la con­fédéra­tion nationale des indus­tries du Brésil basée à Brasil­ia qui m’a embauché à la fin de ma thèse en 2001 », explique Mar­il­ia de Souza.

Là-voilà, dès févri­er 2001, dans la cap­i­tale du Brésil avec une ambi­tion « tra­vailler au développe­ment tech­nologique  du pays », dit-elle. Elle ne va plus quit­ter le monde de l’industrie.

En 2004, elle rejoint la fédéra­tion des indus­tries de l’État du Paraná dont le rôle est de soutenir le développe­ment de l’industrie sur le ter­ri­toire. Le rôle de Mari-lia ? « Il s’agissait de créer l’Observatoire de l’industrie dédié à la prospec­tive stratégique et à l’intelligence économique des marchés nationaux et inter­na­tionaux », précise-t-elle.

Respon­s­able de cette unité forte de 70 per­son­nes dont 50 chercheurs, Mar­il­ia revendique cette inno­va­tion insti­tu­tion­nelle qui a, depuis, essaimé dans de nom­breux États au Brésil.

Bio express

1996 : arrivée en France pour un DEA à l’UTC

2000 : sou­te­nance du doc­tor­at dans le départe­ment d’ingénierie des sys­tèmes mécaniques

2004 : créa­tion de l’Observatoire de l’Industrie au sein de la Fédéra­tion des Indus­tries de l’État du Paraná, Brésil

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Novembre 2024 - N°64

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