Un jeune homme qui a le sens du rebond

Diplômé de l’UTC en génie biologique en 2023, Smaïn Fet­tem est actuelle­ment ingénieur de recherche au Euro­pean Genom­ic Institue for Dia­betes (EGID), un insti­tut inter­na­tion­al dédié aux recherch­es sur les dia­bètes (types 1 et 2). Il tra­vaille sur des out­ils d’IA des­tinés à prédire en amont si une per­son­ne est sus­cep­ti­ble de dévelop­per un dia­bète de type 2. Por­trait d’un jeune homme qui, mal­gré quelques accrocs dans son par­cours, a tou­jours trou­vé en lui des ressources pour rebondir.

Le pre­mier accroc inter­vient en 2016, après l’obtention de son bac sci­en­tifique, lorsqu’il intè­gre une école de médecine. « À l’époque, soign­er des per­son­nes me sem­blait une belle mis­sion », con­fie-t-il. Cepen­dant, il com­prend rapi­de­ment que cette voie ne cor­re­spond pas à ses aspi­ra­tions. En repen­sant à son rêve d’enfant – devenir inven­teur pour aider les autres –, il décide, après deux mois, de rejoin­dre une classe pré­para­toire dans son lycée. Quelques mois plus tard, il quitte la pré­pa, deux­ième accroc, mais cette année blanche lui per­met de clar­i­fi­er ses ambi­tions éduca­tives et pro­fes­sion­nelles. « J’ai com­pris que ce que je voulais, c’est de tra­vailler dans le bio­médi­cal, un domaine qui développe des dis­posi­tifs pour les soignants afin d’améliorer la prise en charge des patients », explique-t-il.

C’est ain­si que le choix de l’UTC, recon­nue pour son excel­lence dans le bio­médi­cal, s’impose pour Smaïn Fet­tem. Cepen­dant, et ce sera le dernier accroc, après éval­u­a­tion de son dossier, il essuie un refus. Il ne baisse toute­fois pas les bras et opte pour l’IUT A de Lille où il entame des études en génie élec­trique et infor­ma­tique indus­triel (GEII), y voy­ant des passerelles pos­si­bles vers ce qui était sa pas­sion : le bio­médi­cal. Pen­dant deux ans, il se donne les moyens de ses ambi­tions et ter­mine par­mi les meilleurs de sa pro­mo­tion. Diplôme en poche, il repos­tule à l’UTC avec suc­cès cette fois-ci et intè­gre la fil­ière génie biologique. « Cette fois, je tenais le bon bout. Après une pre­mière année de branche plutôt général­iste, j’ai la chance, au début de la deux­ième année, de faire un stage au lab­o­ra­toire du Traite­ment du Sig­nal et de l’Image (LTSI) à Rennes. C’est là que j’ai com­mencé à tra­vailler sur l’IA et à en saisir toutes les poten­tial­ités dans un grand nom­bre de domaines et notam­ment dans le bio­médi­cal », explique Smaïn Fet­tem. Son stage de fin d’études le mène chez Car­mat, une entre­prise spé­cial­isée dans le cœur arti­fi­ciel. Là, il fait une pause sur l’IA et tra­vaille surtout sur le traite­ment du signal.

Cepen­dant, il va très vite renouer avec l’IA, puisque, diplôme de l’UTC en poche, il intè­gre, en tant qu’ingénieur de recherche, l’EGID. « On tra­vaille sur des out­ils per­me­t­tant de prévoir si une per­son­ne peut dévelop­per ou non un dia­bète de type 2 au cours de sa vie. Con­crète­ment, on peut dire que l’ADN entre les indi­vidus est à 99,9 % iden­tique, le 0,1 % restant con­stitue les vari­a­tions géné­tiques entre indi­vidus ou plus com­muné­ment appelé « vari­ants ». Nous avons une base de don­nées de plusieurs mil­lions de vari­ants, et c’est là où le rôle de l’IA est impor­tant, plus par­ti­c­ulière­ment les grands mod­èles de lan­gages capa­bles de pour­voir énor­mé­ment de don­nées en entrée, qui vont nous per­me­t­tre de prédire si telle per­son­ne va dévelop­per du dia­bète, et quels vari­ants ou com­bi­naisons de vari­ants par­ti­c­uliers seront respon­s­ables de celui-ci », dit-il.

Son expéri­ence à l’UTC ? « J’apprécie par­ti­c­ulière­ment le fait que l’on soit traité comme des futurs ingénieurs et non comme des étu­di­ants. D’où l’importance don­née au sein de l’université au développe­ment de notre sens cri­tique mais aus­si à l’acquisition d’une réelle autonomie et d’un esprit d’innovation sans ignor­er l’éthique et l’impact de cette même inno­va­tion. Un ingénieur doit pren­dre de la hau­teur et se dire qu’il a un devoir de respon­s­abil­ité par rap­port aux out­ils qu’il va dévelop­per. Vont-ils aider ou desservir les gens ? Telle est la ques­tion pri­mor­diale », conclut-il.

BIO EXPRESS

  • 2020 : entrée à l’UTC
  • 2021 : stage au lab­o­ra­toire du Traite­ment du Sig­nal et de l’Image, pre­mière expéri­ence avec l’IA
  • 2024 : début à l’European Genom­ic Institue for Dia­betes en tant qu’ingénieur de recherche

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