Un Français dans les étoiles
Nabil Hadjaz, diplômé de l’UTC en 2011 (ingénierie mécanique), rêvait de devenir astronaute. Aujourd’hui, il travaille avec eux, après avoir réussi à intégrer l’élite mondiale de l’exploration spatiale. Il est ingénieur pour l’Agence spatiale canadienne et travaille avec la NASA sur le programme de l’ISS (Station Spatiale Internationale). Récit d’un parcours inspirant !
« Ne jamais lâcher et toujours avancer. » C’est par ces mots que Nabil résume son parcours. Son histoire est la preuve que la détermination mène au succès. Natif du Val-de-Marne (94), cinquième d’une famille de six enfants, il grandit dans un milieu modeste mais riche de valeurs. Son intérêt pour les sciences se focalise rapidement sur l’aérospatiale. Son père, ouvrier, travaille sur les pistes d’Orly. C’est là que le garçon a le déclic pour l’ingénierie : « Je voulais comprendre comment les avions volaient. » Sa mère l’emmène à la bibliothèque où il dévore des magazines scientifiques. Un rêve se forme : devenir astronaute !
Après un bac S, il fait une classe préparatoire. « Je ne savais pas comment devenir ingénieur, j’étais le premier de la famille à faire ce genre d’études. J’ai arrêté la prépa après 6 mois, car ça ne me convenait pas. » Nabil fait un DUT et découvre la vibro-acoustique au travers d’un stage qu’il adore. Major de promo, il intègre l’UTC en branche génie mécanique puis la filière acoustique et vibration pour l’ingénieur. En 2009, Nabil applique avec succès son mantra : « La chance n’existe pas, il faut créer ses opportunités. » Il décroche une bourse pour faire un double diplôme à l’université de Sherbrooke au Canada, à la suite de la rencontre d’un professeur canadien de passage à l’UTC.
Nabil rentre en France en 2011 et travaille chez Safran à la conception d’un moteur pour Airbus, avant de s’envoler vers Montréal en 2013, avec sa détermination pour seul bagage. S’ensuit une carrière exemplaire au sein de Lockheed Martin puis de l’association canadienne de normalisation. Nouveau défi en 2019 : « Chez NAV Canada, j’ai reçu une formation de contrôleur aérien, en tant que directeur des opérations, je décidais du nombre d’avions qui atterrissaient à l’aéroport de Montréal. Un job stratégique digne d’un film : je coordonnais les missions NORAD de protection de l’espace aérien nord-américain en dirigeant les chasseurs qui décollaient en cas de menace. » Pas mal pour un « frenchy » !
En 2022, Nabil est citoyen canadien, il réalise son rêve en intégrant la prestigieuse Agence spatiale canadienne après un long processus d’entretiens, et d’enquêtes de sécurité : « Je travaille comme ingénieur des systèmes. Le Canada s’occupe de la partie robotique de l’ISS : le bras, la base mobile et des mini-robots. Je fais le lien avec les partenaires internationaux tels que la NASA et Space X. Je gère les projets de MDA, le prestataire qui développe le matériel canadien pour l’ISS. Ma mission est d’assurer la fonctionnalité du matériel pour la sécurité des astronautes et de la mission. Ce que je préfère, c’est gérer l’urgence pour protéger la station ! »
Nabil rêvait en regardant la navette spatiale à la télévision, il se retrouve maintenant en réunion avec ceux qui ont travaillé à sa conception. « C’était super intimidant au début ! Mais, lors des réunions à l’agence spatiale, tout le monde se respecte et a le droit de donner son avis ou de proposer des idées. C’est vraiment une ambiance de travail fantastique, et c’est très stimulant de travailler avec la NASA. » Comme quoi, rien n’est impossible pour qui sait s’en donner les moyens !
BIO EXPRESS
- 2007 : rejoint l’UTC après un DUT
- 2011 : double diplôme UTC — université de Sherbrooke (Canada)
- 2011–2019 : ingénieur chez Safran, Lockheed Martin, et l’Association canadienne de normalisation
- 2019 : directeur des opérations, NAV Canada (contrôle aérien)
- 2022 : Canadian Space Agency — Senior Systems Engineer – ISS (International Space Station, NASA)