Regard sur l’Innovation et le développement en temps de crise
Antoine Macret est le directeur de Hauts-de-France Innovation Développement depuis mars 2019. Cet UTCéen pose son regard mais surtout son action sur la gestion d’une crise économique sans précédent. Quel rôle l’agence régionale de développement et d’innovation Hauts-de-France joue-t-elle dans l’accompagnement des entreprises et la stratégie régionale d’innovation ?
L’agence régionale de développement et d’innovation Hauts-de-France a pour vocation d’intervenir sur l’ensemble des maillons de la chaîne : du public jeune en faveur de l’entrepreneuriat, qu’il soit classique(programme Starter pour la création et reprise d’entreprise) ou innovant (Parc d’Innovation), au développement des entreprises par l’innovation mais aussi l’international (programmes et réseaux européens). “Nos trois missions demeurent plus que jamais essentielles. À nous de continuer à accompagner les start-up et les entreprises dans leur projet d’innovation et de performance industrielle. À nous de développer l’entrepreneuriat et d’appuyer les politiques de développement économique de la Région Hauts-de-France”, martèle Antoine Macret qui souligne dans le même temps l’importance de la collaboration fructueuse avec la Région. “Notre agence apporte, en effet,par ses compétences diversifiées, un déploiement opérationnel aux orientations stratégiques (SRESRI, SRDEII, S3…) du Conseil régional.” Ce sont plus de mille entreprises visitées, cinq cents projets accompagnés dont trois cents financés à hauteur de deux millions d’euros via différents dispositifs régionaux.
La crise économique rebat les cartes
Avec la crise, la relance se base sur différents fondements. “L’entrepreneuriat demeure fort. Certains décident même de franchir le pas. La crise devient pour eux un déclencheur. Pour d’autres dirigeants d’entreprise, cette période est celle de l’activation de projets dormants. Ils ont la volonté de se relancer en faisant de l’innovation”, témoigne le directeur. La situation demeure très critique dans le secteur aéronautique qui était, par ailleurs, déjà très en tension avant la pandémie. Un groupe comme Airbus, toujours en recherche de compétitivité, s’appuie sur de nombreux sous traitants, eux-mêmes très dépendants de ce marché hyper spécialisé. Pas étonnant que ces entreprises s’écroulent avec cette crise. “Une solution parmi d’autres est la notion de diversification. Il faut apprendre à rebondir sur d’autres secteurs. Il en va de même des entreprises ferroviaires, automobiles ou autres. Cela fait partie de notre travail que de rendre visibles ces sociétés à de grands donneurs d’ordre via une marketplace industrielle”, rappelle Antoine Macret dont l’objectif est d’avoir un vrai impact sur notre économie. “Pas seulement maintenir l’emploi, mais le développer. Nous devons nous appuyer sur tous les acteurs de la recherche et de l’innovation en région et jouer un rôle fédérateur.”
Un UTCéen à la tête de HDFID
Antoine Macret est ingénieur en mécanique, diplômé de l’UTC, il a occupé des fonctions de responsable de projets industriels et de bureau d’études dans plusieurs grands groupes internationaux (Bosch Braking Systems, Hutchinson, Faiveley Transport devenu Wabtec), avant de devenir le directeur industriel de la société Induxial, filiale de quatre entreprises d’usinage dans le domaine de l’aéronautique dans la région d’Albert- Méaulte (80). Il a également été vice-président du cluster aéronautique des Hauts-de-France, PHMA ‑ALTYTUD. À 36 ans, il a décidé de rejoindre l’agence en tant que directeur, pour mettre son expertise au service du développement économique de la région.