Passer du rêve à « c’est mon métier »

Diplômé en 2019 en ingénierie mécanique a l’UTC, Tom Laperche a été énor­mé­ment soutenu par l’UTC afin de con­cili­er études et pra­tique a haut niveau de la voile. Ain­si, en 2022, à 25 ans, il rem­porte la course la Soli­taire du Figaro et est main­tenant skip­per du tri­maran SVR Lazar­tigue (32 m de long et 23 m de large). Il a don­né, le 29 août, une leçon inau­gu­rale à l’UTC.

Le fil con­duc­teur de sa leçon ? « Pass­er du reve a “c’est mon méti­er” », dit-il. Un mantra qu’il aimerait partager avec tous les étu­di­ants. Selon lui, il ne faut surtout pas s’autocensurer. « Allez dans la direc­tion que vous souhaitez, don­nez corps à vos rêves, cul­tivez vos pas­sions d’autant que l’écosystème de l’UTC le per­met », les exhorte-t-il. 

Natif de la Trinité-sur-Mer dans le Mor­bi­han, Tom Laperche a tout naturelle­ment baigné dans l’appel du grand large. Il a com­mencé à nav­iguer très jeune puisque ses par­ents l’ont inscrit dès l’âge de 7 ans dans un club de voile. Pas­sion­né de grands espaces, il a trou­vé avec l’Atlantique le ter­rain idéal. « J’étais heureux de gér­er mon bateau, de le pré­par­er, de nav­iguer avec… J’ai eu par ailleurs la chance de côtoy­er les grands noms de la course au large, de voir leurs imposants tri­marans, cer­tains faisant 18 m de long et nav­iguant en équili­bre entre l’air et l’eau. J’étais fasciné par la Route du Rhum ou encore par les tours du monde en mul­ti­co­ques », explique-t-il. 

Son choix de l’UTC ? « Même s’il m’éloignait de mon cher océan, le choix de l’UTC s’est imposé car elle était une des meilleures écoles d’ingénieurs post-bac. J’ai choisi la mécanique en me dis­ant qu’elle pou­vait servir ma pas­sion pour la voile, mais j’étais loin de penser que cette pas­sion deviendrait mon méti­er. Les deux pre­mières années, je me suis con­cen­tré sur les études mais, dès la fin de ma deux­ième année de tronc com­mun, j’ai com­mencé à avoir quelques oppor­tu­nités. J’ai été sélec­tion­né à plusieurs repris­es pour faire par­tie de cer­tains équipages. C’est ain­si que, dès la troisième année, l’UTC m’a per­mis de con­cili­er études et sport de haut niveau en amé­nageant les temps d’études et d’entraînement. Les trois dernières années, j’ai pu de ce fait m’absenter, grâce au sou­tien de la plu­part des pro­fesseurs, près de 7 à 10 jours par mois pour m’entraîner à l’École nationale de voile à Quiberon », assure-t-il. 

Une ren­con­tre va se révéler déci­sive dans sa tra­jec­toire. Celle de François Gabart qu’il a croisé une pre­mière fois lors d’une régate en troisième année. Diplômé de l’INSA Lyon, le nav­i­ga­teur voit en Tom une sorte de réplique de lui-même à son âge. Et c’est tout naturelle­ment que Tom Laperche se tourne vers lui pour son stage de fin d’études qu’il effectue donc chez Mer­Con­cept, l’entreprise créée en 2006 par François Gabart avec la volon­té de dévelop­per une écurie de course au large qui soit à la pointe de l’innovation et de la per­for­mance. « Mon stage por­tait sur la con­cep­tion et l’amélioration des sys­tèmes mécaniques afin de faciliter la manœu­vre des voiles du nou­veau tri­maran pro­to­type M101 qui pré­fig­u­rait la réal­i­sa­tion du SVR Lar­tigue. Un stage qui, au-delà des aspects tech­niques, inclu­ait égale­ment d’autres aspects telles la pré­pa­ra­tion men­tale, la sophrolo­gie ou encore la nutri­tion dont la maîtrise est indis­pens­able lors des cours­es au large. D’ailleurs, l’UV SP22 “S’apprendre pour mieux gér­er” du pro­fesseur Marc Mon­et­ti que j’ai suiv­ie est con­sacrée à la pré­pa­ra­tion men­tale », souligne-t-il. Une expéri­ence con­clu­ante puisque, trois ans après son stage, il rem­porte la Soli­taire du Figaro. 

D’autres cours­es à venir ? « François et moi-même allons par­ticiper à la Transat Jacques-Vabre qui fête ses 30 ans en 2023. Le départ est prévu le 29 octo­bre avec un nom­bre record de par­tic­i­pants. Par ailleurs, François me donne l’opportunité de nav­iguer en soli­taire sur le SVR Lazar­tigue lors de l’Arkea Ultime Chal­lenge en jan­vi­er 2024 (tour du monde en soli­taire en mul­ti­co­ques). J’espère égale­ment être sur la ligne de départ pour le Trophée Jules-Verne qui se tien­dra en hiv­er 2024/2025 », décrit-il. 

Mais Mer­Con­cept en tant qu’entreprise à mis­sion pour­suit des objec­tifs qui vont au-delà des bateaux pour les cours­es au grand large. « Il s’agit, au sein de Mer­Con­cept, de con­tribuer con­crète­ment à met­tre en évi­dence les inno­va­tions et hautes tech­nolo­gies de la course au large qui pour­raient per­me­t­tre de jouer un rôle dans la réduc­tion des impacts envi­ron­nemen­taux, par­ti­c­ulière­ment sur le plan de la mobil­ité mar­itime. Pour cela, on s’appuie sur une équipe qui com­prend des experts dans les domaines du com­pos­ite, de l’énergie, de l’électronique, de l’aérodynamique, de l’hydrodynamique… D’où notre capac­ité unique d’innover, de tester et de partager nos avancées grâce à nos plate­formes flot­tantes. Un de nos objec­tifs majeurs est d’aboutir demain à un trans­port plus durable, en s’appuyant sur deux thé­ma­tiques majeures de notre exper­tise. À savoir faire vol­er les bateaux et utilis­er le vent pour se déplac­er à grande échelle », précise-t-il.

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