Élargir mon horizon
D’abord directeur général pendant 15 ans, Jean-Louis Chaussade devient, en 2019, président de Suez. Coopté en 2016 par le conseil d’administration de l’UTC, il en prend, dans la foulée, la présidence. Un mandat qui a été renouvelé en décembre 2021 pour une durée de 4 ans.
Avec un père préfet, il a tout naturellement beaucoup bougé dans son enfance. Ce fut d’abord Châlons-sur-Marne où il est né, puis Alger où son père a été nommé secrétaire général de l’Algérie, Montpellier et enfin Rouen. Élevé chez les Jésuites à Sarlat en Dordogne, pays dont est issue sa famille, Chaussade père souhaitait le même type d’éducation pour son fils. Ses parents optèrent donc pour La Providence à Amiens. Un point commun avec le président de la République.
Après 7 ans de pensionnat et 2 ans de classes prépa, Jean-Louis Chaussade intègre l’École supérieure de travaux publics (ESTP) à Paris. « En 1976, ma dernière année d’études d’ingénieur, j’ai souhaité élargir mon horizon en préparant, parallèlement, une maîtrise d’économie à la Sorbonne », préciset- il. Un horizon qui ne cessa, dès lors, de s’étendre. Ainsi, son service militaire achevé, il est embauché, en 1978, par Degrémont, spécialisée dans le traitement d’eau, devenue plus tard une filiale de Suez qui l’envoie en Jamaïque pour un an. Rentré en France, il décide de faire Sciences Po dont il sort diplômé en 1981.
Il s’agit de s’assurer que le CA fonctionne selon les règles ; que toutes les parties prenantes du conseil s’écoutent et se comprennent et de faire participer l’ensemble du conseil à la réflexion stratégique de l’UTC concernant ses partenaires.
À partir de là, sa carrière décolle. Ingénieur de projets puis patron des filiales du groupe à l’international, il retrouve de nouveau le chemin du grand large. « À la suite d’une bombe incendiaire de l’ETA qui a tout ravagé – plus de plans, plus de comptabilité, etc. – dans notre filiale à Bilbao, j’ai été appelé afin d’y remettre de l’ordre et de retrouver une situation plus stable », explique-t-il. Mission accomplie, Jean-Louis Chaussade vogue vers de nouveaux horizons et devient, en quelque sorte, un « Monsieur redressement » d’entreprises qui vont mal. « Après le retour à la normale à Bilbao, je fus appelé à Barcelone pour redresser Dumez Copisa, notre filiale du groupe Dumez à Barcelone qui venait de fusionner avec la Lyonnaise des Eaux », souligne-t-il. En 1997, cap sur l’Amérique du Sud. « Ce fut d’abord l’Argentine où le groupe avait remporté le contrat de distribution et d’assainissement de l’eau à Buenos Aires auquel venaient de s’ajouter les concessions de Cordoba et Santa Fé. Mais peu à peu, le périmètre de mes responsabilités s’est élargi à d’autres pays sud-américains tels que la Bolivie ou le Chili », souligne-t-il.
Rentré en France, il devient en 2004 directeur général de Suez qu’il transforma en société cotée au CAC 40 en septembre 2008 avant d’en prendre finalement la présidence en 2019.
La vision qu’il a de son rôle en tant que président du CA ? « Il s’agit de s’assurer que le CA fonctionne selon les règles ; que toutes les parties prenantes du conseil s’écoutent et se comprennent et de faire participer l’ensemble du conseil à la réflexion stratégique de l’UTC concernant ses partenaires – Hauts-de-France, les autres UT, Sorbonne université, etc. –, son internationalisation, l’intégration des thématiques du développement durable ou encore de l’IA et du big data dans les cursus », conclut-il. Jean-Louis Chaussade a été, en 2016, promu au grade d’officier de la Légion d’honneur.