Diplômée de l’UTC en ingénierie mécanique (fil­ière Matéri­aux et inno­va­tion tech­nologique), Valérie Guénon est direc­trice de la poli­tique envi­ron­nemen­tale des pro­duits de Safran Air­craft Engines. Elle est égale­ment mem­bre du con­seil sci­en­tifique de l’UTC et la mar­raine de la remise des diplômes de la pro­mo­tion 2022 qui aura lieu le 26 novembre. 

Le sen­ti­ment que lui inspire le choix de l’UTC ? « Je suis hon­orée et émue par ce choix. Cela me ramène 40 ans en arrière. Je revois la jeune fille de 18 ans qui est entrée dans cette école et je vais voir celles et ceux qui l’ont inté­grée 5 ans aupar­a­vant et qui se trou­vent dans un monde en pleins boule­verse­ments », dit-elle. 

La vision que vous avez de votre rôle de mar­raine ? « Il s’agit, lors de la céré­monie de remise des diplômes, de leur délivr­er les diplômes qui leur seront, je l’espère, d’une cer­taine util­ité pour la suite et leur per­me­t­tront de cul­tiv­er leurs tal­ents au mieux », assure-t-elle. 

D’autant que « nous avons assisté ces dernières années à des boule­verse­ments fon­da­men­taux qui révo­lu­tion­nent notre regard sur le monde, qui bous­cu­lent nos valeurs et ques­tion­nent le fonc­tion­nement de nos sociétés et de nos entre­pris­es », ajoute Valérie Guénon. 

Par­mi ces boule­verse­ments ? « Il y a, entre autres, la révo­lu­tion du numérique, le boule­verse­ment socié­tal, l’urgence cli­ma­tique, etc. », énumère-t-elle. 

La révo­lu­tion du numérique ? « Elle nous a don­né des out­ils et des pos­si­bil­ités extra­or­di­naires de com­mu­ni­ca­tion, d’information, de con­cep­tion, de fab­ri­ca­tion… qui n’existaient pas quand vous êtes nés. Hélas, ces out­ils favorisent aus­si la prop­a­ga­tion de fauss­es vérités, la remise en cause de faits étab­lis sci­en­tifique­ment, des com­porte­ments pas tou­jours exem­plaires, qui nous oblig­ent à la vig­i­lance », affirme-t-elle. 

Le boule­verse­ment socié­tal ? « Une des grandes avancées dans le monde du tra­vail a été la recon­nais­sance des mécan­ismes de dis­crim­i­na­tion – de toutes natures –, l’identification de phénomènes tels que le har­cèle­ment ou la souf­france au tra­vail, et leur prise en con­sid­éra­tion dans le fonc­tion­nement des entre­pris­es. Ces phénomènes n’ont certes pas dis­paru, mais ils sont nom­més, iden­ti­fiés et com­bat­tus. C’est à vous de dévelop­per une cul­ture d’inclusion et de bien­veil­lance, indis­pens­able pour la per­for­mance des entre­pris­es et surtout pour le bon fonc­tion­nement de notre société », souligne-t-elle. 

L’urgence cli­ma­tique ? « Nous sommes sûrs que nous devons relever le défi de la men­ace cli­ma­tique avec son cortège prévis­i­ble de réper­cus­sions géopoli­tiques, économiques, sociales et humaines », exhorte-t-elle. 

Et Valérie Guénon de con­clure : « Soyez ouverts aux autres cul­tures que la vôtre, intéressez-vous à la com­mu­ni­ca­tion, à l’économie, à la soci­olo­gie, aux arts, à la poli­tique, aux langues… à ce que vous voulez, du moment que cela vous intéresse. Sans oubli­er l’écologie, qui est dev­enue une exi­gence qui tra­verse toutes les dis­ci­plines. Il ne s’agit pas de tout maîtris­er – c’est illu­soire et inutile – mais de creuser quelques sil­lons de con­nais­sance sup­plé­men­taires, qui fer­ont peutêtre ger­mer les solu­tions les plus inno­vantes. Cul­tivez tous vos talents. »