3 questions à Arnaud Decagny
Arnaud Decagny, vice-président de la région Hauts-de-France, en charge de l’apprentissage, de l’artisanat et du numérique.
Trouvez-vous que l’image de l’apprentissage a évolué ces dernières années ?
L’image de l’apprentissage a complètement changé vis-à-vis des étudiants eux-mêmes. En 3 ans, nous sommes passés de 40 000 apprentis dans les Hauts-de-France à plus de 51 000. L’apprentissage est un vrai sujet avec une grosse progression globale des Bac +2 à Bac +5 qui choisissent de plus en plus cette voie, loin de la voie de garage d’antan. Avant l’apprentissage c’était en BEP, CAP et Bac pro. Aujourd’hui, les universités ouvrent des diplômes à Bac +5. L’image de l’apprentissage auprès des entreprises évolue sans cesse également. Leur capacité d’accueil augmente fortement avec un regain dans les filières techniques. Il y a une vraie demande de formations professionnelles et le monde de l’entreprise est en quête perpétuelle de ressource humaine. Ces jeunes sont cette ressource et ils sont réellement perçus comme des salariés au sein de l’entreprise qui les accueille durant leur apprentissage.
Quelles sont les principales vertus de l’apprentissage selon vous ?
Soulignons que 7 apprentis sur 10 trouvent un travail dans les six mois après la sortie de l’école en CDD et CDI. L’apprentissage est une vraie voie pour l’insertion professionnelle. Certes, les apprentis bénéficient du socle théorique mais aussi d’une formation opérationnelle très appréciée dans le monde du travail qui les attend. Leurs compétences acquises sont reconnues car ce sont de vrais professionnels qui les ont formés. Avec la grande réforme de 2018 lancée par le ministère du Travail afin de booster l’apprentissage et plus généralement la formation professionnelle, la Région a continué à aider, financièrement notamment aux investissements des CFA dans leurs projets d’extensions, de nouvelles formations et autres demandes. Le tout en veillant à la non-concurrence entre CFA et à répondre à de réels besoins de formations.
Allez-vous poursuivre vos efforts dans le développement de l’apprentissage ?
Plus que jamais, oui. C’est une des vocations de la Région d’aider les apprentis et les CFA académiques et privés. Nous sommes une des rares régions de France qui accompagnent le plus ses apprentis. Nous constatons de beaux résultats. Cela va dans le bon sens. Par exemple, nous continuons de participer aux WorldSkills France organisés pour promouvoir les savoir-faire des métiers manuels et les filières d’alternance et d’apprentissage. Plus de 600 jeunes ont concouru pour cette édition 2022, représentant 64 corps de métiers différents. Certaines professions sont anciennes comme la pâtisserie, la tôlerie ou la charpente. Mais la compétition met aussi en lumière des compétences qui répondent aux métiers de demain comme ceux de la cybersécurité, de la mode, de la décoration ou de l’informatique. Nous envisageons de passer à mille jeunes pour la prochaine édition.