Trois minutes pour convaincre
Prix des internautes a la finale Ma thèse en 180 secondes de l’Alliance Sorbonne Université qui s’est tenue le 25 mars dernier, Augustin Brassens, doctorant de première année dans l’école doctorale Sciences pour l’ingénieur de l’UTC a su capter l’attention de son auditoire.
Stopper l’utilisation du modèle animal tel que les souris grâce à l’ingénierie tissulaire, la microfluidique et l’étude des organes sur puce (Organ-on-a-chip) est tout l’enjeu des recherches sur cette technologie prometteuse menées au laboratoire Biomécanique et Bioingénierie (BMBI) de l’UTC par Augustin Brassens et co-encadré par Rachid Jellali, membre de l’équipe Interactions fluides structures biologiques (IFSB) et Éric Leclerc, directeur de recherche du CNRS au laboratoire Biomécanique et Bioingénierie de l’UTC. Expliquer en 180 secondes le développement d’un modèle d’adipocyte sur puce pour étudier les interactions foie-tissus adipeux lors de la progression de la stéatose hépatique non alcoolique, tel est le défi relevé par ce doctorant de 28 ans originaire de Nîmes et arrivé au début de cette année à Compiègne. Lauréat du Prix des internautes lors de la finale du concours Ma thèse en 180 secondes (MT180) de l’Alliance Sorbonne-Université le 25 mars dernier, Augustin Brassens s’est brillamment distingué parmi les 18 candidats en lice. Objectif de son projet : « Trouver des solutions médicales les plus fidèles au fonctionnement du corps humain, développe-t- il. L’aboutissement ambitieux serait de transposer l’humain sur puce, de pousser le modèle de manière réaliste. » Pour le doctorant, le concours s’est avéré être une expérience formatrice et enthousiasmante : « Un bon exercice de vulgarisation des sciences très encourageant pour la suite et la poursuite de ma thèse. D’un point de vue innovation, les conférences TedX pourraient constituer un nouveau challenge. » Félicitations d’inconnus et messages de soutien ont depuis afflué sur ses réseaux sociaux comme LinkedIn. « Je suis surpris de la visibilité que MT180 m’a apportée, souligne Augustin Brassens. J’ai su capter l’attention des auditeurs et pu élargir mon cercle de connaissances amicales et professionnelles. À l’UTC, les équipes sont incroyables. Les responsables de thèses et la direction de l’UTC sont très à l’écoute et ont une vraie capacité à valoriser ce qu’ils font. En arrivant ici, je ne pouvais pas rêver mieux.»
Adapter son discours et redonner du sens à son travail
MT180 permet d’aborder son sujet de manière différente en allant à l’essentiel, d’adapter son discours à son auditoire, de prendre du recul et de redonner du sens à son travail. Pour Christine Prelle, directrice de l’école doctorale Sciences pour l’ingénieur de l’UTC : « Les doctorants sont centrés sur une vision scientifique qui ne parle généralement pas. Ce concours permet de vulgariser son propos et de convaincre que le sujet est intéressant et d’importance vis-à-vis de la société. Ça peut éveiller les curiosités et sensibiliser des personnes intéressées par la recherche et l’entrepreneuriat. » Ce concours très formateur est aussi très sélectif. Ces cinq dernières années, parmi les neuf finalistes issus de l’UTC et encouragés par l’université compiégnoise à participer à ce genre de concours, un a été sélectionné pour la finale nationale de MT180. À l’école doctorale, afin de parler de son sujet, des formations sont proposées notamment avec une journaliste pour apprendre à adapter son discours et faciliter la transmission d’un message aux professionnels de la presse. « Un travail avec une illustratrice est par ailleurs mené via l’art visuel, des collages et des mobiles capables de parler au public, indique Christine Prelle. En 2023, nous avons ainsi exposé le travail des doctorants qui a su capter l’attention des plus jeunes. » La vulgarisation est un pari réussi.
IL