La gestion énergétique : un secteur d’avenir
Leader mondial de la gestion énergétique, Schneider Electric offre de nombreuses opportunités de carrière aux jeunes ingénieurs. Directeur de la normalisation, Philippe Vollet, collaborateur du groupe français depuis près de 30 ans, évoque pour nous son parcours et les perspectives professionnelles qui s’ouvrent aux ingénieurs juniors d’aujourd’hui et de demain.
Comment êtes-vous entré chez Schneider Electric ?
L’industrie électrique est très présente dans la région grenobloise, au travers de l’entreprise Merlin Gerin qui a été intégrée au groupe Schneider Electric en 1992. Mon entrée chez Schneider Electric s’est donc faite de manière assez logique puisque j’ai fait des études d’ingénieur en génie électrique à l’Institut polytechnique de Grenoble. J’ai été recruté en 1989 en tant qu’ingénieur fiabiliste pour l’activité des tableaux basse tension.
Vous avez été amené à occuper des fonctions très différentes ?
Je ne souhaitais pas faire la même chose toute ma vie. J’ai commencé
par des fonctions purement techniques, un Master 2 de management des
entreprises à l’IAE de Grenoble obtenu en 1998 m’a permis d’élargir
progressivement mon activité à des fonctions plus proches du marketing.
responsable de l’innovation des tableaux basse et moyenne tension, j’ai
imaginé et préparé les évolutions des marchés et des technologies, les
nouvelles architectures de nos offres et leurs business modèles
associés. Directeur de la stratégie pour l’activité distribution
terminale, pionnier et directeur marketing de l’activité véhicule
électrique, et enfin à mon poste actuel de directeur en charge du
déploiement des actions d’influence et de la normalisation de la
division bâtiments, je suis maintenant au cœur de la stratégie à moyen
et long terme.
Si l’on est curieux et ouvert, les possibilités sont
multiples. On a besoin de spécialistes très pointus dans leurs domaines
techniques mais aussi d’ingénieurs plus généralistes capables de
s’adapter à des situations nouvelles. C’est ce qui me plaît dans les
ingénieurs UTC ainsi que leur goût à se retrousser les manches. Si l’on
veut faire une belle carrière, il faut aussi savoir être mobile. Je n’ai
appris à travailler avec des Chinois que lorsque je me suis expatrié en
Chine. Mes dizaines d’aller retour effectués avant ne m’avaient apporté
qu’une connaissance superficielle de ce pays.
Comment devient-on directeur de la normalisation ?
A mon avis, travailler dans le domaine de la normalisation
internationale nécessite une certaine expérience. On représente son
entreprise, son industrie dans des organismes de normalisation, dans les
associations professionnelles et auprès d’institutions
gouvernementales, nationales ou régionales, comme par exemple la
commission européenne. Pour défendre les intérêts de l’entreprise, il
faut avoir des bases solides sur ses technologies, ses offres, mais
aussi une connaissance robuste de sa stratégie et de ses marchés.
Comme
moi, la plupart de mes collègues ont eu un parcours professionnel d’une
quinzaine d’années au préalable dans l’entreprise pour acquérir cela.
Si on ajoute que les résultats de nos actions ne sont le plus souvent
visibles qu’après cinq à dix ans, on comprend qu’il faut avoir une
stabilité certaine dans ce poste.
Quelles sont les évolutions du secteur de la normalisation ?
Les disparités diminuent même si des particularités d’usage demeurent. Dans le domaine électrique, ce sont les normes internationales IEC qui sont largement déployées dans les pays. L’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie (Chine, Japon et la Corée du sud) sont particulièrement impliqués. Ces normes sont élaborées par les meilleurs experts mondiaux. Elles contribuent notamment à définir la sécurité, les performances et l’interopérabilité des technologies électriques et électroniques, et forment la base des essais et des vérifications. En plus de protéger les consommateurs, cette uniformisation facilite l’accès à de nouveaux marchés pour les entreprises.
En quoi y avez-vous contribué ?
Je suis moi-même membre de plusieurs commissions de l’IEC
(International Electrotechnical Commission. Dans ce cadre, j’ai
notamment participé à la création de normes internationales sur les
bornes de recharge des véhicules électriques, (IEC TC69, IEC TC64, IEC
SC23H, IEC SC23E,….). Il s’agissait de garantir un niveau de sécurité
maximal pour les personnes et les biens, d’assurer une cohérence totale
de fonctionnement entre les véhicules électriques (tous constructeurs),
les bornes de recharge et l’installation électrique du bâtiment.
L’interopérabilité des stations de recharge quel que soit le type de
véhicule électrique (prises et protocole de communication..) était
l’autre objectif suivi.
J’ai également été actif dans la mise en
place de normes produits dédiées à la gestion active de l’énergie dans
un bâtiment (IEC SC23K, IEC TC64, CEN TC247, …). Ce référentiel permet
de disposer d’installations électriques et de systèmes de gestion
efficaces ainsi que de gérer les sources et les charges d’énergie
électrique.
Quels sont les secteurs les plus prometteurs de la gestion énergétique ?
Notre entreprise a toujours su évoluer avec son temps. Spécialisés
dans la fonte au XIXe, dans l’électromécanique au XXe siècle, nous
sommes maintenant reconnu mondialement comme chef de file de la
transformation digitale de la gestion de l’énergie et de
l’automatisation, comme par exemple les solutions d’efficacité
énergétique. Face au dilemme énergétique à venir et à la
décarbonisation, c’est un domaine en plein développement. Les villes
représentent aujourd’hui 75% de la consommation d’énergie et 80% des
émissions de carbone. On prévoit un doublement de la population en 2050.
Dans le même temps, le système de production d’électricité
centralisé actuel va aussi progressivement migrer vers une multitude de
producteurs/stockeurs/ consommateurs. Ces développements ultrarapides
nous imposeront non seulement d’avoir une production d’énergie plus
propre, un réseau électrique plus intelligent mais surtout une plus
grande efficacité énergétique et une plus grande gestion active de notre
énergie avec des tarifs variables d’heure en heure comme cela se fait
déjà dans certains pays. Les recrutements dans ce secteur vont sans
aucun doute se développer.