Cap sur l’Afrique

Enseignant-chercheur en ingénierie mécanique à l’UTC depuis 2001, Jean-Pierre Cal­iste a été notam­ment co-ini­ti­a­teur du mas­ter qual­ité et per­for­mance des organ­i­sa­tions. Il a accédé à l’éméritat en 2013. Ce qui lui a per­mis de se con­sacr­er au mon­tage de for­ma­tions, en par­ti­c­uli­er en Afrique. 

Au sein de l’UTC, il était égale­ment respon­s­able du Mas­ter spé­cial­isé Normes, Qual­ité, Cer­ti­fi­ca­tion et Essais (NQCE). « Dès 2005, j’ai mis en place deux options : une for­ma­tion en présen­tiel clas­sique et une for­ma­tion à dis­tance, cette dernière fonc­tion­nant en mode hybride, toutes les 5 ou 6 semaines, on effec­tu­ait des regroupe­ments » explique-t-il. 

Son pas­sage à l’éméritat ? « Libéré du temps d’enseignement, j’ai pu me con­sacr­er davan­tage à la recherche, en par­ti­c­uli­er dans le domaine du man­age­ment de pro­jet et de la qual­ité, à l’accompagnement de thès­es pro­fes­sion­nelles mais aus­si à l’évolution de for­ma­tions ou au mon­tage de nou­velles », déclare-t-il. 

Mais, c’est bien avant l’éméritat que Jean-Pierre Cal­iste s’intéresse à la coopéra­tion inter­na­tionale en matière de for­ma­tion, en par­ti­c­uli­er avec des pays africains. Le déclic ? « Nous avions remar­qué que beau­coup d’étudiants, notam­ment d’Afrique de l’Ouest, man­i­fes­taient leur intérêt pour ce mas­tère spé­cial­isé mais renonçaient à venir en France pour des raisons famil­iales ou finan­cières. Du coup, la mise en place, en 2005, de l’option à dis­tance fut une belle oppor­tu­nité d’ouverture sur l’Afrique. Les étu­di­ants issus de la plu­part des pays d’Afrique de l’Ouest ont ain­si pu suiv­re le mas­ter à dis­tance et pour beau­coup réalis­er leur thèse pro­fes­sion­nelle sur des prob­lé­ma­tiques locales. Dans cette logique, en 2017, un accord a été signé entre l’UTC et l’université d’Abomey Calavi au Bénin afin que des regroupe­ments réguliers en présen­tiel s’y tien­nent réduisant encore les coûts pour les étu­di­ants des pays lim­itro­phes », souligne-t-il. 

Cette expéri­ence à l’international ne fut pas sans écho, en par­ti­c­uli­er auprès du Cen­tre Inter­na­tion­al d’Etudes Péd­a­gogiques (CIEP) rebap­tisé depuis 2019 France Edu­ca­tion Inter­na­tion­al. Jean-Pierre Cal­iste fut ain­si impliqué dans plusieurs pro­jets Tem­pus. « Dans ce cadre, j’ai pu con­tribuer au développe­ment de la coopéra­tion avec les pays de l’Est, en par­ti­c­uli­er la Russie et aus­si plus sig­ni­fica­tive­ment avec les pays du Maghreb », dit-il. 

Mais l’appel de l’Afrique est le plus fort. Et cela tombe bien puisqu’en 2016, l’UTC fut sol­lic­itée par le CIEP pour mon­ter un mas­ter en génie indus­triel dans le cadre d’un accord de coopéra­tion bilatéral entre la France et l’Angola piloté par l’ambassade de France. « Là, l’objectif immé­di­at n’est plus l’échange d’étudiants mais l’aide au développe­ment. Il s’agit en somme de met­tre en place un «mas­ter» ango­lais au sein de l’université Agostin­ho Neto à Luan­da, prin­ci­pale uni­ver­sité du pays. En un mot : faire évoluer les dis­posi­tifs de l’enseignement supérieur du pays en les amélio­rant voire en dévelop­pant des inno­va­tions péd­a­gogiques », précise-t-il. 

Ce pro­jet est financé par le min­istère des Affaires étrangères dans le cadre du fonds de sou­tien à pro­jets inno­vants (FSPI) et pour lequel Jean-Pierre Cal­iste décide juste­ment d’innover. « Très vite, j’ai choisi de créer des binômes asso­ciant pro­fesseurs ango­lais et français pour toutes les UV du mas­ter. Des binômes appelés à s’immerger dans les deux sys­tèmes : les pro­fesseurs français allant en Ango­la et les pro­fesseurs ango­lais venant en France pour voir le fonc­tion­nement par UV, com­pren­dre notre péd­a­gogie, l’enseignement par pro­jet etc. », explique-t-il. 

La suite ? « Le dossier a été mon­té et soumis à accrédi­ta­tion dès novem­bre 2016 auprès du Min­istère de l’enseignement supérieur ango­lais qui don­na le feu vert en avril 2017. A par­tir de là, les col­lègues ango­lais ont lancé le proces­sus d’inscription pour la ren­trée de la même année en mas­ter 1. Nous avons retenu 36 étu­di­ants et 30 furent diplômés en 2019. La con­ven­tion ayant été recon­duite, nous enga­geons, à la ren­trée 2021/2002, la deux­ième pro­mo­tion du mas­ter. L’expérience ayant été con­clu­ante, un sec­ond mas­ter est sur les rails », conclut-il.

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