Phobars, une solution écologique pour l’industrie
Professeur des universités, Khashayar Saleh est directeur du laboratoire Transformations Intégrées de la Matière Renouvelable (TIMR) dont les activités sont tournées vers la chimie et procédés verts. Des activités qui se concrétisent dans des projets tels Phobars.
Un projet financé par l’ANR, impliquant le TIMR, pilote du projet, NEU-JKF Process et l’IFP Énergies Nouvelles. « On travaille sur la revalorisation des solides non conventionnels issus de déchets plastiques ou de biomasses de deuxième génération. Cela peut être de la valorisation énergétique, thermique, mécanique ou du recyclage en tant que matière première. Dans le cas de la valorisation thermique par exemple, on peut utiliser directement la chaleur. À l’inverse, dans le cas de la transformation des bouteilles en plastique qui sont essentiellement constituées d’hydrogène et de carbone, l’idée est de restituer cette matière sous forme de gaz de synthèse, notamment l’hydrogène. Ainsi, après des décennies de fabrication de plastiques à partir du pétrole, on emprunte le chemin inverse en transformant le plastique en énergie », explique Khashayar Saleh.
Un projet qui constitue un réel défi pour les partenaires, notamment face à la problématique du transport de produits non conventionnels. « Le problème principal est le transport des poudres issues de ces matières vers le réacteur. Les procédés classiques tel le transport pneumatique à l’aide d’un courant d’air ou par vibrations mécaniques sont inopérants et sont, par ailleurs, susceptibles d’entraîner des risques, notamment d’explosion. Comment les faire gagner en efficacité et en sûreté ? L’idée est d’étudier à la fois l’hydrodynamique du système de convoi et les phénomènes électrostatiques qui se produisent dans ce système en vue de comprendre et de modéliser le comportement des solides transportés afin d’améliorer le contrôle et l’efficacité du transport pneumatique. Une fois validés tous les tests de laboratoire, l’objectif à terme est d’optimiser le fonctionnement des installations industrielles », souligne Khashayar Saleh.
Stockage de l’hydrogène
Autres axes de recherche ? « On travaille beaucoup sur les vecteurs d’énergie gaz tels l’hydrogène, l’ammoniac ou le méthane dont les capacités énergétiques sont très importantes mais aussi sur les vecteurs d’énergie liquides comme le méthanol, les biocarburants, même si leurs capacités sont moindres. Concernant les vecteurs gaz, un des verrous principaux est leur stockage. Pour stocker l’hydrogène gazeux dans un réservoir de voiture par exemple, il faudrait une pression 200 fois supérieure à la pression atmosphérique. Aussi avons-nous fait le choix d’explorer une autre voie, celle du stockage solide. Autrement dit, fixer l’hydrogène sous forme condensée dans une matrice solide ou hydrure métallique. On peut utiliser des hydrures d’aluminium par exemple ou tout autre hydrure métallique selon son innocuité, accessibilité, disponibilité, etc. », explique Khashayar Saleh.