Mocopée 3, un projet “d’innEAUvation”

Lancé en 2014, Mocopée, pro­gramme impli­quant plus de vingt équipes de recherche et des parte­naires indus­triels, a con­nu deux phas­es. La troisième phase, de 2023 à 2027, qui s’intègre dans le pro­jet InnEAU­va­tion, vient de débuter. 

C’est en 2014 que le pro­gramme Mocopée, pour « Mod­éli­sa­tion, con­trôle et opti­mi­sa­tion des procédés d’épuration des eaux », est né du rap­proche­ment du Siaap, de l’UTC et de l’Irstea. Avec pour objec­tif ? La créa­tion d’un espace de tra­vail et d’échange pérenne entre sci­en­tifiques – plus de vingt équipes sont mobil­isées (organ­ismes sci­en­tifiques uni­ver­si­taires, cen­tres de recherche nationaux) –, des acteurs opéra­tionnels de l’eau et des parte­naires indus­triels impliqués dans le traite­ment des eaux urbaines. 

Ce qui a changé depuis le lance­ment de la phase 1 ? « Le nom­bre d’acteurs a aug­men­té, le bud­get a aug­men­té – autour de deux mil­lions d’euros annuels en bud­get con­solidé – et aujourd’hui on est autour de 80 chercheurs », pré­cise André Pauss. Ce qui en fait le plus gros pro­gramme pub­lic de traite­ment d’eau en Europe. 

Ce qui car­ac­térise Mocopée 3 ? « Cette phase con­naît un change­ment notable puisque Mocopée 3 s’insère dans un pro­gramme plus vaste qui est la démarche “innEAU­va­tion”. Alors que Mocopée 1 et 2 étaient essen­tielle­ment des pro­grammes de recherche et développe­ment, innEAU­va­tion se base, out­re Mocopée 3, sur d’autres pro­grammes préex­is­tants et se veut plus opéra­tionnelle. C’est une démarche glob­ale dont l’objectif est d’aller vers le déploiement indus­triel. Ain­si, les résul­tats de cer­taines recherch­es menées au sein de l’UTC com­men­cent à être testés sur le site de traite­ment d’eau du Siaap à Achères », explique-t-il. Aujourd’hui, le Siaap se posi­tionne claire­ment en faveur de la val­ori­sa­tion des ressources. « Acteur du traite­ment de l’eau, l’opérateur pub­lic a changé de par­a­digme. On n’est plus juste dans la logique d’épurer l’eau. Des ques­tions émer­gent : que fait-on de l’eau en tant que sous-pro­duit de la sta­tion ? Doit-on la rejeter dans la riv­ière, l’utiliser pour l’irrigation, la réin­jecter dans le réseau ou encore dans les nappes ? Com­ment récupère-t-on les nutri­ments que sont l’azote, le phos­pho­re ou encore le potas­si­um con­tenus dans l’eau rejetée des sta­tions ? En un mot, on peut dire que l’eau est con­sti­tuée d’un ensem­ble de sous-pro­duits à valoriser. 

Par ailleurs, les sta­tions d’épuration pro­duisent de l’énergie, notam­ment du biogaz. Ain­si, la sta­tion d’Achères est un des plus gros pro­duc­teurs de biogaz de France. On passe de la logique de traiter l’eau pour respecter les normes à la mise en place de poli­tiques qui, tout en respec­tant cet objec­tif, vont plus loin dans la val­ori­sa­tion des sous-pro­duits », souligne-t-il.

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Novembre 2024 - N°64

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