L’ingénierie face aux défis climatiques

La for­ma­tion d’ingénieur est-elle prête a relever les défis cli­ma­tiques ? Une ques­tion sur laque­lle ont tra­vail­lé pen­dant un semes­tre une dizaine d’étudiants de l’UV SI01, encadrée par Clé­ment Mabi, maître de con­férences à l’UTC. La con­clu­sion de leurs travaux prend la forme d’un débat, retrans­mis en live sur les réseaux soci­aux de l’UTC.

Organ­is­er un débat et l’animer autour de la ques­tion de l’évolution de leur for­ma­tion dans un con­texte d’adaptation aux enjeux cli­ma­tiques est le pro­jet sur lequel planchent une dizaine d’étudiants dans le cadre de leur l’UV SI01. Imag­in­er le futur afin de relever les défis tout en inté­grant les muta­tions socié­tales et tech­nologiques inno­vantes con­duit à s’interroger sur l’adéquation avec les cur­sus uni­ver­si­taires. « Les cours sci­en­tifiques ont toute leur per­ti­nence mais, en matière de tech­nolo­gie, il s’agit de con­cevoir des sys­tèmes et leur organ­i­sa­tion futurs », indique Paul Taupin, étu­di­ant par­mi la dizaine d’autres impliqués dans la mise en oeu­vre d’un web-débat sur cette ques­tion. Au micro, des invités comme Anne Le Goff, maître de con­férences à l’UTC, et Sophie Havreng, con­féren­cière et rédac­trice au sein du think tank Shift Project et chargée de mis­sion socio-économie et évo­lu­tion du secteur du T3P au min­istère de la Tran­si­tion écologique. « Nous sommes encore tournés vers le passé et son obso­les­cence, ajoute Paul Taupin. Mais des étu­di­ants de l’UTC mem­bres de Com­piègne en tran­si­tion s’intéressent cepen­dant au sujet afin de pro­pos­er des solu­tions. » Pour l’étudiant, le pro­jet de for­ma­tion de l’ingénieur du xxie siè­cle mené par l’équipe du Shift Project et le groupe INSA (Insti­tut des sci­ences appliquées) trou­ve par exem­ple toute sa cohérence. 

Quels sont les angles morts de la for­ma­tion d’ingénieur ? Com­ment les ingénieurs peu­vent ils con­tribuer à opti­miser les sys­tèmes exis­tants pour réduire leur empreinte car­bone tout en main­tenant leur effi­cac­ité ? Quels prin­ci­paux défis les pro­grammes de for­ma­tion doivent-ils sur­mon­ter pour inté­gr­er la dura­bil­ité comme com­posante cen­trale de l’ingénierie ? Quelles pra­tiques indus­trielles plus respectueuses de l’environnement ? Le reniement de la for­ma­tion ingénieure actuelle est-il néces­saire pour l’innovation ? Autant de ques­tions pour un débat qui se veut « fructueux et con­struc­tif dans une démarche et une réflex­ion plus appro­fondies sur notre for­ma­tion, souligne Paul Taupin. On espère con­forter notre point de vue sur sa néces­saire évo­lu­tion. L’ingénierie doit trou­ver des solu­tions qui com­posent avec les enjeux de com­pro­mis et de réduc­tion ». On prend date donc.

Clé­ment Mabi, maître de con­férence à l’UTC, spé­cial­iste entre autres des ques­tions d’expérimentation démoc­ra­tique, d’Open Gov, de par­tic­i­pa­tion citoyenne, de cul­ture numérique, de dia­logue envi­ron­nemen­tal et d’analyse des con­tro­ver­s­es, «ini­tie et forme à la réflex­ion autour de la pos­ture sociale de l’ingénieur, indique-t-il. Sen­si­ble aux boule­verse­ments écologiques, la vision sys­témique des choses et la sci­ence de l’innovation, je reste con­va­in­cu qu’une société en tran­si­tion a besoin d’une économie cir­cu­laire par le bas et d’une gou­ver­nance ouverte. Je crois à l’écologie active dans les écoles d’ingénieurs. Le tra­vail des étu­di­ants se base sur trois enjeux : l’apport théorique, la ren­con­tre avec des invités et la mise en pra­tique des con­cepts dévelop­pés. Pour défendre leurs idées, leur matu­rité, leur ouver­ture et leur impli­ca­tion, le débat est un bon complément.» 

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