Une fibre entrepreneuriale
Diplômée de l’UTC en 2009 et ancienne consultante en éco-conception, Sarah Benosman a fondé en 2016 la start-up Vrac’n Roll, première boutique bio et zéro déchet en ligne. Portrait d’une jeune femme aux idées claires, déterminée et à la fibre entrepreneuriale.
Les idées claires ? Elle en fait la démonstration lorsque, jeune lycéenne de seconde à Perpignan, elle voulait une formation qui lui permette de « concilier, dit-elle, son goût pour les sciences et pour tout ce qui est artistique et créatif ». « J’ai toujours adoré les sciences mais aussi les arts. Je dessinais beaucoup, faisais de la musique – deux ans au conservatoire –, du théâtre, etc. », ajoute-t-elle. Les idées claires encore ? « C’est l’oncle d’un ami travaillant au service design de PSA qui m’apprend que l’UTC proposait une formation d’ingénieur designer – je ne savais même pas que cela existait », assure-t-elle.
À partir de là, son choix est fait. Ce sera l’UTC. « En 2004, année de terminale, j’ai eu les entretiens sur dossier à l’UTC. Bac en poche avec mention très bien, j’ai pu intégrer l’UTC », explique Sarah Benosman. Un choix qu’elle ne regrette pas, même si elle admet avoir reçu une « claque » au premier semestre. « J’étais loin de mes parents. Je trouvais super d’avoir mon propre appartement, de voir mes amis quand je voulais. J’appréciais également l’esprit très libre d’une école où l’on pouvait notamment choisir ses matières, où l’on ne sentait pas la pression des notes, etc. Par conséquent, je n’ai pas beaucoup travaillé. Le résultat ne s’est pas fait attendre : j’ai raté la moitié de mes matières. C’était un gros échec pour moi. Mon orgueil en a pris un coup. Pour moi qui ai eu mon bac avec mention sans trop forcer, la chute était rude », précise-t-elle.
Sa détermination reste toutefois intacte. « Je réalise que je risquais l’exclusion d’une école que je n’ai pas choisie au hasard. Heureusement que le stage ouvrier m’a permis de prendre du recul. À la fin de ce stage qui s’est très bien passé, j’ai admis, face au jury qui devait statuer sur mon cas, que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même et j’ai promis d’être plus rigoureuse, plus régulière dans mon travail. Bien qu’ils aient douté de ma capacité à poursuivre dans cette voie, j’ai réussi à les convaincre. Ils m’ont fait confiance – une qualité qui ne se dément pas à l’école. Une confiance que j’ai respectée, puisque je n’ai plus raté aucune matière durant toutes mes années UTC », ajoute-t-elle.
Son passage par la Carlton University lors de sa 3e année l’a fait toutefois douter de son choix. « On apprenait beaucoup de choses tant en dessin qu’en matériaux. Toutefois, c’est là que j’ai réalisé qu’il y avait un aspect que je n’appréciais pas : le fait que ce soit le client qui choisisse les concepts à approfondir et non le designer. Or, pour ma part, je mettais trop d’affect dans les concepts proposés et le fait que l’on ne choisisse pas mes préférés ne me plaisait pas du tout. En somme, je me suis rendu compte que j’adore travailler plutôt dans l’innovation en mode participatif, aider les gens à trouver des idées, à participer à la phase de créativité, animer des groupes de travail, chercher de nouveaux matériaux, etc. Emmanuel Corbasson, responsable de la filière design, et d’autres enseignants de l’UTC m’ont aidée dans cette prise de conscience à travers différents projets passionnants. La filière design a continué à me soutenir dans mes différentes expériences professionnelles, notamment en formant de nouveaux étudiants que j’ai pu prendre en stage et maintenant en CDI », souligne-telle.
Conquise par le monde de l’entreprise lors de ses différents stages, elle intègre, dès la fin de ses études en 2009, Evea, un cabinet conseil en écoconception (fondé par Jean-Baptiste Puyou, lui-même diplômé de l’UTC). Elle y reste sept ans mais l’envie d’entreprendre est la plus forte. C’est tout naturellement qu’elle répond à un appel à projet de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour des éco-innovations, avec à la clef un financement conséquent sur trois ans. Vrac’n Roll, une entreprise de e‑commerce, est née. Avec un mot d’ordre : 0 déchet.
« On a commencé par un drive et de la livraison à domicile à Lyon et sa région. Depuis octobre 2019, on livre dans toute la France via les points Relais Colis de France – épicerie, hygiène, accessoires zéro déchet (ex: pailles réutilisables en inox), etc. – dans des boîtes consignées en plastique léger et résistant. Des boîtes qui sont expédiées et retournées dans un colis breveté et réutilisable », conclut Sarah Benosman.
En savoir plus : https://vracnroll.com/