Kendrick, œil de photographe et cerveau d’ingénieur

Une chaus­sure est com­posée prin­ci­pale­ment de trois par­ties : la semelle, le talon et la tige, cou­vrant le dessus du pied. Tout l’art des créa­teurs de chaus­sures est de savoir jouer avec ces trois élé­ments pour créer des pièces uniques. Kendrick, diplômé de l’UTC, a lui aus­si assem­blé patiem­ment tout au long de sa vie pro­fes­sion­nelle des élé­ments très dif­férents pour obtenir aujourd’hui sa créa­tion : sa mar­que de chaus­sures, qui fait déjà par­ler d’elle.

La semelle de la vie pro­fes­sion­nelle de Kendrick, c’est son diplôme d’ingénieur en génie des sys­tèmes mécaniques, obtenu en 1998. Entre UV de design et par­cours asso­ci­atif, il com­mence déjà à se ren­dre compte que la créa­tiv­ité est pour lui une néces­sité. Mais, avant de pou­voir pouss­er plus loin ses réflex­ions, le ser­vice mil­i­taire le rat­trape et l’envoie au Mex­ique, en volon­tari­at inter­na­tion­al en entre­prise pour Valéo. Un déracin­e­ment bru­tal, dont il revien­dra avec deux acquis : un tal­ent cer­tain pour la pho­togra­phie, qu’il exploit­era même dans un guide de voy­age, et une fas­ci­na­tion, nour­rie par l’éloignement, pour une image fan­tas­mée de la femme parisi­enne en talons hauts. 

Le talon, c’est un talon ver­tig­ineux, for­cé­ment, pour celui qui col­lec­tionne les lignes les plus divers­es sur son CV. Pho­tographe de mode, il court les fash­ion weeks et les tapis rouges. Web design­er, il tra­vaille au développe­ment de plates­formes dig­i­tales du Figaro. Entre­pre­neur, il rachète une société qui pro­duit notam­ment des logi­ciels de styl­isme, ven­dus dans le monde entier à de grands groupes. Un CV éclec­tique, mais dom­iné par la pas­sion de Kendrick pour la mode et l’esthétique.

La semelle et le talon, c’est bien, mais il faut main­tenant habiller le pied, créer la chaus­sure qui sub­limera celle ou celui qui la portera. Dévelop­per ses pro­pres mod­èles, c’est juste­ment ce qui trotte dans la tête de Kendrick depuis des années. Son dou­ble back­ground d’ingénieur et de pho­tographe de mode lui per­met de penser la chaus­sure autrement, et de se lancer dans la créa­tion de son pre­mier pro­to­type. Sans for­ma­tion de bot­ti­er, mais avec une envie pro­fonde, après des années de tra­vail dans le numérique, de retrou­ver une activ­ité manuelle. Et une pre­mière paire voit le jour. Une san­dale sim­ple, épurée, qui tape dans l’œil de cer­tains styl­istes. Et qui, en plus de trôn­er dans des bou­tiques parisi­ennes branchées, finit aux pieds de présen­ta­tri­ces de télévi­sion ou de stars sur les mêmes tapis rouges qu’il arpen­tait comme pho­tographe de mode. 

Après la san­dale, bottes, bot­tines et escarpins se suc­cè­dent avec tou­jours ces mêmes couleurs franch­es (rouge, jaune, noir, nude) et ce souci d’une ligne sim­ple et ultra-élé­gante. Sa mar­que com­mençant à se faire un petit nom dans le monde de la mode, Kendrick l’ingénieur devient rapi­de­ment Kendrick le créa­teur de chaus­sures. Pour faciliter cette tran­si­tion, il a suivi une for­ma­tion à l’Institut français de la mode, « l’Incubateur », pour dévelop­per sa mar­que. Un pro­jet qui sem­ble déjà par­ti du bon pied !

https://kendrick.paris/

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Novembre 2024 - N°64

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