Eppur, concentré de technologie made in UTC

Col­in Gal­lois et Lancelot Durand ont fondé, au sein de l’entreprise Eppur, le pre­mier sys­tème de freinage pour fau­teuil roulant manuel. Le con­cept est né lors des années UTCéennes de Col­in Gal­lois au sein de la fil­ière design en 2015.

Une paire de roues pour frein­er son fau­teuil roulant sans se bless­er, il fal­lait y penser. Eppur, ou plutôt Free­wheel­chair au départ, est née a Com­pieg­ne en 2015. Col­in Gal­lois com­mençait à étudi­er le design à l’UTC. « Un soir, je croise la route d’un util­isa­teur de fau­teuil roulant qui per­dait le con­trôle de son fau­teuil dans une pente. Il ser­rait directe­ment les roues de son fau­teuil à pleine main pour ten­ter de ralen­tir, sans y par­venir. Je me suis alors demandé pourquoi il n’utilisait pas ses freins ? Dans les semaines qui ont suivi, j’ai inter­rogé plusieurs util­isa­teurs de fau­teuils roulants manuels. J’ai réal­isé que ce que je pen­sais être des freins était en réal­ité des freins de park­ing, util­isés pour immo­bilis­er com­plète­ment le fau­teuil, et que la seule solu­tion pour ralen­tir était bien d’utiliser ses mains comme des pla­que­ttes de frein », se sou­vient-il. Col­in Gal­lois com­mence alors à tra­vailler sur le sujet avec un ami de l’UTC, Xavier Gar­cia, puis avec Lancelot Durand, étu­di­ant de l’UTC égale­ment, mais aus­si son col­lègue chez Decathlon. « Pen­dant plusieurs années, nous avons col­laboré sur ce pro­jet en par­al­lèle de nos respon­s­abil­ités chez Decathlon. En 2021, nous avions des pro­to­types fonc­tion­nels, des très bons retours des util­isa­teurs. La charge de tra­vail était impor­tante puisque nous tra­vail­lions sur le pro­jet le soir, après notre journée de tra­vail à Decathlon », pré­cise le jeune entre­pre­neur qui aujourd’hui compte bien faire d’Eppur une mar­que de mobil­ité au ser­vice des per­son­nes en sit­u­a­tion de hand­i­cap. L’équipe a d’ailleurs déjà plusieurs idées de nou­veaux pro­duits et tra­vaille actuelle­ment à agrandir la gamme de solu­tions de mobilité.

James Dyson Awards et Concours Lepine

Après un bac S, Col­in Gal­lois s’était ori­en­té vers une classe pré­para­toire aux grandes écoles sci­en­tifiques afin de pré­par­er le con­cours de pilote de ligne, méti­er qui le fai­sait rêver depuis son enfance. Après deux ans de pré­pa et un échec au con­cours de pilote, il décide de s’orienter vers ce qu’il avait le plus appré­cié : la mécanique. Il opte pour une L3 en mécanique et sci­ences de l’ingénieur. « Au cours de cette année de licence, j’ai décou­vert le par­cours d’ingénieur en design indus­triel de l’UTC. Il me sem­blait par­faite­ment alli­er mon cur­sus sci­en­tifique et ma créa­tiv­ité. J’ai donc pos­tulé et effec­tué trois ans à l’UTC en génie mécanique, puis en ingénierie du design indus­triel, entre­coupés de stages et de séjour à l’étranger, à Sin­gapour, puis en Suède, avant de faire mon stage de fin d’études chez Decathlon. » À l’issue de son stage de fin d’étude, Col­in Gal­lois con­tin­ue sa car­rière chez Decathlon pen­dant cinq ans comme design­er, ingénieur, respon­s­able de l’innovation puis chef de pro­duit et directeur du design jusqu’en 2021 lorsqu’il rejoint Eppur à 100 %. En mai dernier, Eppur rem­por­tait la plus haute dis­tinc­tion du con­cours Lépine. « Ce fut une incroy­able recon­nais­sance de notre tra­vail et surtout une mag­nifique oppor­tu­nité de faire la lumière sur notre inno­va­tion pour la faire con­naître au plus grand nom­bre. Nous avons reçu plusieurs cen­taines de mes­sages, de deman­des de démon­stra­tion du pro­duit, c’était de la folie ! » Col­in Gal­lois et Xavier Gar­cia étaient égale­ment déjà pre­miers au James Dyson Awards en 2016 avec Freewheelchair.

Une innovation née dune passion

 « L’UTC m’a apporté deux asso­ciés d’exception, Lancelot et Matthias, en plus de m’avoir don­né envie de m’épanouir en dévelop­pant des pro­duits en dehors des cours. Eppur ne serait pas née sans une pas­sion pour le pro­duit, mais surtout pour l’utilisateur, et c’est cette démarche qui ani­me tou­jours toute l’équipe à l’heure actuelle. Quant à Decathlon, j’aime bien con­sid­ér­er que c’est ma deux­ième école, après l’UTC, con­clut Col­in Gal­lois. C’est une entre­prise incroy­able, qui m’a per­mis de con­tin­uer dans la par­faite lignée de l’UTC à créer des pro­duits avec une très forte valeur d’usage, dans un envi­ron­nement pro­fes­sion­nel hyperstimulant. » 

Zoom sur la filière Design de l’UTC

La fil­ière ingénierie du design indus­triel, fil­ière du départe­ment ingénierie mécanique de l’université de tech­nolo­gie de Com­piègne, c’est :

  • 35 ingénieurs design­ers for­més chaque année, 
  • un taux de fémin­i­sa­tion supérieur à 50 %, 
  • des ingénieurs à dou­ble com­pé­tence (mécanique et design industriel), 
  • un diplôme d’ingénieur, donc bac + 5 
  • un taux de place­ment de 83 % en moins d’un mois et 100 % en moins de 4 mois sur le marché du travail, 
  • 8 UV pro­posées aux étudiants, 
  • un lieu unique d’enseignement en mode projet, 
  • 5 enseignants-chercheurs.  

Quelques exem­ples par­mi le pal­marès des étu­di­ants de la fil­ière IDI :

  • Final­istes con­cours Dyson 2021 — Jeanne Ray­naud — Corentin Ver­coor — Manche per­son­nel hospitalier 
  • Trophée Ingénieur du Futur 2021 — Agathe Boulet et Louise Thouron — Cosette- Télé­phone Senior 
  • 1er au James Dyson Awards 2020 — Aux­ane Caseiro et Char­lyne Ker­jean — Tuli, la Cup révolutionnaire 
  • 1er au James Dyson Award 2019- Romar­ic Dela­haie et Mathilde Blondel — Eve, le bracelet anti-agression 
  • 1er au James Dyson Awards 2018 — Tingyun DU & Yuchen 
  • 1er au James Dyson Awards 2016 - Col­in Gal­lois, Xavier Gar­cia – Free­wheel­chair qui don­nera Eppur Final­iste con­cours Dyson 2015 — Xavier Garcia 

Le magazine

Avril 2024 - N°62

Faire face aux enjeux environnementaux

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