Futuroleaf, un projet européen
Professeur de biochimie à l’UTC, Karsten Haupt est, depuis 2012, directeur du laboratoire Génie Enzymatique et Cellulaire (GEC). Spécialiste notamment de l’impression moléculaire, il participe au projet européen Futuroleaf lancé en 2020 et qui doit se poursuivre jusqu’à la fin 2023.
L’objectif de Futuroleaf ? « Il s’agit d’utiliser des structures poreuses à base de nanocellulose pouvant, grâce aux polymères à empreintes moléculaires (MIP) intégrés à la structure, séquestrer spécifiquement les cellules de certaines bactéries photosynthétiques. L’idée est de créer un bioréacteur cellulaire 3D pour imiter la structure et la fonction des feuilles de plantes, un processus naturel exceptionnel. Il s’agit donc de mimer le fonctionnement des plantes et grâce à la photosynthèse, l’énergie du soleil et le CO2 capté dans l’atmosphère, on pourrait synthétiser des molécules d’intérêt en chimie », explique Karsten Haupt.
L’originalité de Futuroleaf ? « Elle réside dans le fait de créer des feuilles synthétiques permettant de transformer la lumière du soleil et le dioxyde de carbone en produits à haute valeur ajoutée », souligne-t-il.
Le rôle précis du GEC dans ce projet ? « Nous travaillons essentiellement sur le MIP qui permet la capture spécifique d’une protéine donnée se trouvant à la surface de la cellule. Dans une feuille artificielle, on peut aussi avoir deux cellules différentes qui peuvent s’entraider pour effectuer une synthèse spécifique », précise-t-il.
Parmi les domaines d’application ? « Cela peut concerner les produits actifs pharmaceutiques et cosmétiques ou encore les produits chimiques de base comme les arômes avec une efficacité de production nettement améliorée par rapport aux systèmes actuels de culture en suspension », assure Karsten Haupt.
Un projet mené en collaboration avec des partenaires industriels et académiques internationaux tels VTT, Aalto University et University of Turku en Finlande, Université Technologique de Graz en Autriche et Cyano Biotech GmbH.