UTC Sport Élite
Directeur du Service universitaire des activités physiques et sportives, Arnaud Vanicatte permet aux étudiants pratiquant un sport de haut niveau de pouvoir allier études et pratique de leur discipline dans les meilleures conditions. Un rôle d’accompagnement en somme pour les sportifs tels Louise-Esther Fabre en rugby, Léonie Leroux en cyclisme, Liam Brisson en aviron, Romain Bel en escrime ou encore Adrien Picard en voltige.
«Mon rôle est de les aider a définir leur double projet souvent en amont de leur arrivée a l’UTC et quelquefois avant même de postuler a l’université afin de voir si le projet est faisable puisque l’on est sur deux projets de haut niveau. A savoir le cursus d’ingénieur, d’une part, et le sport de haut niveau, d’autre part. On vérifie si toutes les conditions sont réunies pour que les étudiants puissent s’épanouir ici à Compiègne et à l’UTC et on vérifie s’ils peuvent concilier sport et études. Il nous arrive parfois de déconseiller à l’étudiant(e) de venir à l’UTC si le sport pratiqué nécessite de longs déplacements, par exemple. Une fois les sélections Parcoursup effectuées, je leur demande de me contacter afin de confirmer s’ils maintiennent leur choix de l’UTC », explique-t-il.
Mais son rôle ne s’arrête pas là. Arnaud Vanicatte admet que, pour des élèves sortis du lycée, l’arrivée dans une université où ils se trouvent en totale autonomie peut être déstabilisante. « Il s’agit tout d’abord de les rassurer. Les études sont difficiles et ils peuvent naturellement se demander s’ils seront capables de mener de front leur double projet. Ensuite, il m’incombe d’aménager leurs études, c’est-à-dire de construire avec eux un emploi du temps qui soit compatible à la fois en matière de suivi des cours mais aussi d’entraînements sportifs et de compétitions. Ainsi, pour des compétitions, qui généralement se tiennent le week-end et souvent loin de Compiègne, il faut qu’ils puissent partir dès le vendredi », ajoute-t-il.
C’est d’ailleurs dans un souci de répondre aux attentes des étudiants sportifs de haut niveau que Élite. Une structure qui accueille des sportifs de très haut niveau, quelquefois au niveau international, mais aussi de très jeunes dotés d’un potentiel en mettant en place un suivi pédagogique individualisé en concertation avec les responsables pédagogiques de l’université afin de leur permettre de continuer la compétition. « Cela peut impliquer y compris la mise en place d’enseignements à distance. C’est le cas des rameurs tel Liam Brisson qui devait être impérativement à Lyon avec la sélection française d’aviron. Bien sûr, ils sont amenés parfois à allonger les années d’études. Certains accomplissent leur diplôme en 11 semestres, d’autres peuvent aller jusqu’à 14 semestres. Ils peuvent également prendre des semestres sabbatiques comme une de nos étudiantes qui voulait, le semestre prochain, se consacrer à sa préparation aux Jeux Olympiques », précise Arnaud Vanicatte. La direction comme les responsables pédagogiques sont très sensibles à la politique du sport de haut niveau menée au sein de l’UTC, une politique qui permet à des talents d’éclore notamment dans le rugby, l’escrime, le cyclisme, l’aviron ou encore la voltige.
Louise-Esther Fabre, 22 ans, capitaine du Stade Français
« Étudiante en génie informatique, je suis en semestre 5 et pratique le rugby depuis l’âge de 13 ans, en classe de 4e. C’est à Étampes que j’ai commencé le rugby dans un petit club local où j’ai été repérée. J’ai alors intégré d’abord une équipe départementale, puis régionale avant de rejoindre, en seconde, le pôle de formation régional à Brétigny-sur-Orge en internat. On était dix filles de mon âge, trente en tout dans la structure et on s’entraînait deux fois par jour, dix heures en tout dans la semaine, sans compter les matchs tous les week-end. À mon arrivée à l’UTC, j’avais demandé des aménagements qui m’ont été refusés car il fallait que je fasse mes preuves au niveau des études d’abord. J’ai donc intégré un club de 1re division à Bobigny mais, comme je ne pouvais assister à tous les entraînements en semaine, je ne jouais que dans l’équipe réserve. En 3e année, j’ai bénéficié d’aménagements et j’ai rejoint le Stade Français, un club qui venait de descendre en 2e division et dont l’objectif était de remonter dans l’élite. En 2022 le but était atteint et on a été également sacrées championnes de France. J’aurai mon diplôme en cinq ans et demi au lieu de cinq », assure Louise-Esther Fabre.
Liam Brisson, 24 ans, aviron, prix Destremau 2023
« Je suis arrivé à l’UTC en 2017 en génie mécanique et l’université m’a permis d’effectuer mon diplôme en sept ans au lieu de cinq. En effet, je prenais moins de matières par semestre afin de pouvoir participer aux stages avec l’équipe de France en prévision des Jeux Olympiques de 2024. J’étais entièrement détaché au centre olympique à Lyon où s’entraînait la sélection à raison de 28 heures par semaine et je suivais mes cours en visio. L’avantage en effet avec l’UTC et les équipes pédagogiques est qu’ils font tout pour que l’on puisse concilier sport de haut niveau et études. Hélas, récemment une méchante blessure est venue briser le rêve de participer aux JO 2024. J’ai eu une petite consolation tout de même puisqu’en 2023, j’ai gagné le prix Prix Bernard Destremau, en souvenir du champion de Roland-Garros, décerné une fois par an par l’Académie des sciences morales et politiques à un sportif de haut niveau », explique Liam Brisson.
Léonie Leroux, 17 ans, espoir cyclisme
« Je viens d’intégrer l’UTC en tronc commun et dès le départ on m’a permis de choisir mes enseignements et mes horaires. J’ai également accès à une salle de musculation dédiée aux sportifs de haut niveau afin que je puisse réaliser mes entraînements, surtout en hiver où c’est important dans le cyclisme. Pour les entraînements à vélo, j’essaie de trouver des accompagnateurs pour courir autour de Compiègne, sinon je vais une fois par semaine m’entraîner avec mon club parisien, le Sprinter club féminin, à Saint-Quentin-en-Yvelines. Je pratique le cyclisme depuis cinq ans, à raison de 15 heures d’entraînement par semaine, hors musculation, préparation physique générale et compétitions. Actuellement, je fais du cyclisme sur route et sur piste, cependant mes objectifs sportifs concernent la route. Ainsi, cette année avec mon équipe de division nationale 2, on a gagné la Coupe de France », relate Léonie Leroux.
Romain Bel, 22 ans, escrime, objectif JO 2028
« C’est juste avant le Covid en 2019 que j’ai intégré le tronc commun de l’UTC, université que j’ai choisie pour son programme “Sport Élite”. Il faut savoir que je m’entraîne à Paris, une quinzaine d’heures par semaine, et que cela exige que j’aie du temps pour faire des aller-retours. Ce que l’UTC m’a donné. Mais il n’y a pas que l’emploi du temps aménagé pour les entraînements, il peut se poser des problèmes d’organisation lors de compétitions par exemple et en cela, le rôle de monsieur Vanicatte est irremplaçable. Le Covid au début m’a permis d’engranger des UV mais, depuis mon entrée en branche, je fais 4–5 UV par semestre au lieu de 6–7. Actuellement, je suis en 3e année d’ingénierie mécanique et je ferai le parcours d’ingénieur en cinq ans et demi, donc un semestre de plus que le parcours normal. C’est dès l’âge de 6 ans que j’ai commencé l’escrime, mon père étant prof dans cette discipline. J’ai commencé assez tôt la compétition, d’abord au niveau départemental à Paris, puis régional, ensuite national et maintenant un petit peu à l’international. Aujourd’hui, je suis 1er en Île-de-France, 23e en national et 214e à l’international. Aujourd’hui, l’objectif est de constamment m’améliorer afin de rejoindre l’équipe de France pour les JO 2028 », explique Romain Bel.
Adrien Picard, 24 ans, voltige, objectif championnats d’Europe 2024
« Pour ma part, j’ai eu un parcours un peu différent de mes camarades. J’ai fait d’abord un DUT avant de joindre l’UTC en 2019 pour effectuer ma licence pro, puis intégrer, en 2020, la branche ingénierie mécanique. Aujourd’hui, je suis en IM 5. Pour commencer à faire de la voltige, il faut disposer d’un brevet de pilote Private Pilot Licence (PPL) que j’ai eu, en 2017, à 17 ans. J’ai commencé dans la foulée une formation de voltige de près de deux ans à Amiens avant de poursuivre, en 2020, par la compétition. Ce qui caractérise la voltige, c’est que les vols se font surtout au printemps pour des raisons notamment climatiques. Ce qui nécessite une organisation particulière. Ainsi, le semestre d’automne comprend les cours aménagés afin que je puisse avoir du temps pour chercher des sponsors mais aussi pouvoir honorer les obligations que l’on a vis-à-vis d’eux notamment en matière de représentation. Ce qui prend beaucoup de temps mais ne pose pas de contrainte particulière puisque l’on peut le faire de chez soi. En revanche, au printemps, la donne est différente. Pour ma part, je m’entraîne à Caen. Un week-end de deux jours, c’est très fatigant dans cette discipline. J’ai demandé donc un jour de plus soit le lundi, soit le vendredi selon les prévisions météo, ce qui m’a été accordé, et ce qui me permet de caler les cours sur quatre jours. Aujourd’hui, mon ultime objectif est d’intégrer la sélection française pour les championnats d’Europe en 2024 », affirme Adrien Picard.