Le Congrès de la société de biomécanique se penche sur le « bien vieillir »
Le laboratoire Biomécanique et bioingénierie (BMBI) de l’UTC a organisé le 49e congrès de la Société de Biomécanique, du 29 au 31 octobre 2024 au centre Pierre-Guillaumat. Deux cent cinquante personnes de la communauté francophone de biomécanique y ont participé.
« Bien vieillir, amélioration de la qualité de vie de l’homme de la naissance à la sénescence », tel était le thème du 49e congrès de la Société de Biomécanique ouvert à tous les acteurs de la biomécanique qu’ils soient chercheurs, étudiants, entraîneurs, praticiens et cliniciens. Porté par la vision du laboratoire BMBI, de nombreux sujets ont été retenus, dans tous les domaines de la biomécanique, du système musculo-squelettique au cardiovasculaire, en passant par l’analyse du mouvement, le handicap, le sport ou encore l’ingénierie tissulaire. Trois conférenciers experts ont pu présenter leurs travaux lors de conférences plénières. Danièle Noël, de l’Institute for Regenerative Medicine and Biotherapy IRMB de Montpellier, a pu parler de « la cellule stromale mésenchymateuse aux vésicules extracellulaires pour le traitement de l’arthrose et la réparation ostéo-articulaire et de l’impact de la sénescence cellulaire ». Les principaux objectifs de ses projets de recherche visent à identifier les mécanismes moléculaires impliqués dans l’effet thérapeutique des cellules et de leurs vésicules, à développer des procédés de production optimisés de ces produits thérapeutiques et à générer in vitro des modèles ostéo-articulaires par bioimpression 3D dans le but de modéliser l’articulation et de générer des mini-organes à visée réparatrice. « C’est la deuxième fois depuis 16 ans que l’UTC organise ce congrès francophone ouvert à l’international. L’objectif est d’encourager et de promouvoir les recherches dans tout le secteur de la biomécanique. Cela touche principalement l’être humain à différentes échelles. Cela donne notamment la chance aux jeunes chercheurs de présenter leurs travaux et de les défendre devant leurs pairs. Cette année, avec Cécile Legallais et mes collègues du laboratoire BMBI, nous avons choisi la thématique du “bien vieillir”. On sait que la population est très vieillissante aujourd’hui, d’ici 2030, une personne sur six dans le monde aura 60 ans ou plus. On essaie de mieux comprendre les modifications et adaptation du système neuro-musculosquelettique afin de prévenir les risques de chute et de proposer des solutions de prévention et d’assistance », explique Khalil Ben Mansour, ingénieur de recherche au sein du laboratoire BMBI de l’UTC et trésorier de la Société de Biomécanique durant deux mandats.
Comprendre le mouvement de l’être humain
« La compréhension du mouvement humain me passionne. Notre objectif est d’optimiser les gestes en tenant compte de l’environnement, afin de minimiser la dépense énergétique tout en préservant la sécurité. Cette analyse intègre des facteurs individuels tels que l’âge, le sexe, les habitudes et les spécificités morphologiques et fonctionnelles de la personne. L’émergence de l’IA soulève des questions sur l’interaction hommemachine et la potentielle substitution humaine dans certaines tâches complexes et pénibles. Néanmoins, dans le domaine social, l’être humain demeure irremplaçable par sa conscience unique », poursuit Khalil Ben Mansour. L’un des temps forts du congrès fut aussi consacré à la mise en lumière de chercheurs, jeunes et confirmés, avec la remise des prix de la Société de Biomécanique comme le prix de thèse ou le prix du jeune chercheur. Ce congrès a donc fait la part belle aux jeunes chercheurs biomécaniciens, comme avec le professeur Julien Husson, chercheur et enseignant au Laboratoire d’Hydrodynamique (LadHyX) de l’École polytechnique-CNRS à l’Institut polytechnique de Paris. Il a présenté son travail autour de la « mécanique cellulaire », intitulé « Développements méthodologiques, rigidification des cellules immunitaires, et liens entre phototoxicité et mécanique cellulaire ». Le congrès a duré trois jours avec des professeurs invités venus du Canada notamment. Tous ont également pu vivre quelques temps forts de convivialité comme un dîner de gala et une belle promenade en forêt de Compiègne.
KD