Au service du ballon ovale
Julien Piscione, docteur UTC, est responsable du département Accompagnement a la performance a la direction sportive de la Fédération française de rugby (FFR) depuis 2016. Passion du sport et goût prononcé pour les études poussées ont fait de lui un expert en analyse de la performance.
«Même si c’était douloureux de perdre en quart de finale de la Coupe du monde de rugby 2023, beaucoup de travail a été accompli par nos joueurs comme Antoine Dupont que je connais depuis longtemps. C’est une équipe qui souhaitait plus que tout gagner le titre. Mais nous allons rebondir. Nous avons investi fort en termes scientifiques notamment », témoigne Julien Piscione, responsable de l’accompagnement de la performance au sein du département recherche et développement de la FFR.
Contrairement à ses amis qui allaient en école d’ingénieurs, après son bac S, option maths mention bien, en poche, il fait le choix d’entrer en STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives). Il faut dire qu’il a déjà à cette époque, en 2000, une grande expérience sportive. Julien Piscione pratique en effet le karaté depuis ses cinq ans. Il est sportif de haut niveau de 1997 à 2001, membre du pôle espoir karaté du Mans en 1997/1998, membre du pôle France karaté INSEP de 1998 à 2001, puis entraîneur de club et titulaire du diplôme d’instructeur fédéral.
Développer les pistes de progrès dans la quête de performance
« Très rapidement, étudier les sciences du sport est devenu un objectif pour moi et c’est là que l’UTC entre dans ma vie. Après un DEA Sciences et Technologie, majeure en génie biomédical, je me lance dans un doctorat obtenu en 2006, intitulé “Étude électromyographique de muscles striés squelettiques soumis à des compressions mécaniques externes”. La mêlée de rugby fortement impliquée dans la survenue de blessures cervicales constituait une application appropriée dans l’étude électromyographique (EMG) de muscles soumis à une compression mécanique », résumet- il.
Il rencontre au laboratoire BMBI Chantal Pérot, aujourd’hui professeure émérite à l’UTC. Un programme de recherche dans le domaine du rugby se met alors en place en lien avec la FFR, Julien Piscione obtient une bourse et travaille assidûment pendant quatre ans sur sa thèse. « Ce fut une expérience incroyable car j’ai découvert de nombreux domaines : l’ingénierie, l’informatique, la biologie, le traitement de signal. Ce passage à l’UTC m’a ouvert les yeux vers une vision globale de la recherche. Puis j’ai intégré la FRR où l’on recherchait le futur responsable de la cellule R&D. Aujourd’hui, je dirige le département des Sciences du Sport et de la Performance. »
Base arrière des équipes de France
Julien Piscione s’intéresse à de nombreux aspects de la vie de ces sportifs de haut niveau sous un angle scientifique, comme la préparation physique et mentale, la nutrition, le sommeil, la data ou encore le stress. Objectif : toujours avoir un avantage concurrentiel avec les autres nations. « Par exemple, nous savons que le rugby est un sport de contact qui occasionne des blessures comme des commotions. Via des capteurs dans les protège-dents, on peut évaluer l’accélération de la tête et identifier des situations qui pourraient provoquer ces commotions. »
Pour Julien Piscione, sport et innovation sont étroitement liés. Lors des prochains JO, il sera aux premières loges dans le stade, non loin des joueurs, telle une base arrière qui aura fait le maximum pour aider à améliorer la performance. « Bon avec un ballon ovale qui rebondit partout, ce n’est pas toujours simple à 15 contre 15 et avec des règles du jeu quelque peu complexes. C’est aussi cela pour moi la beauté du sport, il faut savoir rester humble et admirer le spectacle. »
BIO EXPRESS
- Depuis 2016 : responsable du département des Sciences du Sport et de la Performance, direction sportive, Fédération française de rugby (FFR).
- 2006 : doctorat Sciences et Technologie, spécialité génie biomédical à l’UTC.
- 2002 : DEA Sciences et Technologie, majeure génie biomédical à l’UTC.