3 questions au Pr Laurent Salomon, gynécologue obstétricien à la maternité de l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris

Avons-nous déjà tout découvert en matière de médecine et de chirurgie fœtale ?
La médecine et la chirurgie fœtale sont des domaines en perpétuelle évolution. Si des avancées majeures ont été réalisées, nous sommes encore loin d’avoir tout découvert. L’un des piliers de cette évolution repose sur l’imagerie médicale, qui joue un rôle clé dans le dépistage et le diagnostic des pathologies anténatales et sert de support à d’éventuelles interventions in utero. A l’avenir, nous pouvons espérer des innovations combinant intelligence artificielle et imagerie avancée pour affiner encore plus les diagnostics et optimiser les diagnostics et les interventions. Par exemple, des algorithmes d’apprentissage automatique permettent déjà d’améliorer la qualité des images et la détection des anomalies structurelles et fonctionnelles en imagerie prénatale. De plus, l’intégration de la réalité augmentée et de la modélisation 3D à partir d’IRM et d’échographies pourrait permettre, aux parents comme aux médecins, de mieux visualiser les organes fœtaux et certaines anomalies.
Comment trouvez-vous les événements entre professionnels et étudiants en ingénierie biomédicale, tels que le rendez-vous biomédical de l’UTC ?
Ces événements sont essentiels pour créer des ponts entre la recherche académique, l’innovation technologique et la pratique médicale. Ils permettent aux étudiants en ingénierie biomédicale d’échanger directement avec des professionnels du secteur, de mieux comprendre les défis concrets du terrain et d’orienter leurs travaux en fonction des besoins réels des cliniciens. De notre côté, en tant que chercheurs et praticiens, ces rencontres nous donnent l’opportunité de découvrir les nouvelles générations d’ingénieurs, porteuses de solutions innovantes. Le rendez-vous biomédical de l’UTC illustre parfaitement cette synergie, en favorisant une approche pluridisciplinaire ou la médecine et la technologie avancent ensemble.
Qu’y a‑t-il de plus merveilleux dans votre profession ?
Ce qui est le plus fascinant dans notre domaine, c’est la possibilité de transformer la vie des familles et des patients, parfois dès leur développement intra-utérin. Voir un enfant naître et se développer en bonne santé grâce à un dépistage, puis a un diagnostic et parfois à une intervention pratiquée alors qu’il était encore in utero est une expérience incroyable et profondément motivante. Le lien entre technologie et humain est indissociable dans la médecine moderne. Si l’innovation technologique nous permet d’aller toujours plus loin dans la prise en charge, elle ne doit jamais se substituer à la dimension humaine de la relation patient-soignant. L’objectif est d’utiliser la technologie comme un levier au service de la vie, et non comme une finalité en soi. L’équilibre entre ces deux dimensions est fondamental : c’est en mettant l’humain au cœur de l’innovation que nous parviendrons à développer une médecine toujours plus éthique, précise et accessible !
KD