Toutes les dernières technologies et innovations du machinisme agricole réunies à l’UTC
Le 7e Agritech Day se tenait jeudi 24 octobre dernier, à l’UTC. Cette conférence internationale sur les technologies et les solutions pour une agriculture performante et durable a attiré 220 participants et experts du monde entier.
L’Agritech Day, organisé par Axema et l’UTC, rassemble des experts de l’industrie, des universitaires et des chercheurs du monde entier qui partagent leur expertise sur les innovations récentes au sein du secteur agricole. Objectif : explorer les dernières technologies de l’agriculture intelligente et repousser les frontières de la robotique agricole. Alors que le secteur agricole s’oriente vers des pratiques plus durables, la décarbonisation des équipements agricoles constitue une étape cruciale. Ainsi, lors de cette nouvelle édition de l’Agritech Day, plusieurs présentations ont pu éclairer l’auditoire, comme celle sur le modèle de simulation numérique d’un tracteur agricole polyvalent. En effet, Antti Lajunen de l’University of Helsinki a présenté un modèle de simulation avancé pour évaluer des groupes motopropulseurs alternatifs et respectueux de l’environnement. Mathieu Beaurain du Cetim a parlé méthodes de conception et de développement pour les machines électrifiées. François Brochard de l’entreprise In Situ a évoqué la modernisation des équipements agricoles traditionnels avec des solutions électriques. Il fut aussi question des avancées de pointe dans le domaine des capteurs et des systèmes de détection. Clément Moignard de l’Inrae et Philippe Bonnet de Secom Engineering ont pu dévoiler leurs dernières recherches sur les systèmes de sécurité, cruciaux pour le déploiement en toute sécurité des machines autonomes dans l’agriculture. « Il y a de nombreux sujets très intéressants en effet, comme la sécurité au travail, la prévention et l’ergonomie. En tant que coorganisateur de cette conférence, nous intervenons aussi en tant que biomécanicien. Notre approche centrée sur l’humain vise à développer des solutions durables, fiables et sûres pour l’utilisateur. L’agriculture, partie intégrante de l’existence humaine, illustre parfaitement notre engagement envers le bien-être de l’homme dans son environnement professionnel », souligne Khalil Ben Mansour, docteur en biomécanique à l’UTC, responsable d’un axe de recherche sur l’analyse biomécanique du mouvement.
Un avenir agricole plus vert et plus avancé technologiquement
Ces présentations d’experts mettent non seulement en lumière les innovations actuelles, mais tracent également la voie à suivre pour les progrès futurs en matière de réduction de l’empreinte carbone des machines agricoles et d’amélioration de l’agriculture de précision grâce à des capteurs sophistiqués. Johan Mauny de Secom Engineering a, par exemple, présenté son planificateur de trajectoire sans collision avancé pour les tâches agronomiques complexes dans les cultures permanentes. Lionel Léveillé de Sky Agriculture et Honoré Bacquenois de Naïo Technologies ont discuté de leurs efforts de collaboration pour intégrer la robotique dans la gestion des grandes cultures, améliorant ainsi l’efficacité et la durabilité. De son côté, Ikram Abdouttalib, docteure en économie agricole, responsable prospective et développement international chez Axema, s’est penchée sur la question de l’agriculture circulaire durable. « En 2019, l’agriculture a représenté 19 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Le secteur des machines agricoles représente 2,3 % de ces émissions en France et 1 % en Europe. L’objectif est de réduire de 18 % d’ici 2030 et de 46 % d’ici 2050. Depuis 50 ans, les exploitations agricoles ont évolué et cela va continuer dans le futur. En 1970, il y avait 1,6 million d’exploitations. Il y a une chute marquée dans les années 1980 avec l’intensification et la concentration des exploitations agricoles. En 2050, les projections donnent 240 000 exploitations avec 800 000 tracteurs qui tournent encore au gazole non routier. On va atteindre trois millions de tonnes de CO2 émises. La transition aura un coût. Qui va le supporter ? Les agriculteurs, l’État pour renouveler le parc en partie ? Rappelons que l’âge moyen d’un tracteur est de 28 ans, celui d’une moissonneuse batteuse de 25 ans. Les étudiants de l’UTC étaient également nombreux lors des conférences, bien conscients des défis de demain dans le secteur agricole et auxquels ces futurs ingénieurs comptent bien œuvrer.
DataXChange et technologie TIM
Lors des sessions Smart Farming proposées durant l’après-midi, le public a pu assister à des échanges sur l’intégration de technologies sophistiquées dans l’agriculture, autour des technologies décentralisées et centrales combinées en un seul système « DataXChange ». Sébastien Schroeder de Kuhn Group a dévoilé ce système unifié qui intègre des technologies décentralisées et centrales, améliorant ainsi l’échange de données et les processus de prise de décision dans les opérations agricoles. Fulvio Zerbino de Kubota in Europe a discuté des progrès de la technologie TIM (Tractor Implement Management), qui ouvrent la voie à l’épandage autonome, améliorant ainsi l’efficacité et la précision des applications sur le terrain. Ces discussions ont permis de mieux comprendre comment la technologie peut rationaliser les pratiques agricoles et accroître l’efficacité.
KD