
Après 26 ans passés chez Danone où elle a, notamment, été l’une des premières femmes en France à diriger une usine, Florence Constant a rejoint le groupe McCormick en 2016 pour diriger, là encore, l’usine de Carpentras. Elle a participé, le jeudi 4 octobre, à la journée “booste ton CV” organisée par Tremplin UTC, l’association des anciens de l’UTC. Portrait d’une femme élevée, en 2013, au rang de chevalier de la Légion d’honneur, qui place l’humain et le collectif au centre.
Est-ce la rudesse de son Auvergne natale qui lui a donné le goût de l’effort, une certaine forme de réalisme mais aussi une capacité « to think outside the box ». Autrement dit, Florence Constant n’hésite pas à penser hors des sentiers battus, à questionner la doxa environnante. Ne dit-elle pas que les pires freins sont ceux que l’on se crée soi-même et exhortent les jeunes, en particulier les filles, à éviter « toute forme d’autocensure dans les choix professionnels ». N’est-elle pas devenue, en 2013, l’une des premières femmes directrices d’usine en France ? Elle fait enfin preuve d’une grande ouverture à l’autre et a, au plus profond d’elle-même, le sentiment que « rien ne marche sans un collectif soudé ! »
Le goût de l’effort ? Elle le montre en pratiquant le basket de haut niveau – à Bourges où ces parents, enseignants, étaient mutés — jusqu’à ce que des problèmes de dos l’obligent à y mettre fin ; ou encore en étudiant le piano au conservatoire de Bourges.
Le réalisme ? Elle qui rêvait de devenir vétérinaire – elle passait tout son temps libre à arpenter la campagne du Cher auprès d’un professionnel – finit, après mûre réflexion, par intégrer une prépa bio au lycée du Parc à Lyon. La raison ? Son intérêt pour le secteur agro-alimentaire et sa conviction profonde de la noblesse d’un secteur où « les métiers sont variés, intéressants… » et dont la finalité est « de nourrir la planète ». Ayant réussi un certain nombre de concours, elle montre de nouveau sa capacité à penser autrement en faisant le choix d’intégrer l’UTC sur dossier plutôt que des écoles d’ingénieur qui lui plaisaient moyennement. « Ce qui m’a plu, c’est que l’examinateur de l’UTC ne s’est pas seulement arrêté aux notes mais s’est également intéressé à ma pratique du basket et de la musique. » Cette ouverture a nourri, en retour, la sienne.
C’est, enfin, sa première expérience professionnelle qui suscite chez elle le goût des autres et le sens du collectif. Nommée, en 1990, ingénieure qualité dans une usine de Danone à Charleville-Mézières dans les Ardennes, Florence Constant y rencontre l’archétype du patron « autoritaire, misogyne, à l’ancienne quoi…». Décidée à prendre le contrepied de ce type de management, elle n’a de cesse, dans tous les postes occupés au sein du groupe jusqu’en 2016, de montrer que la créativité, l’innovation, la performance d’une équipe ne sont possibles que si l’on « travaille, dans la synergie et la complémentarité plutôt que dans la rivalité et l’autorité ».
Autant dire que la prestigieuse décoration, chevalier de la Légion d’honneur, est venue couronner tant un parcours professionnel hors norme que des qualités humaines reconnues par tous ceux qui l’ont côtoyée. Décoration qui lui a été remise, lors du salon de l’Agriculture 2013, des mains de Muriel Pénicaud, actuelle ministre du Travail et anciennement directrice des ressources humaines chez Danone.
Bio express
1989 : diplômée UTC en génie biologique
1990 : ingénieure qualité dans une usine de Danone à Charleville-Mézières
2013 : directrice d’usine chez Danone et nommée chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur
2016 : directrice d’usine de Carpentras du groupe McCormick